Ça brûle. "Actualités brûlantes", le nouveau titre de Tiken Jah Fakoly sorti vendredi 9 août est chaud brûlant pour les partisans des dirigeants des juntes malienne, burkinabè et nigérienne.
Dans un extrait de cette chanson réalisée en collaboration avec son homologue Amen Jah Cissé du Togo, la légende du reggae africain Tiken Jah Fakoly a émis des critiques contre la violation des libertés dans les pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
«Ne gâtez pas l'AES! La liberté d'expression mangée par la révolution. Si tu critiques un peu soit c'est au front ou en prison», dénonce la star africaine du reggae. Dans la même chanson, les deux artistes se sont également adressés aux dirigeants du Togo, du Tchad, du Cameroun et de la Côte d'Ivoire à qui ils demandent de ne pas brûler leurs pays dans les manœuvres politiciennes de confiscation du pouvoir.
Pour les activistes proches des trois pays du Sahel, les paroles de Tiken Jah Fakoly sont déplacées. L’artiste au palmarès éblouissant est attaqué de toutes parts dans des publications sur les réseaux sociaux.
Franklin Nyamsi, un Camerounais vivant à Paris devenu un farouche soutien des dirigeants putschistes du Sahel s’en est pris à l’artiste. Pour lui, Tiken Jah Fakoly a tenu des “paroles perverses” en critiquant la violation des libertés.
Franklin Nyamsi estime que Tiken Jah Fakoly, réputé pour son activisme musical contre l’impérialisme occidental ne peut pas se permettre ces critiques contre les dirigeants sahéliens en quête de souveraineté pour leurs pays. “Honte à lui, honte à toutes ses chansons”, a réagi Franklin Nyamsi.
De nombreux activistes du web ont également condamné l’artiste dans leurs publications. “Tiken Jah Fakoly, tes musiques qui ont résonné dans les villes et villages africains depuis des décennies et énormément contribué à éveiller les esprits ne peuvent être balayées d'un seul revers. Comprends juste que les arrestations qui ont lieu dans l'AES dépassent les simples questions de liberté d'expression.”, a justifié un activiste pro-putschiste selon qui, “des individus sont payés pour dénigrer les autorités de transition et saboter les actions de nos États”.
Une frange des internautes estime qu'il n’y a pourtant pas matière à jeter la pierre à l’artiste. Dans un extrait d’émission consacrée à la polémique autour de la chanson, un intervenant a appelé le public à apprécier les paroles de Tiken Jah Fakoly avec une ouverture d’esprit.
Cet intervenant estime que l’artiste n’a fait que décrire la dure réalité que vivent les voies discordantes dans les pays de l’AES. On ne saurait donc pas en vouloir à un artiste pour avoir indiqué là où le bât blesse.
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