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L’IA dans la médecine traditionnelle : une nouvelle ère, soulignent l’OMS, l’UIT et l’OMPI

L’IA dans la médecine traditionnelle : une nouvelle ère, soulignent l’OMS, l’UIT et l’OMPI

L’intelligence artificielle (IA) dans la médecine traditionnelle. À l'occasion du sommet mondial « L’IA au service du bien » (AI for Good), tenu du 08 au 11 juillet 2025 à Genève en Suisse, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ont publié une nouvelle note technique intitulée Mapping the application of artificial intelligence in traditional medicine (cartographie de l'application de l'intelligence artificielle à la médecine traditionnelle).

L’intelligence artificielle (IA) dans la médecine traditionnelle. À l'occasion du sommet mondial « L’IA au service du bien » (AI for Good), tenu du 08 au 11 juillet 2025 à Genève en Suisse, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ont publié une nouvelle note technique intitulée Mapping the application of artificial intelligence in traditional medicine (cartographie de l'application de l'intelligence artificielle à la médecine traditionnelle).

Des feuilles, écorces d'arbres et autres intrants de medecine traditionnelle. Photo: OMS/Yoshi Shimizu

Des feuilles, écorces d'arbres et autres intrants de medecine traditionnelle. Photo: OMS/Yoshi Shimizu

Lancé dans le cadre de l'Initiative mondiale sur l'IA au service de la santé (GI-AI4H), la nouvelle note technique propose une feuille de route pour exploiter ce potentiel de manière responsable tout en préservant le patrimoine culturel et la souveraineté des données.

 

 « L'intelligence artificielle (IA) ouvre une ère de transformation pour la médecine traditionnelle, une ère où des systèmes de guérison séculaires sont améliorés par des technologies de pointe afin de fournir des soins plus sûrs, plus personnalisés, plus efficaces et plus accessibles », font savoir, dans un communiqué de presse publié le 11 juillet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Union internationale des télécommunications (UIT) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).

 

Ces organismes sont les co-auteurs de la nouvelle note technique intitulée Mapping the application of artificial intelligence in traditional medicine (cartographie de l'application de l'intelligence artificielle à la médecine traditionnelle), publié à l’occasion du sommet mondial, l’IA au service du bien (AI for Good). Ce rendez-vous s’est tenu du 08 au 11 juillet 2025 à Genève en Suisse.

 

Une nouvelle ère pour la médecine traditionnelle

 

Dans leur communiqué de presse, ces trois institutions renseignent que la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative (MTCI) est pratiquée dans 170 pays et utilisée par des milliards de personnes. Ses pratiques sont de plus en plus populaires dans le monde, en raison de l'intérêt croissant pour les approches holistiques de la santé qui mettent l'accent sur la prévention et la promotion de la santé ainsi que la réadaptation.

 

« Le nouveau dossier présente des expériences menées dans de nombreux pays qui utilisent l'IA pour repousser les limites des soins personnalisés, de la découverte de médicaments et de la conservation de la biodiversité », rapportent-elles.  Au nombre des exemples exposés dans le document, l'utilisation de diagnostics alimentés par l'IA dans l'Ayurgenomics, des modèles d'apprentissage automatique identifiant les plantes médicinales dans des pays tels que le Ghana et l'Afrique du Sud et l'utilisation de l'IA pour analyser les composés de la médecine traditionnelle afin de traiter les troubles sanguins en République de Corée.

 

 

« Notre Initiative mondiale sur l'IA au service de la santé vise à aider tous les pays à tirer parti des solutions d'IA et à faire en sorte qu'elles soient sûres, efficaces et éthiques », a déclaré Seizo Onoe, Directeur du Bureau de la normalisation des télécommunications à  l'UIT. « Ce partenariat entre l'UIT, l'OMS et l'OMPI réunit les compétences essentielles », a-t-il ajouté.

 

Une innovation fondée sur les données avec des racines éthiques

 

Selon le communiqué de presse, le document souligne l'importance de données de bonne qualité et inclusives et d'une conception participative pour garantir que les systèmes d'IA reflètent la diversité et la complexité de la médecine traditionnelle.

 

Les applications de l'IA peuvent contribuer à renforcer la base de données et de recherche pour la MTCI, par exemple grâce à la bibliothèque numérique des connaissances traditionnelles en Inde et à la bibliothèque virtuelle de la santé dans les Amériques, qui utilisent l'IA pour préserver les connaissances indigènes, promouvoir la collaboration et prévenir la biopiraterie. La biopiraterie ou biopiratage désigne l'extraction non autorisée de ressources biologiques et/ou de savoirs traditionnels associés dans les pays en développement, ou le brevetage d'inventions fallacieuses basées sur ces savoirs ou ces ressources sans compensation.

 

« La propriété intellectuelle est un outil important pour accélérer l'intégration de l'intelligence artificielle dans la médecine traditionnelle », a assuré Edward Kwakwa, sous-directeur général de l'OMPI. « Notre travail à l'OMPI, y compris le Traité de l'OMPI sur la propriété intellectuelle, les ressources génétiques et les savoirs traditionnels associés récemment adopté, aide les parties prenantes à gérer la propriété intellectuelle pour répondre aux priorités politiques, y compris pour les peuples autochtones et les communautés locales ».

 

Protéger la souveraineté des données, donner du pouvoir aux communautés

 

Le nouveau document appelle à une action urgente pour défendre la souveraineté des données autochtones (IDSov) et garantir que le développement de l'IA soit guidé par les principes du consentement libre, préalable et éclairé (CLPE). Il présente des modèles de gouvernance des données par les communautés au Canada, en Nouvelle-Zélande et en Australie, et exhorte les gouvernements à adopter une législation qui permet aux peuples autochtones de contrôler leurs données et d'en tirer profit.

 

« L'IA ne doit pas devenir une nouvelle frontière pour l'exploitation », a déclaré le Dr Yukiko Nakatani, Sous-Directrice générale chargée des systèmes de santé. « Nous devons veiller à ce que les peuples autochtones et les communautés locales soient non seulement protégés, mais aussi des partenaires actifs dans l'élaboration de l'avenir de l'IA dans la médecine traditionnelle.»

 

Un appel mondial à l'action

 

« Le marché mondial de la médecine traditionnelle, complémentaire et intégrative (MTCI) devant atteindre près de 600 milliards de dollars américains en 2025, l'application de l'IA pourrait encore accélérer la croissance et l'impact de la MTCI et des soins de santé holistiques. L’utilisation actuelle et le potentiel de l’IA mettent en évidence de nombreuses opportunités, mais il existe de nombreux domaines de lacunes en matière de connaissances et de risques », soulignent l'OMS, l'UIT et l'OMPI.  

 

 

Elles appellent au développement des cadres holistiques adaptés à la MTCI dans des domaines tels que la réglementation, le partage des connaissances, le renforcement des capacités, la gouvernance des données et la promotion de l'équité, afin de garantir l'intégration sûre, éthique et fondée sur des données probantes des technologies d'avant-garde comme l'IA dans l’univers de la MTCI.

 

La nouvelle note technique appelle toutes les parties prenantes à :

  • Investir dans des écosystèmes d'IA inclusifs qui respectent la diversité culturelle et l'IDSov ;

 

  • Élaborer des politiques nationales et des cadres juridiques qui traitent explicitement de l'IA dans la médecine traditionnelle ;

 

  • Renforcer les capacités et la culture numérique des praticiens de la médecine traditionnelle et des communautés ;

 

  • Établir des normes mondiales pour la qualité des données, l'interopérabilité et l'utilisation éthique de l'IA ; et

 

  • Sauvegarder les connaissances traditionnelles grâce à des référentiels numériques alimentés par l'IA et à des modèles de partage des avantages.

 

« En alliant la puissance de l'IA à la sagesse de la médecine traditionnelle, un nouveau paradigme de soins peut émerger, qui honore le passé, renforce le présent et façonne un avenir plus sain et plus équitable pour tous », insistent les trois institutions.

 

 

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