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Enquête-Bénin : le sexe à l’origine des limogeages à l’aéroport de Cotonou

Enquête-Bénin : le sexe à l’origine des limogeages à l’aéroport de Cotonou

Annoncé dans la presse vendredi 10 août, le limogeage collectif du commissaire Hugues Alain Adjovi et plusieurs autres officiers du commissariat de l’aéroport de Cadjèhoun n’est pas le fait d’un acte de rançonnement. Selon des informations obtenues dans les investigations de Banouto, c’est plutôt une histoire de sexe impliquant, le commissaire, son adjoint et une policière qui a coûté la sanction collective à toute une équipe.

Annoncé dans la presse vendredi 10 août, le limogeage collectif du commissaire Hugues Alain Adjovi et plusieurs autres officiers du commissariat de l’aéroport de Cadjèhoun n’est pas le fait d’un acte de rançonnement. Selon des informations obtenues dans les investigations de Banouto, c’est plutôt une histoire de sexe impliquant, le commissaire, son adjoint et une policière qui a coûté la sanction collective à toute une équipe.

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Branlebas au commissariat de l’aéroport de Cadjèhoun. Toute l’équipe que dirigeait le Commissaire Hugues Alain Adjovi a été balayée. Selon les informations  livrées dans la presse vendredi 10 août, l’ex-patron du commissariat de l’aéroport  international Cardinal Bernadin Gantin de Cadjèhoun et plusieurs officiers de son équipe ont été limogés pour faits de rançonnement. 

« Le commissaire Hugues Alain Adjovi et son équipe se sont fait prendre en flagrant délit de rançonnement d’un expatrié, à qui ils ont réussi à soutirer des millions de Francs Cfa », a annoncé le journal Les Pharaons sur son site. « Le commissaire Hugues Alain Adjovi et ses pairs l’ont appris à leurs dépens. Ils se sont fait prendre en flagrant délit de rançonnement d’un expatrié, à qui ils ont réussi à soutirer des millions de Francs CFA, grâce aux caméras installées pour la cause », a également annoncé le quotidien Fraternité dans sa parution du vendredi.

Démenti

L’information livrée par nos confrères et reprise  par plusieurs autres médias dont Banouto également, comporte un non-dit. Selon nos investigations, le réel motif de ce limogeage collectif survenu au commissariat de l’aéroport de Cadjèhoun est tout autre.  « Ce n’est rien de tout de ce qui a été dit dans la presse. Il n’y a pas eu de rançonnement », assure l’une de nos sources, un officier parmi ceux qui ont été remplacés.  Ce que confirme une autre source policière sous anonymat.  « C’est faux ! C’est archifaux ! », dément cette autre source qui apprend que, pour qui connaît bien la maison, on ne peut pas y avoir un cas de rançonnement à coup de millions comme rapporté dans la presse. 

« Je ne sais pas comment on pourrait rançonner un expatrié à coup de millions à l’aéroport", s'interroge notre source pour qui l’histoire de rançonnement au milieu des caméras paraît si grotesque. «On est là pour l’enregistrement des données. Si un expatrié vient  on ne peut que l’enregistrer.  Le problème qui pourrait se poser, c’est un problème de Visa qui coûte 45.000 F CFA. Tout le monde sait à combien on délivre un Visa. Je ne sais pas comment on peut rançonner à coup de millions un expatrié pour un truc qui ne coûte que 45.000 F CFA », a-t-il expliqué.

Le sexe au menu

La thèse du rançonnement évacuée, il y a lieu de savoir le réel motif de ce limogeage de masse dont l’écho a traversé tout le Bénin comme une traînée de poudre. Alors que les premières informations font état d’un cas de « fragrant délit de rançonnement », il ressort de nos investigations que cette sanction infligée à toute une équipe est la conséquence d’une histoire de sexe entre des responsables au sein du commissariat de l’aéroport de Cadjèhoun. « Loin d’être une affaire de rançonnement, le problème qui s’est posé vient d’un malentendu entre le commissaire et un de ses collaborateurs qui est une femme » rectifie notre officier.  

Proche du commissaire adjoint selon nos sources,  la policière mise en cause aurait manqué à ses obligations vis-à-vis du commissaire qui lui a adressée une demande d’explication. « Le commissaire a adressé une demande d’explication à la collaboratrice qui a répondu que c’est parce qu’elle refuse ses avances », nous révèle-t-il. « C’est ce malentendu qui s’est enflé et a emporté tout le monde », ajoute le flic bien au parfum des faits et victime collatérale du limogeage.

L’affaire, nous a-t-on susurré, a été rapportée à la Direction générale de la police républicaine (DGPR). Saisie d’une plainte de l’un des protagonistes, elle a dépêché une commission d’enquête qui, sur les lieux, a constaté qu’il s’agit d’une histoire de sexe entre les responsables du commissariat.

Tout le monde dehors

Ayant écouté les protagonistes dans cette affaire de mœurs il y a deux semaines, la commission dépêchée sur les lieux  a bien déposé son rapport. Décidé à sanctionner, le Général Nazaire Hounnonkpè  n’était pas dans la dynamique de balayer toute l’équipe.

Trois personnes à savoir, la policière, le commissaire et son  adjoint auraient pu être les seuls à sanctionner dans cette affaire selon  les premières décisions prises à la direction  générale de la police républicaine. « La hiérarchie avait décidé de limoger, la policière, le Commissaire et son adjoint, mais, on ne sait plus ce qui s’est passé, et après on informe que toute l’équipe doit partir », a confié, un mur aux larges oreilles.  

NB : Cette enquête entièrement réalisée par Banouto porte la signature  « La rédaction » par souci de respect de confidentialité et de protection de nos sources.