Crépin Hounlonon recevant ses attributs de docteur de l'Université d'Abomey-Calavi

Montcho Crépin Hounlonon désormais docteur de l’Université d’Abomey-Calavi, spécialité mécanique, énergie et environnement. Lundi 31 octobre 2022, il a présenté les résultats de ses travaux de recherche sur le thème « Caractérisation technologique de quelques essences de bois au Bénin ».

Devant un jury international présidé par Professeur Siaka Massou, Montcho Crépin Hounlonon a défendu avec brio sa thèse. Les résultats de ses travaux de recherche réalisés sous la direction de Clément Kouchadé, Maître de conférences de l’Université d’Abomey-Calavi, ont été reçu par le jury qui a décerné à Crépin Hounlonon la mention « très honorable ».

Le jury a trouvé que le nouveau docteur a fait une bonne présentation de son sa thèse. « Votre mémoire de thèse est bien rédigé et structuré. Votre thèse a fait l’objet de plusieurs publications dans les revues scientifiques et spécialisées. Vous avez répondu avec une bonne aisance aux questions des membres du jury, ce qui montre que vous avez une bonne maîtrise de votre sujet », a justifié Professeur Siaka Massou.

Une douzaine d’essence de bois mieux connue

Pour l’obtention du grade de docteur de l’Université d’Abomey-Calavi, Crépin Hounlonon a travaillé sur une douzaine d’essences de bois. Pendant trois années, il a étudié les caractéristiques physiques et mécaniques de onze essences de bois du Bénin et d’ailleurs. Ceci, en vue de permettre leur positionnement dans les chaines de valeurs économiques et parer à la disparition de certaines essences nobles due à la déforestation.

Le sujet de recherche a été formulé à partir d’un constat. « Nous utilisons du bois sans connaître leurs caractéristiques, notamment physiques. Mieux, nous sommes dans un domaine où ce sont les artisans qui nous conduisent vers l’utilisation de certaines essences alors que ce travail devrait se faire par les vrais techniciens. Je prends l’exemple du bois d’acacia que nous utilisons pour le bois de feu. Aujourd’hui, les menuisiers ont commencé par l’utiliser comme bois d’œuvre », a expliqué Dr Clément Kouchadé. Il indique que le travail de Montcho Crépin Hounlonon permet de ne plus utiliser les essences de bois à l’aveuglette.

Crépin Hounlonon 

Les travaux de recherche de Crépin Hounlonon permettent de savoir qu’entre 20 et 25 ans, les valeurs des propriétés pour le bois de teck de provenance tanzanienne sont inférieures à celles de provenance locale, sauf pour le pourcentage de bois de cœur. En comparant le teck de 20 à 25 au teck de 45 à 50 ans, il a constaté une différence de caractéristiques tournant entre 0 et 11 % laissant présager la réduction de l’âge de rotation qui pourrait être sans risque de 25 ans.

Les essais sur les bois de Acacia auriculiformis de 5, 8 à 10 et 20 ans ont montré qu’il peut être léger, mi-lourd ou lourd et de module d’élasticité moyen. Ces caractéristiques physico-mécaniques, souligne le nouveau docteur, confirment son usage comme bois d’œuvre. « La faible variabilité de ces caractéristiques entre 8 et 20 ans pour A. auriculiformis suggère un âge d’exploitabilité de 15 ans à affiner », apprend Crépin Hounlonon.

Les travaux sur les essences locales de Cedrela odorata, de Ceiba pentandra et de Terminalia superba révèlent que leur pourcentage de bois de cœur est inférieur à 70 %. C. pentandra est très léger et de module faible. C. odorata et T. superba sont légers et de module moyen. « Ils peuvent être utilisés dans les œuvres en structure surtout celles qui ne nécessitent pas de grandes sollicitations », fait-il savoir.

T. superba, Cleistopholis patens et Holarrhena floribunda sont des essences utilisées en sculpture et en facture instrumentale. Après des essais sur ces essences, Crépin Hounlonon a découvert que, par leurs propriétés mécaniques et acoustiques, elles présentent de belle potentialité pour les œuvres en structure, la facture instrumentale et même l’isolation acoustique.

Les essais sur Mimusops andongensis, Anogeissus leiocarpus, Manilkara multinervis et Cylicodiscus gabunensis ont révélé que ces quatre essences ont de très bonnes caractéristiques physico-mécaniques et acoustiques. « M. andongensis s’est avéré être de très forte potentialité technologique. La perte de propriété mécanique, par accroissement de sa teneur en eau, laisse M. andongensis dans la gamme des bois aux propriétés très appréciées », apprend Crépin Hounlonon.