« Doxami : dire le avec moi, faire le avec moi ». C’est en ces termes que le Réseau des journalistes des Droits des en santé sexuelle et reproductive (RJ-DSSR) et 10 autres organisations de la société civile vont mener la sensibilisation sur l’interruption volontaire de grossesse au profit des jeunes. Pendant deux ans, la campagne sera consacrée à la vulgarisation de la loi portant santé sexuelle et reproductive en République du Bénin.
Cette campagne vise également à déconstruire les idées reçues au niveau des populations de la jeunesse sur l’interruption volontaire de grossesse au Bénin. Selon Brian Sossou, présidente de l’Ong Filles en actions, "Doxami" est une campagne audacieuse et nécessaire. « Doxami est une initiative née de la volonté de comprendre d’informer et de changer les perceptions sur les questions essentielles notamment cette de l’avortement sécurisé et non stigmatisé », a-t-elle souligné.
Elle a indiqué que chacun des acteurs de cette lutte a un rôle à jouer pour garantir l’accès aux services de santé reproductive sûre et de qualité. Aussi a-t-elle signifié, cela permettra de réduire voire éliminer les pratiques dangereuses et clandestines qui mettent en péril la vie de tant de femmes ».
La loi, une avancée
La présidente de l’Ong Filles en actions a fait comprendre que la campagne n’a pas pour objectif de diviser mais plutôt d’échanger pour informer et s’informer. « C’est par la connaissance que nous pouvons déconstruire les normes sociales qui empêchent tant de femmes d’accéder à des soins médicaux adaptés et respectueux de leur dignité », a-t-elle martelé. Pour elle, la loi 2021-12 qui encadre l’interruption volontaire de la grossesse dans des conditions bien définies représente « une avancée importante au Bénin ».
La présidente de l’Institut national de la femmes pense que la loi portant santé sexuelle et reproductive en République du Bénin a un esprit. Selon Huguette Bokpè Gnacadja, la loi est basée sur « les réalités et l’actualité ». « La loi vient régler les préjugés contre les femmes violées et aussi celles qui jettent leur enfants dans les caniveaux », a expliqué l’avocate. Elle a indiqué que l’État a fait un choix responsable en adoptant cette loi. Huguette Bokpè Gnacadja prévient. « L’autorisation d’avortement est préalable. Il n’est pas question d’avorter tous azimuts », a-t-elle insisté.
« Plus rien à cacher »
Invitée à l’occasion du lancement de ce festival, Marie Elise Gbèdo a prodigué des conseils à la jeune génération. Selon la présidente des femmes juristes du Bénin, il n’y a « plus rien à cacher à la suite de cette loi ». Elle a demandé aux jeunes filles de discuter de leurs problèmes de sexualité avec leurs parents. « Vous rencontrez un jeune homme, partagez avec vos parents. Et quand vous commencez à avoir des rapports sexuels, demandez des conseils à papa et à maman », a-t-elle invité les jeunes. Pour l’avocate, il n’y a plus de « honte à avoir avec cette loi portant santé sexuelle et reproductive ».
La représentante du ministre de la santé, Edith Kotchofa Djènontin a averti les jeunes de ce que l’avortement même sécurisé doit être le dernier recours. La chef de service santé et planification au ministère de la santé a conseillé aux jeunes de se protéger s’ils ne veulent pas aller à l’IVG. « Je vous prie de faire recours aux préservatifs qui permettent aussi d’éviter, non seulement les grossesses précoces, mais aussi les infections sexuellement transmissibles ».
Des animations
Plusieurs activités ont été initiées dans ce cadre pour la sensibilisation des festivaliers. Il s’agit de la poterie et de la peinture pour les DSSR. Divers jeux ont été organisés pour informer et sensibiliser les jeunes sur la loi et son importance pour la santé de la femme. Des stands ont également été animés pour permettre aux jeunes de s’imprégner des mesures et dispositions à prendre pour une interruption volontaire de grossesse.
Après les animations sur les stands, les festivaliers se sont déplacés vers la place de l’Amazone pour un flash mob. Au son d’un mix célébrant l’autonomie des femmes, les participants ont interprété une chorégraphie scénarisée et synchronisée.
La musique, un mélange de titres d’artistes emblématiques a accompagné chaque mouvement, faisant de la danse une déclaration claire et forte en faveur des droits en santé sexuelle et reproductive. Le débat est désormais ouvert sur la santé sexuelle et reproductive.
0 commentaire
0 commentaire