La morgue Proci d’Akpakpa n’a pas d’agrément ?
Après mon rapport déposé le 10 octobre 2016, il y a eu une contre-enquête avec pour intention de me mettre en difficulté parce que je parlais trop. Mais, cette contre-enquête m’a totalement donné raison et aujourd’hui, personne ne parle. Sur les 43 morgues privées au Bénin, il y a une seule qui a d’agrément. C’est celle de Covè dans le Zou. Il a obtenu l’agrément le 30 juin 2015.
Ces morgues appartiennent à des Béninois ?
Déjà à commencer par les pharmacies. 50% des pharmacies appartiennent aux hommes politiques. Ils se cachent derrière leurs proches, leurs cousins, leurs neveux et 31 morgues privées sur 43, appartiennent aussi aux hommes politiques, mouvance ou opposition. C’est pour cela que j’ai dit sur Radio Soleil, que pour les politiciens, les Béninois ne sont que des marchandises. On vous rend malade pour augmenter les chiffres d’affaires des pharmacies et on vous tue pour pouvoir rentabiliser les morgues. Certains ont créé ces morgues pour pouvoir usurper l’identité des morts pour monter des dossiers de crédits auprès des institutions financières, augmenter leurs empires. Si vos parents ont un peu de difficultés, on peut racheter votre acte de naissance à 300.000 F Cfa au niveau des morgues du Bénin pour aller créer des sociétés ou couvrir des projets éléphants blancs et si possible, pour aller faire 50 millions de crédits au niveau du FNPEJ et au niveau des banques. Ce qui fait que la mafia mortuaire au Bénin, bénéficie d’une rentabilité de près de 150 milliards Cfa l’année dont l’Etat en perd 50, les banques et les assurances en perdent une centaine.
Si vous avez la malchance de faire la carte Lépi avant votre mort, on peut faire voter vos cadavres par procuration. C’est d’où vient le vote des 400.000 morts par procuration au Bénin. D’autres qui n’en ont pas créées, sont parents à des propriétaires de morgues qui leurs fournissent les identités des morts de leurs localités. C’est le cas de la morgue Bamizé que j’ai fermée à Dangbo et dont la vidéo est sur Youtube et déjà vue par 19.000 personnes. Ce promoteur, paix à son âme, avait avoué que deux hommes politiques de la vallée de l’Ouémé venaient lui prendre l’identité des cadavres qu’ils recevaient et faisaient le tour des mairies d’Adjohoun Dangbo, Dèkin, pour voir si ceux-là avaient fait leurs cartes de Lépi avant leurs morts afin de les faire voter par procuration.
Vous avancez le chiffre de 50 milliards de perte pour l’Etat. Comment cela se fait ?
Ces morgues ne reversent pas à l’Etat les TVA sur les transactions des corps. Ces morgues ne payent pas leurs impôts. Ils minimisent. Rien que sur les TVA, l’Etat perd 3 à 4 milliards. A cela s’ajoute les pensions versées aux morts. Ce système fait que l’Etat civil n’est pas crédible et depuis le temps du président Yayi Boni plus de 14 milliards de pension sont indûment versé à des morts chaque année. Si on avait la liste de tous les corps et tous les permis d’inhumer, l’Etat pourrait créer un fichier à croiser avec celui des retraites et des pensions pour sortir les défunts. Ce détournement se passe au niveau des catégories B jusqu’aux catégories A non directeurs qui émargent à la place des morts. Il y a en partie des virements par erreurs au profit des parents des morts. J’en connais dont les parents continuaient à bénéficier de pension pendant plus de six ans après le décès de leurs morts. Par le passé, une partie de ces pensions détournées servait à financer les meetings et campagne de grâce. Il y a maintenant les 22 milliards qu’on sort chaque année pour actualiser la Lépi. Si on avait un fichier des défunts béninois, on l’aurait croisé avec la Lépi pour radier systématiquement les morts et économiser ces 22 milliards qui vont s’ajouter aux 18 milliards.
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