Combien gagne un membre du gouvernement du président Patrice Talon au Bénin ? Longtemps au cœur de polémiques, la question continue de susciter des interrogations. Dernièrement, le Secrétaire général adjoint du gouvernement a été à nouveau interrogé sur la question. Face aux hommes de médias, Wilfried Léandre Houngbédji, a donné des éléments pour situer sur le salaire que perçoivent les ministres depuis à l’avènement du régime du président Patrice Talon.

Selon le porte-parole, les ministres béninois sont rémunérés sur la base d’un décret signé sous l’ancien président Boni Yayi. « Le président Yayi Boni est arrivé en avril 2006. Je pense qu’en juillet 2006, ils ont actualisé le décret pour fixer le salaire des ministres. Ce décret n’a pas changé », a déclaré Wilfried Léandre. A en croire le Secrétaire général adjoint du gouvernement, les seuls changements intervenus dans la rémunération concernent les primes et autres avantages que percevaient les ministres.

Par le passé par exemple, explique Wilfried Léandre Houngbédji, les conseillers à la communication du président de la République avaient un salaire, des primes, des bons d’essence et des « ressources qu’on peut qualifier de fonds spéciaux ou fonds secret ». L’un d’eux, apprend le Secrétaire général adjoint du gouvernement, lui aurait fait la confidence de ce qu’il recevait une somme de trente millions (30 000 000) francs CFA pour semaine pour son fonds secret. « Si vous prenez tous les avantages et que vous divisez, peut-être que celui-là se retrouve à 10 millions, voire plus par mois », a estimé Wilfried Léandre Houngbédji en ajoutant : « Je ne sais pas si un ministre gagne ça, à plus forte raison, quelqu’un comme moi qui est dans ses fonctions-là (directeur de la communication cumulativement avec ses fonctions de Secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement).

Plus de bons d’essence mais un salaire global

Wilfried Léandre Houngbédji que l’ancien système de rémunération faisait que l’Etat béninois dépensait beaucoup d’argent. Selon le porte-parole du gouvernement, le président Patrice Talon, à son arrivée au palais de la Marina le 6 avril 2016, a décidé de réduire les dépenses de l’Etat. Dans ce sens, apprend-il, « le président a dit tout ce que les autres avaient comme primes diverses et qui faisait qu’à l’arrivée, l’Etat dépensait beaucoup, je vais globaliser tout ça et je réduis, je fais une moyenne qui donne quelques choses ».

Entre autres avantages supprimés, fait savoir Wilfried Léandre Houngbédji, le bon de carburation. « Plus aucun ministre n’a de bons d’essence », assure le porte-parole du gouvernement soulignant qu’il paie lui-même son carburant dans le salaire qui lui est versé mensuellement. Wilfried Léandre Houngbédji confie également que si l’envie lui prenait par exemple de se prendre un chauffeur, ce serait à sa charge sauf pour certaines missions à l’intérieur du pays où un conducteur de véhicule administratif est mis à sa position.

Autre chose, le porte-parole du gouvernement apprend que les ministres n’ont plus la possibilité de percevoir des primes d’ateliers et conférences auxquels ils n’ont pas pris part. « Les gens qui étaient sur dix mille commissions, tel que le président l’a expliqué la dernière fois. Le ministre, il pouvait être à Cotonou, son ministère a organisé une activité à Natitingou. On va lui envoyer les états, il va signer. Plus personne ne fait ça aujourd’hui », assure-t-il.

Au regard des avantages qui leur ont été arrachés, Wilfried Léandre Houngbédji estime qu’il est normal que « les ministres gagnent un peu plus que ce qui était prévu par le décret ». Suivant le décret signé par le président Boni Yayi,  les ministres sont rémunérés à un million sept cent trois mille cinq cent dix-huit (1 703 518) francs CFA par mois. Avec les réajustements opérés par le président Talon, touchent-ils le double, le triple ? Ou est-ce que le salaire des ministres a connu une augmentation de 50%, de 75% ? Difficile de répondre. Wilfried Léandre Houngbédji n’a pas dévoilé de chiffres. « Vous votre salaire, il n’est pas sur les réseaux sociaux, il n’est pas dans un journal. Le salaire, il est lié à l’individu », a-t-il laissé entendre même s’il peut comprendre qu’on estime qu’en démocratie, dans une société ouverte, les salaires des dirigeants sont connus.