Boko et Homéky devant le juge à la CRIET. L’homme d’affaires et ami de Patrice Talon et l’ex-ministre des sports, vont comparaître, mardi 21 janvier 2025, pour l’ouverture de leur procès.
Les deux personnalités sont accusées dans l’affaire tentative de coup d’État contre le président Patrice Talon. L'affaire avait éclaté fin septembre 2024.
Les avocats des prévenus, durant l’instruction du dossier, ont dénoncé des vices de procédure sans avoir gain de cause. Ils ont purgé leur dernier recours en pourvoi en cassation. La Cour suprême, lundi 13 janvier 2025, a confirmé la décision de la commission d’instruction de la CRIET renvoyant Olivier Boko, Oswald Homéky et les autres co-prévenus en jugement.
Après la décision de la Cour suprême, les prévenus ont eu la confirmation de leurs charges, mardi 14 janvier 2025. A cette occasion, les mis en cause ont été fixés sur les chefs d’accusation retenus contre eux.
Olivier Boko, Oswald Homéky, Hugues Adjigbékoun, Rock Niéri et deux autres personnes sont poursuivis pour « complot contre l’autorité de l’État, corruption d’agent public et faux certificats ».
Rock Niéri, homme d’affaires et beau-frère de Boko reste introuvable. Il fait objet d’un mandat d’arrêt émis par la commission d’instruction de la Cour spéciale. Il est soupçonné d’avoir joué un rôle dans cette affaire dont le dénouement sera connu à l’issue de ce procès tant attendu.
L’homme d’affaires et l’ex-ministre des sports ont été placés sous mandat de dépôt le 1er octobre 2024 par le juge des libertés et de la détention de la CRIET. Les deux hommes sont soupçonnés de vouloir renverser le président Patrice Talon.
Ils auraient entrepris des démarches pour mettre leur projet à exécution en se rapprochant du commandant de la Garde républicaine, Dieudonné Tévoèdjrè.
Selon le procureur spécial de la CRIET, Oswald Homéky se préparait à remettre une somme de 1,5 milliard de FCFA à l’officier de l’armée pour exécuter le projet quand il a été arrêté à son domicile.
Jour de procès ce 21 janvier : les prévenus déjà à la salle d'audience
Très détendus, Olivier Boko et Oswald Homéky ont fait leur dans la salle d'audience à 7h45.
Ils sont disposés sur les sièges avec un écart de banc entre eux. L'homme d'affaires est vêtu d'une veste et cravate de couleur bleue nuit sur une chemise blanche. Il n'a pas oublié ses lunettes.
Oswald Homéky s'est habillé d'un pantalon de couleur marron, d'une chemise bleue nuit également et d'une basket.
Hugues Adjigbékoun est quant à lui, en noir. Tous en détention, ils ont arboré le gilet distinguant leur statut de détenus.
Les voies d'accès à la CRIET sont barricadées ce matin.
Dans la salle d'audience, Olivier Boko discute avec un de ses avocats.
09H: Ouverture du procès
A l'entame de l'audience, les cinq personnes citées dans le dossier sont convoquées à la barre. La Cour procède aux formalités de vérification de l'identité des prévenus.
Olivier Boko et Oswald Homéky plaident non coupable. Les trois autres prévenus plaident égamement non coupable des faits mis à leur charge.
La Cour cite neuf témoins dans le dossier.
La défense soulève une "irrégularité"
Les avocats de la défense soulèvent une irrégularité dans la formation de la composition de la Cour. Selon eux en matière criminelle, la Cour devrait être composée de : 5 membres soit un juge et quatre assesseurs.
Or, relèvent-ils, l'la Cour qui doit juger Olivier Boko, Oswald Homéky et Cie est composée d'un président et de deux assesseurs.
Les avocats souhaitent alors que la Cour corrige cela avant la poursuite des débats. Maître Pacôme Koundé, a évoqué l’article 254 du code de procédure pénale.
En réponse, l'avocat de l'État béninois, Cakpo Assogba a évoqué la loi de création de la CRIET.
Pour sa part, le procureur spécial de la CRIET parle de « pratiques éprouvées ». Représentant du ministère public dans cette affaire, Mario Mètonou a indiqué que la Cour fonctionne ainsi depuis des années. Selon lui les avocats ne peuvent pas attendre aujourd'hui pour soulever ce problème.
Dans ses réquisitions, le ministère public a justifié la composition actuelle de la Cour par la pénurie de magistrats.
Les avocats de la défense demandent 5 membres pour la composition de la Cour et ne démordent pas. Maître Kato Atita a indiqué que "la pratique ne peut pas prendre le pas sur la loi". Pour Me Balley, "le pouvoir du juge n'est le pouvoir de la loi".
La défense et le ministère public sont divisés sur la question.
Première suspension de l'audience
10H13: La Cour a suspendu l’audience pour délibérer sur les irrégularités soulevées par la défense.
Après 15 minutes, l'audience reprend. La Cour décide de joindre l'exception soulever au fond. Autrement dit, les débats vont se poursuivre.
10H30: Nouvelle suspension sur demande de la défense
Le collège des avocats de la défense souhaite échanger avec les membres de la Cour.
11H02 : Reprise de l'audience
Les avocats de la défense prennent la parole. Me Ayodélé Ahounou dit être déçu par la décision de la Cour de poursuivre les débats avec trois membres, en violation de l'article 254 du code de proécdure pénale.
Coup de théâtre. L'avocat annonce également s'être déconstitué de la défense de l'homme d'affaires Olivier Boko. Il a dit avoir parlé avec son client qui est d’accord.
Tous les avocats de la défense de Olivier Boko le suivent dans sa démarchent et se deconstituent.
Les avocats disent avoir pris cette décision parce que la Cour n'a pas répondu favorablement à l'exception soulevée. Ils estiment qu'elle est « illégitime et illégale ».
Selon Maître Kato Atita, Olivier Boko ne se sent pas en sécurité dans cette composition. « Olivier Boko a le sentiment que la présidente de la Cour est du cercle d'amis du président de la République" selon ses avocats.
Selon les avocats, Olivier Boko n'est pas n'importe qui. Il est aussi l'un des amis du Chef de l'État alors il dit qu'il n'est pas en sécurité, a insisté Me Kato Atita qui s’est aussi déconstitué. A sa suite, l’avocat international, Issouf Badio s’est déconstitué.
Après le départ de tous les avocats de la défense de Olivier Boko, ceux de Oswald Homeky ont également vidé la salle. C’est d’abord Me Arthur Balley qui se déconstitue. Il est suivi par maître Carlos Agossou. Me Thimothée Yabit, avocat de l’ex-ministre des sports a parlé de la « vacuité du dossier » puis s’est déconstitué comme ses pairs.
Les autres avocats des autres prévenus dans le dossier ont suivi leurs confrères. Tous sont sortis de la salle d’audience.
11H30 : La Cour convoque les prévenus à la barre
Après le départ des avocats de la défense, la Cour a convoqué les mis en cause à la barre. Olivier Boko prend la parole et justifie la déconstitution des avocats. Il a confié avoir discuté avec ses avocats et de « commun accord », ils ont décidé de la déconstitution. Et pour cause ! « Nous sommes plus dans la sérénité pour nous défendre », s'est-il défendu.
A son tour, Oswal Homeky prend la parole. « Je n'étais jamais allé dans un commissariat. Nous souffrons, nous qui ne connaissons pas le droit », a déclaré l’ex-ministre des sports. « J'ai été dans le gouvernement du président Patrice Talon dont je suis un fils », a-t-il poursuivi.
11H38 : Le ministère public prend la parole
Après le retrait des avocats de la défense, le représentant du ministère public a pris la parole. Selon le procureur spécial de la CRIET, le code de procédure pénal permet aux prévenus de choisir d'autres avocats comme avocats commis d'office.
« L'Etat béninois veut que justice lui soit rendu », a déclaré l'avocat de l'État béninois au procès.
Le ministère public demande alors le renvoi du dossier au mercredi 22 janvier 2025 pour la poursuite des débats. « Ce n'est pas possible qu'on désigne des avocats qui vont prendre connaissance du dossier en 24h », a rétorqué Olivier Boko.
11H42 : L'audience est suspendue et renvoyée. Elle sera reprise demain mercredi 22 janvier 2025.
Fin du direct !
4 commentaires
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ABDOUL GANIOU
il y a 2 semainesGLELE Judicaël
il y a 2 semainesBoris AKABASSI
il y a 2 semaines