Le Bénin autorise le chargement du pétrole nigérien dans un premier navire. Après plusieurs jours de blocage, les autorités béninoises ont autorisé l’embarquement du pétrole sur un premier navire déjà dans les eaux du Bénin. L’information a été donnée par le ministre béninois des mines, Samou Séidou Adambi lors d’un point de presse conjointe avec la partie chinoise.

Selon le ministre béninois, il s’agit d’une autorisation « ponctuelle et provisoire ». Elle n’est pas une caution, martèle le ministre, « aux comportements du Niger ». Pour Cotonou, cette autorisation provisoire est la preuve que « le Bénin n’a aucune intention de nuire ni aux intérêts de l’Etat du Niger, ni à ceux de notre partenaire commun ». En parlant de partenaire commun, le ministre béninois fait allusion à la partie chinoise (CNPC, maison mère de Wapco) qui extrait le pétrole nigérien et exploite le pipeline Niger-Bénin.

La partie chinoise était aux côtés du ministre béninois lors de son point de presse. Plus tôt dans la matinée, introduite par l'ambassadeur de Chine au Bénin, elle a échangé avec le chef de l'Etat, Patrice Talon, à son cabinet. Samou Séidou Akambi a insisté sur le fait que le « Bénin entend tenir ses engagements dans le cadre de l'accord ».

A ce point de presse, le ministre a indiqué que la société Wapco a sollicité une réunion inter-Etat Bénin-Niger du pilotage du projet aux fins d’examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d’exportation du pétrole. Il a confié que les autorités béninoises ont donné leur accord pour la tenue de cette réunion.  

L’autorisation ponctuelle et provisoire de l’embarquement du pétrole nigérien depuis le terminal de Sèmè-Podji intervient quelques jours après l’embargo mis par le Bénin sur l’exportation du produit à partir de ses eaux.

Le chef de l’État béninois, Patrice Talon avait justifié sa décision. Le président béninois dit avoir pris cette décision compte tenu des relations entre Niamey et Cotonou. Patrice Talon s’est plaint de ce que toutes ses actions en vue d’une normalisation des relations entre Cotonou et Niamey après la fermeture des frontières suite au coup d’État du 26 juillet 2023 n’aient eu de réponse de la part des autorités nigériennes.

Le président Talon s’est également désolé de la posture des dirigeants nigériens qui, selon lui, prennent le Bénin comme ennemi et refuse d’ouvrir leurs frontières terrestres. « On ne peut pas nous voir comme des ennemis et vouloir notre collaboration et nos moyens », avait justifié Patrice Talon.