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Promotion du brassage culturel au Bénin : "le Défilé théâtralisé afro’ fusion" célèbre Tassi Hangbé et le masque Guèlèdè

Promotion du brassage culturel au Bénin : "le Défilé théâtralisé afro’ fusion" célèbre Tassi Hangbé et le masque Guèlèdè

Un défilé de mode théâtralisé mettant en valeur la culture Nago et Fon du Bénin a eu lieu jeudi 8 mai 2025 à l’Institut français de Cotonou. Retour sur ce beau spectacle à la fois multi-scénique et multi-ethnique.

Un défilé de mode théâtralisé mettant en valeur la culture Nago et Fon du Bénin a eu lieu jeudi 8 mai 2025 à l’Institut français de Cotonou. Retour sur ce beau spectacle à la fois multi-scénique et multi-ethnique.

La reine Tassi Hangbé donne sa bénédiction à des personnes au "Défilé Théatralisé afro fusion", le 8 mai 2025 à l'Institut français de Cotonou.

La reine Tassi Hangbé donne sa bénédiction à des personnes au "Défilé Théatralisé afro fusion", le 8 mai 2025 à l'Institut français de Cotonou.

Un défilé de mode qui sort de l’ordinaire. Dans la soirée du jeudi 8 mai 2025, l’Institut Français de Cotonou a vibré au rythme fusionnel des cultures Fon et Nago lors un défilé de mode théâtralisé. Intitulé « Défilé théâtralisé afro’ fusion », cette représentation théâtrale crée une fusion de la culture Fon et Nago du Bénin, deux peuples qui selon l’histoire ne s’entendaient pas. C’est une idée originale de Tabitha Atcho et mise en scène par Carlos Adékambi Zinsou.

 

« C’est un nouveau concept que je suis en train de développer parce qu'étant une créatrice de contenu, je n’aime pas la routine. Donc faire des défilés ordinaires n’est pas un truc qui me passionne. Les mannequins n’ont pas pour l’habitude de parler, ils marchent et rentrent chez eux. Je n’aime pas cela », a expliqué Tabitha Atcho .

 

Pour changer alors la donne, elle s’est alors demandée, « pourquoi ne pas prendre les informations que j’ai sur notre culture et les mettre en défilé, mais tout en gardant l’esprit du théâtre ».

 

Une représentation théâtrale innovante

 

Dans la représentation « Défilé théâtralisé Afro’ Fusion », la reine Tassi Hangbé du Danxomè adopte le Guèlèdè des Nago pour surmonter ses épreuves. Ce concept original se déroule en une quarantaine de minutes, réparties en six scènes, entrecoupées de courts intermèdes musicales orchestrées par un trio talentueux. Armés de castagnettes et de tam-tams, ces musiciens ont su créer une ambiance envoûtante, plongeant l’audience dans une douce mélodie de chants traditionnels.

 

Castagnette en main pour l’un, tam-tam en main pour les deux autres, le trio tire de ses instruments un air voluptueux et interprète des chants traditionnels qui aussitôt pénètrent l’assistance d’une fiévreuse pâmoison.

 

Dans un rêve troublant, Tassi Hangbé, la sœur jumelle du roi Akaba, déclare : « J'ai fait un rêve. Dans ce rêve, j'ai vu le Guèlèdè danser, et tout à coup, il a commencé à se déshabiller. » Ses ministres interprètent ce rêve comme un mauvais présage. Bien que Tassi Hangbé soit de l’Ethnie fon et que le Guèlèdè soit propre à l’Ethnie Nago, elle fait des sacrifices pour conjurer le sort. Ainsi se résume la troisième scène.

 

La royauté de Tassi Hangbé suscite des opinions divergentes au sein du Danxomé, comprend-on, de la quatrième scène. Tandis que certains soutiennent l'idée d'une reine, d'autres, comme Dossou, son jeune frère, s'y opposent fermement. Il convoite alors la place de sa sœur et ourdit des complots pour l’éjecter du trône.

 

Informé de ce que manigance Dossou, Tassi Hangbé prépare sa troupe composée uniquement de femme. « Nous allons l'affronter », déclare la reine Tassi Hangbé. Ses guerrières répondent en chœur : « En avant, Hangbé ! »

 

Dans la scène 5, Dossou attaque le Palais royal de Tassi Hangbé. Après une confrontation sans merci avec les guerrières, les camarades de Dossou s’enfuient. Dossou se retrouve alors seul face à la troupe de la reine. Tassi Hangbé lui évite un combat déséquilibré et lui propose un face-à-face. La reine triomphe au bout de ce combat intense. Elle épargne la vie de son frère et lui donne la possibilité de s’en aller.

 

Dossou ne digère pas cette défaite. Dans son regard, l’on pouvait comprendre qu’il refuse de courber l'échine face à une femme. Alors que Tassi Hangbé lui tourne le dos, Dossou tente de l’attaquer par-derrière… Mais étant aux aguets, la garde de Tassi Hangbé contre-attaque rapidement.

 

Tassi Hangbé, symbole de force et de miséricorde, décide de pardonner à son frère et de partager le trône avec lui. Dossou est ainsi nommé Agadja, son nom de tête couronnée. Ensemble, ils dirigent le royaume Danxomè dans une harmonie indescriptible, prouvant que l’inclusion peut apaiser les cœurs.

 

Les actrices et acteurs font une parade sur cette pour clore la sixième scène. Le public, conquis par ce spectacle, n’a pu s’empêcher de mêler cris de joie et acclamations enthousiastes.

 

Mirabilis, étudiante en troisième année de droit privé, fait partie des spectateurs. Elle ne regrette pas d’avoir effectué le déplacement. « J’ai aimé, le théâtre, les tenues, le leadership et le sens de générosité de Tassi Hangbé qui à la fin de pièce a partagé son trône avec son jeune frère Dossou », a-t-elle déclaré en souhaitant que l’initiative soit réitérée.

 

Pour avoir ce résultat, il a fallu environ deux mois de répétitions, selon Esther Iriko Doko, l’une des actrices. En dehors de ce qui est présenté sur scène, les actrices mannequins devraient faire preuve de promptitude pour ne pas créer de blancs sur scène. « Dans les coulisses, on avait des personnes qui nous aidaient à vite nous habiller. Parce que c’est difficile de quitter une scène, d’aller derrière le rideau changer d’habit très rapidement pour réapparaitre sur la scène », a confié Esther Iriko Doko.

 

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