L’UNICEF alerte sur les conséquences des fortes chaleurs sur les enfants. Selon une étude récente de l’organisation, les enfants d’Afrique de l’Ouest et centrale sont les plus touchés par cette intensification de la chaleur. Actuellement, 123 millions d’enfants dans cette région, soit 39 % de la population infantile, endurent des températures supérieures à 35°C pendant plus d’un tiers de l’année, avec jusqu’à 212 jours de chaleur extrême par an au Mali, 202 au Niger, 198 au Sénégal et 195 au Soudan.
L’étude révèle que dans huit pays, dont le Mali, le Niger, le Sénégal, le Soudan et le Soudan du Sud, les enfants doivent supporter des températures supérieures à 35°C plus de la moitié de l’année. Par exemple, au Soudan du Sud, le nombre de jours de chaleur extrême a augmenté de 110 par an dans les années 1960 à 165 par an aujourd’hui. De même, au Paraguay, ce nombre est passé de 36 à 71 par an. En Amérique latine et dans les Caraïbes, près de 48 millions d’enfants vivent dans des régions où le nombre de journées extrêmement chaudes a plus que doublé.
Dans le monde, près de 466 millions d’enfants subissent aujourd’hui au moins deux fois plus de journées de chaleur accrue par an qu’il y a 60 ans. Au cours de ces journées de fortes chaleurs, les températures dépassent 35 degrés Celsius. Cette analyse, qui compare les températures moyennes des années 1960 à celles de la période 2020-2024, met en lumière une augmentation préoccupante des journées extrêmement chaudes à l’échelle mondiale.
Les vagues de chaleur deviennent également plus intenses, plus longues et plus fréquentes. Dans 100 pays, plus de la moitié des enfants subissent aujourd’hui deux fois plus de vagues de chaleur qu’il y a 60 ans. Aux États-Unis, par exemple, 36 millions d’enfants sont exposés à deux fois plus de vagues de chaleur, et 5,7 millions à trois fois plus.
Impact sur la santé
Les conséquences de cette chaleur extrême sur la santé sont graves. Le stress thermique peut entraîner des complications pendant la grossesse, telles que « des maladies gestationnelles ou des issues défavorables à l’accouchement comme la prématurité ou la mortinaissance ». De plus, il contribue « à la malnutrition et aux maladies non transmissibles liées à la chaleur », tout en augmentant la vulnérabilité aux maladies infectieuses comme « le paludisme et la dengue ». Le stress thermique impacte également le développement neurologique, la santé mentale et le bien-être des enfants.
Les répercussions climatiques affectent non seulement la santé, mais aussi la sécurité alimentaire et hydrique, les infrastructures et les services éducatifs, tout en provoquant des déplacements. Les inégalités socioéconomiques, géographiques et de genre exacerbent encore ces impacts.
Appel aux gouvernements
Face à cette situation, l’UNICEF appelle les gouvernements, les dirigeants et le secteur privé à prendre des mesures urgentes. Lors de la présentation des nouveaux plans nationaux d’action climatique, connus sous le nom de « contributions déterminées au niveau national » (CDN 3.0), il est crucial d’inclure des solutions concrètes pour limiter l’augmentation des températures, protéger la vie et le bien-être des enfants, et renforcer la résilience des communautés. Les actions recommandées incluent la réduction des émissions, la protection des services essentiels contre les effets du changement climatique, et l’éducation des enfants sur les enjeux environnementaux.
« Les enfants ne réagissent pas à la chaleur comme des adultes », souligne Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Leur corps est plus vulnérable, et ils ont besoin de plus de temps pour se rafraîchir. Le réchauffement climatique est particulièrement alarmant pour les enfants. »
Elle invite les gouvernements à saisir cette occasion pour endiguer la montée des températures. Selon la directrice, les gouvernements doivent élaborer des plans qui protègent l’avenir des enfants d’aujourd’hui et des générations futures, en visant un monde plus durable et équitable.
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