
Laurent Gbagbo, ex-président ivoirien
Lourde peine de prison requise contre Damana Pickass en Côte d'Ivoire. Ouvert le 5 décembre 2024 puis renvoyé à plusieurs reprises, le procès du 2e vice-président du Conseil stratégique et politique du Parti des peuples africains- Côte d'Ivoire (PPA-CI), a repris mercredi 5 février 2025.
A cette nouvelle audience, le procureur de la République a requis 20 ans de prison à l'encontre du proche de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Le procureur a demandé que Damana Pickass soit condamné également à une amende de 10 millions FCFA. La même peine a été requise contre quatre autres co-accusés de l'ancien représentant de Laurent Gbagbo à la Commission électorale indépendante en 2010.
Les cinq mis en cause sont accusés d'être impliqués dans l’attaque d’un camp militaire à Abobo, survenue dans la nuit du 20 au 21 avril 2021, au nord d’Abidjan.
Damana Pickass est notamment accusé d'avoir financé ces attaques depuis le Ghana où il avait trouvé exil après la chute de Gbagbo en 2011.
Les mis en cause sont notamment poursuivis pour « atteinte à la défense nationale », « complot contre l’autorité de l’État » et « association de malfaiteurs ».
Dans son réquisitoire, Braman Koné, le procureur, a laissé entendre que Damana Pickass et ses co-accusés ont attaqué le deuxième bataillon projetable d’Abobo en avril 2021, parce qu'ils « n’ont jamais accepté la défaite électorale de 2010 ».
Leur intention, soutient le procureur, était de renverser le régime d’Alassane Ouattara. Une intention qui, selon le magistrat découlerait de l'échec de la désobéissance civile en 2020. Cette année-là, à moins de deux mois de l'élection présidentielle, l'ancien président ivoirien, Henri Konan Bédié, avait lancé un appel à la "désobéissance civile" au nom de l'opposition, en réponse à ce qu'il a qualifié de "forfaiture" concernant la candidature controversée d'Alassane Ouattara.
La défense dénonce un procès politique. Elle a trouvé infondé les accusations de Braman Koné. Pour elle, il n'est pas question de se baser sur des déductions pour faire un procès. Il faut des preuves et non « des allégations dépourvues de tout fondement sérieux», a déclaré une avocate de la défense.
Après avoir noté les différentes interventions, l'affaire a été mise en délibéré. Le verdict est attendu pour le 12 février 2025.
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