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Festival du film ukrainien à Cotonou : un goût de tragédie dans "Homeward"

Festival du film ukrainien à Cotonou : un goût de tragédie dans "Homeward"

A Cotonou, s'est ouvert mardi 16 mai, le festival du film ukrainien organisé par l'Ambassade de France en collaboration avec d'autres représentations diplomatiques au Bénin. Le public massivement mobilisé a goûté à la tragédie de l'occupation russe en terre ukrainienne de la Crimée à travers le film Homeward de la réalisatrice Nariman Aliev.  

A Cotonou, s'est ouvert mardi 16 mai, le festival du film ukrainien organisé par l'Ambassade de France en collaboration avec d'autres représentations diplomatiques au Bénin. Le public massivement mobilisé a goûté à la tragédie de l'occupation russe en terre ukrainienne de la Crimée à travers le film Homeward de la réalisatrice Nariman Aliev.  

homeward-festival-film-ukrainienCapture d'écran de Homeward

Paralysé est-on. Sinon, attristé dira-t-on, tout simplement. Au bout de 90 minutes, Homeward, le film de la réalisatrice Nariman Aliev en projection ce mardi à l'institut français du Bénin à Cotonou, a semé du chagrin dans les cœurs au sujet de l'occupation russe en terre ukrainienne de Crimée.

Le film s'ouvre avec un large plan sur un paysage calme impressionniste de bordure d'une vaste  étendue d'eau. Puis, un corps transporté à l'intérieur d'une morgue. C'est Nazim, aîné d'une fratrie de deux enfants. Il est mort dans la fleur de l'âge sur le champ de bataille en défendant  son pays contre les agresseurs russes. Pour sa famille appartenant à la communauté des Tatars vivant sous le joug de l'occupation russe, le retour du corps en Crimée pour inhumation sera un parcours de combattant au bout duquel la tragédie de tout un peuple apparaît vivace et affligeante. 

Cette projection marque l’ouverture officielle du festival du film ukrainien à Cotonou. Organisé par l’Ambassade de France avec le concours  de neuf représentations diplomatiques (Allemagne, Belgique, Canada, Etats-Unis, France, Japon, Pays-Bas, Suisse, Union européenne), l’évènement a vocation à illustrer la vitalité de l'industrie cinématographique ukrainienne.

Pour Marc Vizir, ambassadeur de France au Bénin, ce film est un message fort contre la guerre. “Rien ne justifie les frontières internationalement reconnues. Cette tragédie, c'est le fruit d'une agression.” a-t-il dit. Son homologue des Pays-Bas trouve que Homeward est “un film sur une solitude” qui montre “un contexte dans lequel on n'a même pas le temps d'enterrer son fils”.  L’ambassadeur d’Allemagne à Cotonou partage également “le sentiment d'une tragédie qui s'inscrit parmi les grandes tragédies de l'humanité.”

Invité à intervenir par visio-conférence, l’ambassadeur d’Ukraine au Sénégal Yurii Pyvovarov a partagé ses impressions sur le film de sa compatriote et expliqué ce qui se joue dans son pays. “Ce film est le récit d'une vie poignante où la destination n'est pas plus importante que ce qui arrive sur le chemin. Ce film montre la tragédie du peuple Tartar de Crimée.” commente le diplomate ukrainien. Homeward, pense-t-il, n’est pas un film de distraction.

Bien avant l’invasion russe de 2020, les Tatars de Crimée ont subi la déportation avec les Soviétiques en 1944. “La déportation des Tatars de Crimée est le crime le plus frappant du régime soviétique depuis la deuxième guerre mondiale.” déclare Yurii Pyvovarov assurant que l'annexion de ce territoire ukrainien la Crimée en 2014 par la Russie est un autre crime.

Ce jeudi 18 mai, l’Ukraine commémore la déportation des Tatars pour attirer l’attention du monde sur le drame que vit cette communauté. Dans le cadre de ce festival, d’autres projections sont en vue à l’Université d’Abomey-Calavi et à Ouidah. Le public cotonois, pour sa part, appelle de tous ses vœux la fin de la guerre actuellement en cours.