Après une pause depuis 2014, revoilà le cours national de paludologie. Le Programme national de lutte contre le paludisme a décidé, cette année, de relancer cette formation réservée aux acteurs du système sanitaire du Bénin dans le cadre de la lutte contre le paludisme. La cérémonie de lancement de ce cours s’est déroulée, lundi 19 août 2024 à l’Institut régional de santé publique (IRSP) à Ouidah.
Cette session de formation est animée par 16 formateurs experts et couvre sept modules répartis en 22 unités, offrant une approche exhaustive de la prévention, du diagnostic, et de la prise en charge du paludisme. Les participants vont bénéficier de cours théoriques approfondis, d'exercices pratiques, ainsi que de descentes sur le terrain pour une immersion complète dans la réalité de la lutte contre cette maladie.
La présidente du cours, Aurore Ogouyomi Hounto a souligné l'importance de cette formation dans le contexte actuel. « Ce cours de paludologie est consacré à l’étude approfondie de la lutte contre le paludisme, une maladie qui continue de représenter un défi majeur », relève-t-elle. Selon elle, le paludisme reste une maladie redoutable qui touche chaque année des millions de personnes, principalement dans les régions tropicales. Ses impacts ne se limitent pas seulement au domaine médical, mais affectent également le développement socioéconomique des communautés touchées.
Le cours de paludologie 2024 vise, donc, à doter le Bénin de ressources humaines qualifiées, capables de comprendre et de gérer les différents aspects de cette maladie. La présidente a rappelé que le premier cours de paludologie a été lancé en 2006. Parmi les 86 candidatures reçues cette année, 26 participants ont été sélectionnés en fonction de critères rigoureux tels que le niveau, le lieu de travail et les implications dans la lutte contre le paludisme. Aurore Ogouyomi Hounto a indiqué que le groupe sélectionné compte des médecins, des pharmaciens, des spécialistes de la santé et des biologistes, reflétant la diversité des compétences nécessaires pour une approche intégrée de la lutte contre le paludisme.
Soutiens internationaux pour une lutte efficace
Cette formation de trois semaines (19 août au 7 septembre 2024) est financée par la Fondation Bill et Melinda Gates à travers le Fonds national pour le paludisme. Dr. Fortuné Dagnon, chargé de partenariat stratégique pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre à la fondation a mis en lumière l'engagement continu de la fondation dans la lutte contre le paludisme depuis les années 2000. Avec un objectif ambitieux d’élimination au plan mondial du paludisme, la fondation investit chaque année 300 millions de dollars pour soutenir les initiatives de lutte.
Fortuné Dagnon a expliqué que le succès de ces efforts dépend largement de la formation adéquate des cadres locaux. En finançant cette formation, la fondation vise à garantir, selon lui, que les participants au cours acquièrent « les connaissances et les compétences nécessaires pour améliorer la planification et la mise en œuvre des stratégies de lutte contre le paludisme dans les structures de santé ».
Pour sa part, le Dr Jean Kouamé Konan, représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Bénin, a mis en exergue l'importance d'une approche multisectorielle dans la lutte contre le paludisme. Il a noté que la région d’Afrique de l’Ouest et du centre abrite les 20 pays les plus touchés par cette maladie et que la lutte contre le paludisme nécessite une combinaison d'interventions stratégiques. C’est pourquoi, ce cours vise « à familiariser les participants avec les stratégies actuelles », en mettant l’accent sur l'organisation et l’actualisation des connaissances pour optimiser les efforts de lutte.
Le Directeur national de la Santé, Dr Sourakatou Salifou a représenté le ministre de la Santé lors du lancement de ce cours. Il a souligné que le paludisme représente 46 % des motifs de consultations dans les établissements de santé au Bénin. Face à cette situation, le besoin en experts formés est crucial. « Le processus d’élaboration des curricula de formation a été mené de façon soigneuse par un comité de pilotage composé d’experts de l’OMS et d’universitaires », a précisé le directeur. Il a relevé que cette formation est riche par son contenu et bien adaptée aux défis spécifiques du Bénin.
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