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Affaire 2,5 tonnes de cocaïne au Bénin: la CRIET condamne Yves Talon et 9 prévenus à 15 ans de prison

Affaire 2,5 tonnes de cocaïne au Bénin: la CRIET condamne Yves Talon et 9 prévenus à 15 ans de prison

Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a condamné, jeudi 13 juillet 2023, 10 personnes dont le militaire Yves Talon, à 15 ans de prison ferme. Ils ont été reconnus coupable de trafic international de drogue à haut risque et complicité de trafic international de drogue à haut risque à la suite de la découverte de 2,5 tonnes de cocaïne dans un entrepôt à Ekpè, commune de Sèmè-Podji.     

Au Bénin, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a condamné, jeudi 13 juillet 2023, 10 personnes dont le militaire Yves Talon, à 15 ans de prison ferme. Ils ont été reconnus coupable de trafic international de drogue à haut risque et complicité de trafic international de drogue à haut risque à la suite de la découverte de 2,5 tonnes de cocaïne dans un entrepôt à Ekpè, commune de Sèmè-Podji.     

bDrogue

L’affaire 2,5 tonnes de cocaïne a connu son dénouement à la CRIET. La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a prononcé au petit matin du vendredi 14 juillet 2023 son verdict dans ce dossier. Le verdict a été prononcé au terme d’un procès qui a duré 15 heures d’horloge, soit du jeudi 13 juillet de 10h au vendredi 14 juillet 2023, à 01 heure du matin, avec trois suspensions.

L’affaire remonte au 28 septembre 2021. Ce jour-là, 2 575,38 kilogrammes de cocaïne ont été découverts dans un entrepôt à PK10 dans la commune de Sèmè-Podji. A la suite la découverte et des enquêtes menées par l’OCERTID en collaborations avec le parquet spécial de la CRIET, la police a procédé à l’interpellation de plusieurs personnes. Au total, 16 personnes dont 02 deux femmes ont été arrêtées et placés en détention provisoire. Entres autres personnes interpellées, le directeur de l’hôtel du Lac de Cotonou, propriétaire de l’entrepôt, une Togolaise vivant au Pays-Bas, une Béninoise, un vendeur de véhicules d’occasions, un enseignant d’Université à Lomé, un séminariste togolais, deux Néerlandais dont un informaticien et un opérateur économique et plusieurs autres intermédiaires. Ils sont poursuivis par le ministère public pour les faits de « trafic international de drogue à haut risque, complicité de trafic international de drogue à haut risque et blanchiment de capitaux ».

Non coupables

Comparaissant devant le juge à l’audience spéciale consacrée à l’affaire jeudi 13 juillet 2023, les prévenus ont, chacun, plaidé non coupable. Tour à tour, les prévenus se sont expliqués devant les juges. Le gardien des magasins, Moukaila, a déposé devant le tribunal. Le prévenu a expliqué qu’il exerce les fonctions de gardien des magasins 3 ans avant son arrestation le 28 septembre 2021. A en croire le gardien, pendant tout ce temps, il n’a jamais participé à un chargement, ni à un déchargement dans les magasins de son patron, le directeur de l’hôtel du Lac. Selon sa déposition, il ne recevait que d’ordre de son patron, lorsque les magasins sont loués, pour mettre à la disposition des clients. Le 7è entrepôt dans lequel les produits ont été retrouvés, assure le gardien, a été loué quelques jours avant la découverte de la drogue. Le prévenu a confié n’avoir aucune responsabilité dans le produit justifiant que sa mission n’est pas liée aux déchargements, mais juste à entretenir l’endroit et signaler les problèmes à son patron.

Un autre agent de l’hôtel du Lac poursuivi dans ce dossier a été aussi entendu. L’homme qui a comparu devant le juge s’est présenté comme portier de l’hôtel. Il s’est retrouvé dans le dossier en détention, justifie-t-il, pour s’être rendu sur les lieux des magasins le jour de la découverte. Le vigile a indiqué qu’il s’est retrouvé sur les lieux parce que le directeur de l’hôtel l’a envoyé pour voir la position du gardien du site qui ne répondait pas à son téléphone. Le vigile a précisé au juge qu’il ne va sur le site que lorsque son patron l’y envoie. Le gardien du site ayant cette mauvaise habitude de disparaître de temps à autre.

Un locataire ''masqué'' qui paie cash  

Vivant au Bénin depuis plus de 60 ans, le directeur de l’hôtel du Lac a exposé comment un client inconnu a loué son entrepôt pour y mettre les 2,5 tonnes de la drogue. Le Franco-Béninois a fait comprendre à la Cour qu’une semaine avant la découverte des produits, il a loué son 7è magasin à un certain Kouadio Kipré. Selon le directeur, le client introuvable s’est déplacé vers lui et a versé plus de 2 millions de FCFA comme avance pour garantir la location du magasin. Le client a expliqué le directeur de l’hotel du Lac, avait le visage masqué par un cache-nez lors de leur rencontre. Aux dires du Franco-Béninois, le Kouadio Kipré en question devrait revenir le voir pour la finalisation du bail avec les documents de sa société pour l’établissement du contrat. Mais il ne serait jamais revenu vers le propriétaire du magasin. Il est reproché au directeur de l’hôtel du Lac de n’avoir pas cherché à connaître son client ne serait-ce en jetant un coup d’œil sur sa pièce d’identité, mais a donné des consignes à son gardien pour que l’entrepôt lui soit mis à sa disposition.

Le Franco-béninois s’est défendu expliquant que c’est la procédure qu’il adopte avec tous ces clients. Aussi, a-t-il souligné, le directeur n’imaginait pas qu’un client verse 2,4 millions de FCFA et ne puisse pas revenir régulariser le bail. Il dit avoir été surpris quand on lui a parlé une semaine plus tard de la découverte de la drogue. Le prévenu a expliqué n’avoir jamais eu de problème dans la location de ses magasins qu’il loue à des grandes sociétés. Il a confié avoir été alerté vers 9 heures par une femme, le jour de la découverte, de la présence des forces de l’ordre autour de ses entrepôts. Mais le directeur dit ne s’être pas inquiété parce qu’il n’avait rien à ce reproché. Pour lui, a-t-il justifié, cette présence des policiers serait peut-être due à une affaire concernant les riverains de la zone. Mais il en était là quand les policiers sont venus le chercher vers midi pour aller constater la découverte dans son entrepôt nouvellement construit.

Arrestation de la grande équipe du minibus

Selon les informations, une bonne partie des prévenus ont été interpellés alors qu’ils se dirigeaient vers l’entrepôt. Le principal accusé a expliqué à la barre les conditions de leur arrestation. Il a été arrêté avec cinq autres personnes dans un minibus à Akpakpa. Le prévenu Casimir s’est présenté à la Cour comme un opérateur économique exerçant dans le secteur des véhicules d’occasion. Il a confié à la Cour avoir également investi autrefois dans le soja. Selon sa déposition, il accompagnait deux expatriés Néerlandais, Arthur et Delgado, pour la location d’un appartement à Akpakpa. Le premier est diplômé des banques et des affaires et le deuxième est un informaticien. Il a justifié la présence des deux expatriés au Bénin pour la prospection et l’exportation du soja. Logés dans un hôtel 4 étoiles à Cotonou, ils se seraient décidés à se trouver un appartement pour se soulager des frais d’hébergement de cet hôtel.

Dans ce véhicule se trouvaient également des cousins de Casimir, Christian, un séminariste et Erlich Joël, enseignant en génie informatique, qui seraient venus du Togo pour passer les vacances au Bénin. Les trois étaient en train de déjeuner dans un restaurant de la place quand ils ont été rejoints par Arouna.Ce dernier a expliqué à la barre qu’il est allé voir Casimir pour prendre un dû de 600 000 FCFA. Il a été également présenté comme le facilitateur pouvant renseigner les expatriés sur le secteur du soja au Bénin. Arouna a été invité à accompagner son mentor Casimir pour la visite de l’appartement suite à l’appel du démarcheur.

L’équipe conduite par Casimir a fait escale au niveau de l’hôtel pour embarquer Arthur et Delgado. Ils ont alors pris la direction d’Akpakpa pour rejoindre le démarcheur qui les y attendait, selon les déclarations de Casimir. Ce jour-là, explique le prévenu Casimir, le présumé démarcheur a rejoint l’équipe au niveau de la SOBEBRA. Mais malheureusement le minibus que conduisait Casimir n’a avancé que trois minutes avant leur interpellation par les forces de l’ordre.

Le prévenu Casimir, identifié au départ comme le cerveau du réseau, a déclaré que leur interpellation a été musclée. Selon lui, le démarcheur n’en serait pas un. Le prévenu a indiqué que c’est le supposé démarcheur qui a donné leur position. Après leur interpellation, les prévenus ont été transportés vers l’entrepôt à PK10. Devant les juges, Casimir a déclaré que c’est le supposé démarcheur qui a appelé celui qui détenait la clé du magasin dans lequel était stockée la drogue. Il a dit avoir craint pour sa vie et celles de ses compagnons parce qu’une fois au magasin, les forces de l’ordre, qui ont opéré en civil, ont laissé passer un coup de feu pour les dissuader de s’enfuir.

60 tonnes de riz pour « dissimuler » la drogue ?

La femme de Casimir est également mise en cause des faits reprochés à son mari. Elle a été arrêtée alors qu’elle s’est rendue à l’OCERTID pour remettre de la nourriture à son époux. Il est reproché à la prévenue d’avoir acheté 60 tonnes de riz qui devrait, selon le procureur, servir à dissimuler la cargaison de drogue. A la barre, le prévenu s’est défendue. Elle a expliqué avoir effectué cet achat sur ordre de mari pour un client burkinabé. L’accusée a expliqué avoir confié le regroupement des 60 tonnes de riz à un Pakistanais au marché de Gbogbanou. Le transporteur chargé de conduire les sacs riz au Burkinabé a été aussi épinglé.

Séidou, le conducteur, a expliqué à la Cour avoir foulé le sol béninois avec son camion par la frontière togolaise. Il a dit avoir déjà chargé sa marchandise et n’attendait que les documents de dédouanements des sacs de riz pour rentrer au Burkina Faso.

Le chauffeur de la famille de Casimir a été également arrêté le même moment que la femme de son patron à l’OCERTID. Le beau-frère de Casimir, vendeur de chaussure friperie, a été placé sous mandat de dépôt depuis 2021. Il est accusé d’avoir transféré une somme de 300 000 FCFA à la demande de Casimir à une tierce personne. Devant les juges, il a reconnu avoir aidé son beau-frère dans ce registre et pas une fois d’ailleurs. Un autre intermédiaire, vendeur de véhicule d’occasion, a joué le même rôle que le beau-frère. Mais lui, il était chargé de remettre 26 millions FCFA à un ami de Casimir.

Un militaire de la Marine inculpé

Parmi les 16 personnes poursuivies figure un militaire de la marine béninoise. Contrairement aux autres prévenus arrêtés en septembre 2021, lui a été arrêté en janvier 2023 à la suite des enquêtes. Selon le procureur spécial, l’homme en uniforme aurait fourni les informations nécessaires de par sa position au port de Cotonou pour permettre au réseau de décharger la cargaison par les côtes du Bénin. Le prévenu est un agent de la Sémaphore.

A la barre, le militaire Yves Talon a nié les faits de trafic de drogue. Mais il a reconnu avoir reçu une somme de 80 millions de FCFA de sa supposée tante par le biais de son oncle Casimir. Cette somme, justifie-t-il, était destiné à acheter un appartement pour les enfants de la tante qui viennent par moment au Bénin. Il a reconnu avoir également bénéficié de l’aide de cette tante à hauteur de 3 millions de FCFA pour soigner sa mère et réparer sa voiture. Il a confié que son véhicule a eu un problème alors qu’il était parti pour aider le fils de la généreuse tante à l’aéroport à Cotonou. Le cousin en question avait été interpellé par les agents de la police à l’aéroport pour usage de deux passeports.

A la barre, le militaire a dénoncé les circonstances de son arrestation et des perquisitions à son domicile. L’homme en uniforme a fustigé le fait qu’il soit le seul à avoir été interpellé dans son unité. Mais le ministère public lui a opposé les éléments de l’enquête.

La tante, identifiée comme le cerveau

Sara Mireille B., La présumée tante à qui le militaire a fait allusion est une Néerlando-Togolaise. Elle a été arrêtée par l’Interpol à Accra au Ghana à la suite d’un mandat d’arrêt international. Convoquée à la barre, jeudi 13 juillet 2023, elle a plaidé non coupable.

Face aux juges, la Néerlando-Togolaise a évoqué un lien de parenté avec le militaire. Le militaire serait l’enfant d’une cousine difficilement positionnable par autrui sur l’arbre généalogique décrite par elle. S’il a reconnu lui avoir transféré une somme de trois millions FCFA pour les soins de sa mère, la dame a nié lui avoir envoyé 80 millions de FCFA pour l’achat d’un appartement.

Sur sa relation avec le prévenu Casimir, la femme a expliqué aux juges avoir fait sa connaissance lors d’une fête de la diaspora africaine en Europe. Elle a signifié que c’est la seule fois qu’elle a pris contact avec le sieur Casimir.

La prévenue a déclaré n’avoir pas une vie facile. Elle a évoqué un acharnement de ses frères et sœurs sur sa personne à cause des biens de leur maman décédée en 2014. Elle a également fait cas à la Cour de l’intrusion de son fils le trafic de la drogue. Le fils serait arrêté en Turquie au début du mois de juillet 2023.

Les enquêtes selon le procureur spécial ont révélé d'autres choses. Elle a été identifiée par le ministère public comme le point central du réseau. Lors de son voyage vers le Ghana, la prévenue a tenté d’échapper au contrôle en achetant deux billets d’avion.

Les faits selon le parquet spécial

Après de débats, le ministère public a fait sa réquisition dans cette affaire vers 18h30. Selon le procureur spécial de la CRIET qui s’est appuyé sur le rapport de la sûreté maritime, le navire qui a servi du transit pour la drogue a quitté le Suriname passant par la Turquie puis le Ghana pour échouer sur les côtes du Bénin du 17 au 26 septembre 2021. Le magistrat a fait savoir que ce navire serait enregistré au nom de la société du fils de la Néerlando-Togolaise en Turquie. Une fois sur les côtes du Bénin, les produits auraient été transportés par de petites embarcations.

Dans son réquisitoire, le procureur spécial a indiqué que la cargaison avait pour destination l’Europe. A en croire le ministère public, les 60 tonnes de riz étaient juste un prétexte pour dissimuler la drogue et l’envoyer dans le sahel et de-là, faire remonter le produit prohibé vers l’Europe. Les analyses ont révélé, selon le procureur spécial, l’humidité et du sable marin sur les emballages des produits.

Il a requis que treize des seize prévenus soient reconnus coupables des faits « de trafic international de drogue à haut risque, complicité de trafic international de drogue à haut risque et blanchiment de capitaux ». Il a déclaré que toutes les ramifications du dossier convergent vers Sara Mireille B.

Le magistrat a affirmé, sur la base des extractions des téléphones des 10 accusés, que tous les mis en cause ont d’une manière ou d’une autre envoyé des messages à la Néerlando-Togolaise. Que ce soient Casimir, Arthur, Elvis, Arouna, Yabo, Erlich, Séidou et Christian ont tous posé des actes pour faciliter l’entreposage et le convoyage de la drogue. Casimir, Arthur, Elvis, Arouna, Erlrich et Christian interpellés dans le minibus étaient en chemin pour l’incinération de la drogue sur le site de PK10. Des sacs vides, des machines, des fils ont été retrouvés dans le minibus lors de leur arrestation. Le procureur spécial a précisé qu’il a été retrouvé dans le téléphone du séminariste des images de la drogue suivis des messages de compte rendu régulier à la ''patronne''. Christian serait, selon le procureur, le spécialiste de l’incinération du groupe.

Les réquisitions du parquet spécial, une tentative de suicide

Le magistrat a demandé à la Cour retenir dans les liens de la prévention les prévenus Sara, Casimir, Joël, Arthur, Elvis, Séidou, Arouna, Monladé (la femme de Casimir), Christian et Yves Talon (le militaire).

Le magistrat a demandé au juge de les condamner à 15 ans de prison ferme et 10 millions de FCFA. Il a demandé à la Cour de confisquer leurs biens au profit de l’État.

Le procureur a requis la relaxe au bénéfice du doute contre le directeur de l’hôtel du Lac, le gardien des magasins, et le vigile de l’hôtel du Lac. Il a demandé à la Cour de prononcer la relaxe pure et simple au profit de celui qui a transféré les 26 millions, le beau-frère de Casimir et le chauffeur de Casimir.

Après la réquisition du procureur spécial, Sara Mireille Bignan a tenté de se donner la mort dans la salle d’audience. Suite à la peine de 15 ans requise, la prévenue a précipitamment essayé d’avaler plusieurs compris en une prise avec de l’eau. Mais la promptitude des agents, elle n’a pu aller au bout de ses intentions. Les agents lui ont fait vomir.

Le rapport d’extractions des téléphones attaqué

Une dizaine d’avocats ont plaidé dans le dossier dont le bâtonnier Robert Dossou qui s’est constitué pour le directeur de l’hôtel du Lac et ses deux employés. L’ancien président de la Cour constitutionnelle comme tous les autres avocats ont mis en cause le rapport des extractions qui a révélé les échanges des prévenus. Selon eux, ce rapport n’est pas contradictoire. Il n’a pas été opposé aux accusés. Les conseils ont demandé à la Cour de constater la nullité de la procédure. Les avocats ont estimé que sans les extractions, le ministère public ne disposerait pas de preuve de condamnation. Robert Dossou a plaidé la relaxe pure et simple pour le directeur de l’hôtel du Lac, tout comme Me Nadine Dossou Sakponou et Me Hugo Koukpolou. Selon les avocats, le propriétaire de l’entrepôt n’a violé aucun règlement. Il a juste fait du business comme cela doit être fait. Un client lui a amené de l’argent pour louer son magasin.

Me Hugo Koukpolou, aussi constitué pour les 10 prévenus contre qui le procureur spécial a requis d15 ans de prison ferme, a dénoncé un vice de procédure dans la constitution des faits. Selon l’avocat, le ministère public poursuit les prévenus alors que l’infraction n’est pas constituée. Pour lui, les agents e la police devraient laisser les prévenus du minibus aller jusque dans le magasin pour confirmer l’infraction. Tel n’a pas été le cas, mais en plus, c’est l’un des forces de l’ordre qui a conduit les prévenus à l’entrepôt. Il a plaidé, au principal, la relaxe pure et simple au profit de ses clients ou à défaut, la relaxe au bénéfice du doute.

Des peines lourdes, mais aussi des relaxes

Dans sa décision, le juge a confirmé la réquisition du procureur spécial. La juridiction spéciale a prononcé la relaxe pure et simple au profit l’homme qui a transféré les 26 millions FCFA à une tierce personne sur ordre de Casimir. Elle a aussi prononcé la relaxe pure et simple au profit du beau-frère ainsi qu’au chauffeur de Casimir.

Elle a relaxé au bénéfice du doute le directeur de l’hôtel du Lac, le gardien des magasin et le vigile de l’hôtel du Lac des faits de trafic international de drogue à haut risque et blanchiment de capitaux.

La juridiction a reconnu Yves Talon coupable des faits de « complicité de trafic international de drogue à haut risque ». Elle a condamné le militaire à 15 ans de prison ferme et 10 millions de FCFA d’amende. La même peine a été prononcée à l’encontre des prévenus Sara Mireille, Casimir et sa femme, Joël, Arthur, Elvis, Séidou, Arouna, et Christian Adjaho.

Le juge a prononcé également la confiscation de leurs biens au profit de l'Etat. Les prévenus disposent de 15 jours pour faire appel de la décision de la Cour.