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CRIET : un homme condamné à 30 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste

CRIET : un homme condamné à 30 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste


Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a condamné un maître assistant coranique à 30 ans de réclusion criminelle pour « appartenance à une organisation terroriste ».

Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a condamné un maître assistant coranique à 30 ans de réclusion criminelle pour « appartenance à une organisation terroriste ».

30 ans de réclusion criminelle contre un Burkinabé par la CRIET. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a statué sur un dossier de terrorisme mercredi 31 mai 2023. C’était lors de la deuxième audience de la deuxième session criminelle.  
Le mis en cause est un Burkinabé arrêté au sud-est du parc Penjari. Maître assistant dans une école coranique à Douentza au Mali, l’accusé a reconnu avoir été missionné dans le nord Bénin pour “repérer des blancs”. Il a déclaré à la barre que lui n’était pas terroriste mais deux amis avec qui il est venu en mission étaient, quant à eux, des terroristes. Tous appartenant au groupe “Noussora to Islam and Moussilim”. Le prévenu a confié qu’il a rencontré ces deux personnes à l’école coranique au Mali. Il a affirmé devant le juge que lors de son séjour au Mali avec ses amis, qu’il a constaté que des Blancs venaient rencontrer le chef de ses amis dans leur campement. 

Arrestation après échange de tir avec les rangers

Le jeune burkinabé a été arrêté après avoir été atteint par balle lors des échanges tirs avec des rangers du parc Penjari. Selon les témoignages des rangers à la barre, le prévenu a été aperçu avec les deux autres dans une zone interdite du parc. Alors qu’ils ont essayé d’interpeller, dans l’après-midi du 25 mars 2021, les terroristes en repérage des Blancs, ceux-ci, surpris, ont ouvert le feu sur les rangers. Ses deux amis ont pu s'échapper. Mais atteint d’une balle au bas de l’abdomen, le jeune Burkinabé a été capturé. Il a été retrouvé sur lui deux armes AKM, 151 minutions , 6 chargeurs, un radio émetteur, une lunette de tir, une somme de 83 000 FCFA. Les deux motos des assaillants ont été saisies. Il aurait déclaré lors des enquêtes préliminaires que les effets retrouvés ne sont pas à lui mais à ses acolytes qui ont pu s’échapper. Il a aussi indiqué qu’il a passé une partie de sa vie à Bassa à Banikoara parce que ses grands parents y sont installés.

30 ans de réclusion criminelle requis par le parquet

Le ministère public a fait sa réquisition après les débats. « On pensait que le terrorisme est la chose des autres, mais le terrorisme est désormais notre. Ça tue, ça égorge, ça détruit commissariat et autres », a indiqué le representant du ministère public. 
Il a expliqué qu’il n’a pas de doute sur l’élément légal de l’infraction du mis en cause qu’est son appartenance à une organisation terroriste. Selon lui, le prévenu l’a avoué lors des enquêtes préliminaires, et l’a subtilement reconnu en évoquant sa proximité et sa mission sur le territoire béninois. 
Il a également évoqué l’enquête de moralité défavorable du prévenu. 
La défense plaide la clémence de la Cour. Le conseil du prévenu a demandé à la Cour de ne prendre en compte les déclarations de son client à la barre dans lesquelles il évoque sa proximité avec les terroristes. Le conseil a déclaré que « le contact de son client avec une organisation n’a pas été fait en pleine connaissance de cause». 

La Cour statue

Dans son verdict, le juge a reconnu le prévenu coupable d’« appartenance à une organisation terroriste ». La Cour l’a condamné à 30 de réclusion criminelle. Elle a prononcé également une interdiction de séjour du prévenu sur le territoire béninois après la purge de sa peine. Le terroriste dispose de 15 jours pour faire appel de la décision.

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