Amnesty International Bénin poursuit sa lutte contre les violences gynécologiques et obstétricales. Elle a organisé mardi 26 novembre 2024 une caravane motorisée dans la ville de Cotonou.
Encadrée par la police républicaine, cette caravane a pour but de sensibiliser les patients et les professionnels de santé aux violences gynécologiques et obstétricales. Il est également question de promouvoir un environnement de soins respectueux et sécurisé pour l’élimination de ces violences.
La randonnée motorisée a pris départ de la place de l’Etoile rouge pour échouer au ministère de la Santé à Akpakpa à Cotonou. Tout au long de cette parade motorisée, les initiateurs ont expliqué à la population comment reconnaitre et signaler une violence gynécologique et obstétricale (VGO). Tout ceci, grâce à un dispositif de sonorisation transporté par un camion décoré pour la circonstance.
Arborant des tee-shirts conçus pour l'occasion, quelques caravaniers avaient aussi en main des pancartes. On pouvait lire sur certaines d’entre elles , « Contre les violences gynécologues et obstétriciennes, brisons le silence pour protéger les femmes » ; « Consentement, écoute, respect, droits fondamentaux en gynécologie » ou « Chaque femme mérite un accouchement respectueux. Disons non aux violences gynécologues et obstétriciennes» ou encore « la violence n’a pas sa place en salle d’accouchement ».
Une fois au ministère de la Santé, les initiateurs n'ont pas pu rencontrer le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin. Ils ont tenu tout de même à lire leur déclaration. Dans le message de plaidoyer adressé au ministre de la Santé, Orion Biao, Coordonnateur Education aux droits humains à Amnesty International Bénin, dit porter la voix des millions de femmes béninoises victimes de violences particulièrement dégradantes dans le secteur de la santé.
« La santé est un droit fondamental de l’être humain, indispensable à l’exercice de tous les autres droits… Une étude menée par Amnesty International Bénin sur le droit à la santé en milieu urbain et périurbain en 2023 révèle des situations alarmantes compromettant ce droit dans les structures sanitaires du pays », se désole-t-il.
Selon une étude rapportée par Orion Biao, les relations entre soignants et soignés, perçues comme un élément fondamental du processus de guérison, sont loin d’être harmonieuses. A titre illustratif, il fait remarquer que « 71% des usagers et usagères des services de santé interrogés (…) estiment que leur droit à l’information n’est pas respecté ». Il ajoute que le respect du consentement aux soins demeure également un défi majeur. « Les femmes enceintes ont rapporté des abus allant de l’absence d’explications sur les soins reçus à des violences verbales et physiques », rapporte-t-il.
Ces constats, poursuit-il, « soulignent la vulnérabilité des femmes en milieu hospitalier et l’urgence d’améliorer leurs conditions de prise en charge ». Il est pareillement dénoncé un accueil déplorable et une exposition abusive de l’intimité des femmes enceintes dans les salles d’accouchement et de consultation.
Les conditions de santé des personnes en milieu carcéral n’ont pas été occultées dans la déclaration. Amnesty International plaide en faveur du respect des droits et de l’amélioration des conditions de santé des personnes privées de liberté.
Une vingtaine d’organisations de la société civile ont accompagné cette initiative. Miguèle Houéto juriste experte des questions d’égalité de genre et d’inclusion sociale, était par ailleurs aux côtés d'Amnesty International lors de cette caravane. Elle fait savoir qu’une série d’émissions radio et télé en français et en langues locales est réalisée depuis quelques semaines sur comment reconnaitre les Violences gynécologiques et obstétricales (VGO).
Ces émissions, apprend-elle, visent aussi à amener les patients à dénoncer toutes formes de VGO à l’Amnesty Internationale Bénin, l’institut nationales de la femme, le ministère de la santé, l’autorité de régulation du secteur de la santé etc.
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