L’Afrique est particulièrement touchée par les changements climatiques. C’est ce que révèle un rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) publié lundi 2 septembre 2024, en marge de la 12ème conférence sur le changement climatique et le développement en Afrique.
Selon le rapport « le continent africain s’est réchauffé à un rythme légèrement plus rapide que la moyenne mondiale, soit environ +0,3°C par décennie entre 1991 et 2023 ». C’est l’Afrique du Nord qui est particulièrement marqué avec des températures records enregistrées, comme 49°C à Tunis et 50,4°C à Agadir, au Maroc.
L’Afrique australe qui a connu le réchauffement le plus lent, avec « une augmentation moyenne d’environ 0,2 °C par décennie entre 1991 et 2023 ». Le rapport indique que plusieurs pays, dont le Mali, le Maroc, la Tanzanie et l’Ouganda, ont connu leur année la plus chaude jamais observée.
Les conséquences de ce réchauffement sont dramatiques. Entre septembre et octobre 2023, environ 300 000 personnes ont été victimes d'inondations dans dix pays d'Afrique de l’Ouest, dont le Niger, le Bénin, le Ghana et le Nigeria. La Zambie a connu la pire sécheresse des 40 dernières années, affectant près de 6 millions de personnes.
Les PIB touchés
Sur le plan économique, les pertes sont aussi importantes. Le rapport de l’OMM informe que les pays africains perdent en moyenne 2 à 5 % de leur PIB et jusqu'à 9% de leur budget pour faire face aux effets des changements climatiques. Malgré cela, l’Organisation météorologique mondiale suggère que le continent investisse prioritairement dans l'adaptation au changement climatique pour limiter les dégâts. L’Afrique a besoin, selon l’OMM, d’investir dans l’adaptation, 30 à 50 milliards de dollars par an, soit 2 à 3 % de son PIB. L’organisation espère un nouvel engagement chiffré lors de la prochaine COP de Bakou.
L’institution onusienne souligne que l’une des urgences est d'améliorer les prévisions météorologiques. Actuellement, seuls 31 pays d'Afrique disposent d'un véritable service météorologique national. Il faut aussi mettre en place des systèmes d'alerte précoce pour tous, ajoute l’OMM.
Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres a fixé un cap ( d'ici 2027) pour que chaque personne « sur la planète soit protégée par des systèmes d’alerte précoce ». Pour cela, l'Afrique s'est dotée, en 2023, d'un « plan d'action pour des alertes précoces pour tous ».
Mais, pour le moment, il y a un manque de mesures météorologiques et climatiques fiables sur l'ensemble du continent africain. Ce qui rend la prévision de l'apparition de phénomènes climatiques extrêmes difficile et la prévention des populations, notamment des plus isolées, largement inachevée.
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