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Terrorisme en Afrique de l’Ouest : partage d’expériences entre journalistes, chercheurs et acteurs de la sécurité

Terrorisme en Afrique de l’Ouest : partage d’expériences entre journalistes, chercheurs et acteurs de la sécurité

Au Bénin, un mini-colloque sur la thématique du terrorisme en Afrique de l’Ouest a réuni, samedi 6 mai 2023 à Cotonou, les professionnels des médias, scientifiques, chercheurs et acteurs de la sécurité.

Au Bénin, un mini-colloque sur la thématique du terrorisme en Afrique de l’Ouest a réuni, samedi 6 mai 2023 à Cotonou, les professionnels des médias, scientifiques, chercheurs et acteurs de la sécurité.

benin-terrorisme-ciaafVue des participants de l'atelier

Dans un contexte de crise sécuritaire liée à la menace terroriste, comment pratiquer le journalisme ? La question a été au cœur d’un mini-colloque, samedi 6 mai 2023 à Cotonou. L’initiative émane du Think tank Civic academy for africa’s future (CiAAF), un centre de recherches sur les dynamiques politiques, socio-économiques qui conditionnent le devenir et l’avenir du Bénin et de l’Afrique. 

Elle entre dans le cadre de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse qui a lieu le 03 mai de chaque année. Organisé sur le thème : « Les médias et le terrorisme en Afrique de l'Ouest et au Sahel : tendances actuelles et perspectives », ce mini-colloque a réuni les professionnels des médias, scientifiques, chercheurs, mais aussi des acteurs de la sécurité. 

Un espace d’échanges 

Selon Expédit Ologou, président du CiAAF, le Think tank veut à travers l’initiative offrir un espace d’échanges et de partages d’expériences et de bonnes pratiques entre les professionnels des médias, les chercheurs et acteurs de la sécurité béninois et ouest-africains. Pour montrer la pertinence de l’initiative, il a exposé quelques données statistiques du terrorisme dans le monde. 

En citant le rapport du Global Terrorism index (GTI) de 2022, le président du CiAAF a fait savoir que parmi les pays les plus touchés du terrorisme, il y a cinq qui sont en Afrique subsaharienne. Et parmi les cinq pays africains les plus touchés, renseigne-t-il, il y en a trois qui sont  limitrophes du Bénin. Il cite pêle-mêle le Burkina Faso, le Nigéria et le Niger. 

« Et ce qui est encore  plus intéressant, le 2e pays le plus touché au monde par le terrorisme en 2022, est un pays limitrophe du Bénin, le Burkina Faso qui vient juste après l’Afghanistan », a exposé Expédit Ologou. 

« La question devient un peu plus préoccupante lorsqu’on regarde les données mondiales sur le terrorisme. Parmi les 15 pays les plus touchés au Monde, il y en a huit qui sont de l’Afrique subsaharienne », a-t-il ajouté. 

bPrésidium 

La pratique du journalisme

Le président du CiAAF a  fait remarquer que la conséquence des données sus-citées « c’est que la situation socio-économique et politique de ces Etats sont impactées. Et plus encore les médias qui sont appelés dans une situation de crise à produire l’information de qualité pour continuer à faire vivre les populations ». 

La question qui donc a préoccupé le CiAAF et qui a conduit à l’organisation du mini-colloque, apprend-il, « c’est que : dans un contexte comme celui-là, que devient le Bénin, un petit pays encerclé par les pays autant touchés par le terrorisme ? ». Mais la question principale à laquelle a répondu les participants du mini-colloque est : comment les journalistes dont la situation est déjà difficile peuvent encore faire face à un phénomène qui est davantage plus complexe ?. 

Présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB), Rakiath Latoundji a salué l’initiative du CiAAF, qui vient, selon elle, à point nommé. 

Deux panels et une table ronde ont meublé le mini-colloque. Le premier panel a traité du droit du citoyen à l’information face aux impératifs sécuritaires. Le seconde a porté sur le traitement médiatique du terrorisme au Sahel notamment au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Quand à la table ronde, elle a été axée sur le thème : informer en contexte terroriste : enjeux, risques et défis pour les médias au Bénin. 

Des journalistes satisfaits du mini-colloque 

Interpellée au Nord du Bénin en février 2022 alors qu’elle exerçait sa profession, la journaliste d’investigation Flore Nobime est sortie satisfaite de ce mini-colloque. 

 « Les journalistes ont pu parler franchement, sans prendre de gants aux FDS présentes, et vice versa. Les différents panels ont permis de mieux cerner la particularité du journalisme en temps de terrorisme. On a aussi vu l'importance cruciale des médias face aux égarements des réseaux sociaux. Les discussions ont posé l'importance d'une réelle et saine collaboration entre journalistes et FDS », a-t-elle confié. 

L’ex-journaliste de l’Evènement précis apprend que le mini-colloque a attiré son attention sur ‘’le sort triste’’ qui est réservé aux journalistes quand ils se retrouvent sur un terrain menacé du terrorisme dans le cadre de son travail : « Les journalistes sont pris entre deux feux, d'une part les terroristes qui peuvent frapper à tout moment et d'autre part les Forces de défense et de sécurité ». 

Directeur de Deeman radio, Gaston Yamaro a exprimé sa connaissance au CiAAF pour l’initiative, la qualité des intervenants et pour avoir donné l'opportunité à des journalistes victimes collatérales de la  situation d'insécurité de conter leurs vécus.

 « Les actes du colloque seront édités afin de disposer d’un ouvrage qui synthétise les idées développées par les journalistes, experts et chercheurs béninois et sous-régionaux spécialistes des questions de sécurité », a appris Dorice Djèton, directrice du Groupe d’études et de recherche sur les médias (GERMe) du CiAAF.

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