Des responsables d’administration de 14 douanes d’Afrique de l’Ouest et du Centre en renforcement de capacité à Cotonou. Ils prennent part à un atelier régional sur la lutte contre la Contrefaçon et le piratage. Organisé par l’Organisation mondiale des douanes (OMD), il est financé par les douanes de la Chine. « On est face à un réel défi. La contrefaçon est une industrie criminelle qui menace le bien-être économique et social à l’échelle planétaire », a énoncé la Directrice générale des douanes béninoises, Adidjatou Hassan Zanouvi à l’ouverture de l’atelier.
Selon elle, le piratage et la contrefaçon sont loin d’être des activités anodines. « Directement ou indirectement, ce phénomène fait des victimes, il tue nos populations, il tue nos économies, il tue la créativité, il tue l’innovation », relève-t-elle. La patronne des douanes béninoises révèle qu’environ 30 % des médications qui se retrouvent sur le marché sont des contrefaçons. « Pièces détachées de voitures, produits cosmétiques, boissons alcoolisées ou non, produit alimentaire de tout genre, ces produits que nous utilisons tous les jours, sont désormais potentiellement très dangereux, car en proie à la contrefaçon ».
Il est donc question, souligne la directrice générale, « de travailler à la sécurisation de la chaîne logistique internationale, de démanteler les capacités de production et de distribution illicites, d’identifier, poursuivre et démanteler les réseaux, mais aussi d’éduquer les consommateurs ». Et, de par sa position aux frontières terrestres, maritimes, fluviales et aériennes, « la douane est incontournable dans la lutte contre la contrefaçon et le piratage ». Le présent atelier est « une opportunité pour ces derniers de se familiariser aux notions théoriques de la lutte contre les atteintes aux droits de propriété intellectuelle, à l’analyse des risques et aux nouveaux outils conçus par l’OMD en la matière ». La lutte contre cette industrie du faux, soutient Adidjatou Hassan Zanouvi, est d’une nécessité impérieuse et requiert l’adhésion de tous.
Pour cela, la représentante des douances de la Chine, Li Dan a invité les douanes d’Afrique de l’Ouest et du Centre à travailler ensemble. Elle a informé que l’administration douanière de son pays va partager avec celles de la région son expérience en la matière.
Un programme riche et pointilleux
« Aujourd’hui, la contrefaçon et le piratage représentent une menace non seulement pour les économies nationales, mais aussi et surtout pour la santé de nos populations », a indiqué Maurice Adefalou, responsable de programme DPI, santé et sécurité de l’OMD. Il a estimé qu’en tant que douanes et étant en première ligne aux frontières, ils ont le devoir de voir et de protéger « nos économies, mais aussi nos populations ». C’est pourquoi au cours de cet atelier, les responsables d’administrations douanières vont être outillés sur les notions théoriques et basiques en termes de droit de propriété intellectuelle.
Maurice Adefalou informe que les participants vont parcourir avec des experts le panorama des infractions liées aux droits de propriété intellectuelle sur les dernières années notamment à l’aune des opérations conduites par l’OMD et à travers les chiffres. Le deuxième jour de l’atelier sera dédié aux titulaires de droits. Ils vont présenter aux douanes comment on peut faire la différence entre le faux et le vrai des produits.
D’autres parties prenantes ont été invitées à cet atelier comme l’Agence du médicament, la police, les avocats spécialisés sur les questions de contrefaçon. Ces invités vont partager avec les douanes leurs expériences en la matière. Le troisième jour sera consacré à une session close où il sera enseigné aux douanes les techniques de gestion des risques et de ciblage à l’aune des outils pertinents de l’OMD.
Les douanes vont apprendre comment, tout en facilitant le commerce légitime, elles peuvent stopper avec le ciblage, les marchandises de contrefaçon qui passent par les frontières. Les participants vont apprendre aussi l’utilisation de la plateforme sécurisée de l’OMD qui leur permet de renseigner les saisis. A la fin, les participants vont se déplacer au Port autonome de Cotonou pour mettre en pratique les acquis.
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