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Le G20 doit agir maintenant pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents

Le G20 doit agir maintenant pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents

Dans une tribune commune, Amitabh Kant, le sherpa indien du G20 et Helen Clark, présidente du conseil d'administration de PMNCH et ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande invitent les pays membres du G20 à l’action pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents.

Dans une tribune commune, Amitabh Kant, le sherpa indien du G20 et Helen Clark, présidente du conseil d'administration de PMNCH et ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande invitent les pays membres du G20 à l’action pour la santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents.

L'investissement dans la santé des femmes, des enfants et des adolescents est essentiel pour assurer une croissance économique durable à l'échelle mondiale. Chaque année, dans l'ensemble des pays du G20, près de deux millions de décès évitables surviennent chez les mères, les nouveau-nés, les enfants et les adolescents, y compris les mortinaissances.

 

Ces dernières années, les principaux facteurs de ces résultats négatifs ont été les "quatre C" : le covid-19, les conflits, les changements climatiques et la cherté de la vie. Ces facteurs se sont combinés pour infliger d'immenses dommages à la santé et au bien-être des femmes, des enfants et des adolescents. La discrimination systémique et l'augmentation des événements climatiques extrêmes, de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté sont les principales causes de l'absence de progrès en matière de santé des femmes, des enfants et des adolescents. En 2000, l'urgence climatique était déjà la cause de plus de 150 000 décès dans le monde et d'une augmentation de la charge mondiale de morbidité, dont 88 % concernait les enfants. La proportion de femmes parmi les personnes déplacées en raison de l’urgence climatique est estimée à 80%, en grande partie à cause des disparités économiques et sociales entre les sexes.

 

Ces inégalités, les dommages environnementaux et les pertes en vies humaines et en capital sont profondément pénibles. Par conséquent, les femmes sont touchées de manière négative, ce qui exacerbe la "féminisation de la pauvreté". Dans le monde entier, les femmes continuent de gagner moins que les hommes, même à niveau d'éducation égal.

 

Les pays du G20 abritent les deux tiers de la population mondiale et les mesures qu'ils prennent collectivement ont une portée mondiale. Le G20 doit agir maintenant pour améliorer la santé des femmes, des enfants et des adolescents et lutter contre les pertes de vies évitables. L'Inde assure actuellement la présidence du G20 et s'est engagée à réaliser la couverture sanitaire universelle et à améliorer la prestation des services de santé à l'échelle mondiale.

 

Par exemple, l'Inde a proposé plusieurs initiatives pour des solutions de santé numériques dans le cadre d'une stratégie numérique lancée en 2021. Ces outils numériques ont permis l'enregistrement d'un milliard de personnes afin de surveiller la couverture vaccinale et l'administration de plus de 1,78 milliard de doses du vaccin covid-19. L'Inde a également proposé des initiatives sur le lien entre le climat et la santé, compte tenu des répercussions actuelles de la crise climatique sur la santé publique, et sur les efforts visant à améliorer la préparation et la réponse aux pandémies. Il est important de veiller à ce que ces initiatives tiennent compte du sexe et de l'âge, par exemple, en donnant la priorité aux services de santé numériques axés sur les femmes.

 

La coopération entre les pays est essentielle pour partager les bonnes pratiques et relever les défis communs. Par exemple, une adaptation efficace aux changements climatiques nécessite à la fois des approches systémiques et un soutien mutuel des pays dans leurs efforts de mobilisation des ressources financières et de renforcement des capacités technologiques par le biais de la coopération Sud-Sud et Nord-Sud. Les pays du G20 doivent également prendre des mesures plus importantes pour surmonter les problèmes de santé et de bien-être auxquels sont confrontés les femmes, les enfants et les adolescents.

 

Premièrement, les pays du G20 doivent donner la priorité à un financement transversal accru pour renforcer les systèmes de santé, améliorer l'accès aux services de santé essentiels et s'attaquer aux déterminants sociaux de la santé, telles que la pauvreté et l'inégalité entre les hommes et les femmes. Les investissements dans les infrastructures physiques et numériques dans une optique de genre pourraient réduire la charge du travail non rémunéré, améliorer le bien-être, créer des emplois, augmenter la participation au marché du travail, réduire le fossé numérique entre les hommes et les femmes, soutenir la productivité et favoriser la croissance économique.

 

Deuxièmement, de nombreux pays luttent pour maintenir les niveaux de dépenses de santé d'avant la pandémie. Cette situation affecte la santé des femmes, des enfants et des adolescents dans le monde entier. Des efforts mondiaux sont nécessaires pour aider les pays à renforcer leurs systèmes de santé en attirant davantage d'aide au développement pour la santé et en trouvant des solutions durables pour alléger le fardeau de la dette. Le G20 doit plaider dans ce sens.

 

Troisièmement, nous avons besoin de systèmes de données solides pour suivre et mettre en œuvre efficacement les politiques et les programmes. Étant donné que les pays du G20 représentent environ 85 % du PIB mondial, deux tiers de la population mondiale et exercent une influence politique significative, ils sont bien placés pour faire progresser la recherche et le développement de technologies de santé et de vaccins nouveaux et améliorés. Lorsqu'ils investissent dans ces domaines et prennent des décisions, il est essentiel d'impliquer de manière significative les femmes, les enfants et les adolescents.

 

Quatrièmement, il est essentiel d'investir dans la petite enfance, notamment dans des politiques favorables à la famille et dans la protection sociale universelle. De tels investissements peuvent stimuler le capital cognitif - l'ensemble des compétences intellectuelles, principalement acquises pendant la période prénatale et la petite enfance, qui déterminent les capacités humaines - et conduire à une croissance économique inclusive. La lutte contre le chômage des jeunes au sein du G20 passe par le développement des compétences des adolescents, telle que la littératie numérique, et par la mise en place d'une croissance axée sur la technologie et respectueuse de l'environnement.

 

Le G20 doit donner la priorité à la santé et au bien-être des femmes, des enfants et des adolescents en en faisant un élément permanent de son programme d'action. Cela nécessite un financement dédié, renforcé et durable, ainsi qu'une coordination et une solidarité mondiales accrues afin qu'aucune femme, aucun enfant, aucun adolescent et aucun pays ne soit laissé pour compte.

La santé et le bien-être des femmes, des enfants et des adolescents sont essentiels à une croissance économique durable dans le monde entier. Celle-ci ne peut être optimisée sans un leadership fort du G20.

 

Les auteurs

Amitabh Kant, le sherpa indien du G20

Helen Clark, présidente du conseil d'administration de PMNCH et ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande.

 

NB : la version originale de cette opinion, en anglais, a été publiée par le BMJ

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