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politique

Mandat unique au Bénin: avantages et inconvénients, selon Dodji Amouzouvi, Ataï Guedegbe et Wuldath Mama

Mandat unique au Bénin: avantages et inconvénients, selon Dodji Amouzouvi, Ataï Guedegbe et Wuldath Mama


Le mandat unique était au centre d’un panel animé, vendredi 15 septembre 2023, par l’universitaire, le Professeur Dodji Amouzouvi, l’acteur de la société civile, Ataï Guedegbe et la politiste et auteure, Wuldath Mama.

Le mandat unique était au centre d’un panel animé, vendredi 15 septembre 2023, par l’universitaire, le Professeur Dodji Amouzouvi, l’acteur de la société civile, Ataï Guedegbe et la politiste et auteure, Wuldath Mama.

Présidium

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Pour Dodji Amouzouvi, Wuldath Mama et Ataï Guedegbe, le mandat unique n’est pas mauvais, mais il faut des préalables. L’universitaire, la politiste et auteure et l’acteur de la société civile ont animé, vendredi 15 septembre 2023 à Cotonou, un panel sur la question. Les échanges ont porté sur le thème : ‘’Préservation des acquis de développement : septennat unique’’. C'est une initiative du Cadre d’outillage de la jeunesse à l’engagement et au militantisme citoyens (COJEM Citoyens), à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la démocratie. Les échanges ont été modérés par la journaliste Pesce Hounyo de Reporter Bénin Monde. 

 

 

Pour planter le décor, l’acteur de la société civile, Ataï Guedegbe s’est posé la question de savoir pourquoi Patrice Talon, porteur de l’idée du mandat unique pendant la campagne en 2016, l’a abandonné après son élection malgré une assemblée nationale acquise à sa cause entre 2019 et 2023 et la majorité dont il dispose aujourd’hui. Il a fait remarquer que le mandat unique peut régler en partie le problème de l’alternance au pouvoir. 

 

 

La politiste, Wuldath Mama déclare que le mandat unique est ‘’un couteau à double tranchant’’. Selon ses explications, il sera bénéfique au peuple lorsque le président élu porte les aspirations du peuple et n’a pas des envies voraces.

 

 

‘’Si nous décidons que le mandat sera unique, la rare chose que nous gagnons, c’est que celui qui est élu s’occupera du développement du pays’’, a renchéri le Professeur Dodji Amouzouvi. Si le mandat est double, a-t-il poursuivi, le président ‘’travaille à un niveau et il met les dernières années pour préparer sa réélection, mais si réélection il n’y a pas, il fonce et il travaille’’. 

 

 

De Ataï Guedegbe en passant par Wuldath Maman ou Dodji Amouzouvi, les trois panélistes s’accordent qu’il n’y a pas un lien direct entre la préservation des acquis, le développement et le système politique encore moins le mandat et sa durée. ‘’La consolidation des acquis de la démocratie ne passe pas par la durée du mandat. Il passe par les hommes et passe par les conditions’’, a précisé l’universitaire. 

 

Les risques d’un mandat unique 

 

Politiste et auteure, Wuldath Mama pense que le mandat unique peut poser des problèmes. Le premier est celui de la continuité. ‘’On peut dire 5 ans ou 7 ans. Est-ce que c’est assez pour dérouler une vision’’, s’est-elle interrogée. Le deuxième problème évoqué est relatif à la cohérence de l’action publique. 

 

 

La politiste estime qu’on a un risque de faire deux pas en avant, un pas en arrière. ‘’On n’a un risque d’éternel recommencement. Si à la tête de l’Etat, se succèdent des hommes qui ne portent pas le même projet politique’’, a-t-elle fait constater. Le troisième problème pointé du doigt concerne ‘’la verticalité du pouvoir’’. Elle fait comprendre que ‘’lorsque vous avez un chef de l’Etat comme ça élu et qui est censé tout changé avec une régularité soit 5 ou 7 ans, on a un risque de la présidentialisation des régimes’’. 

 

Les préalables

 

Comment réussir le système du mandat unique, la préservation des acquis démocratiques et le développement ? À cette question, Joël Ataï Guedegbe répond qu’il faut des hommes politiques ‘’murs’’ et ‘’démocratiques’’ et ‘’un peuple habité d’‘’un degré conséquent de conviction démocratique’’. Pour lui, il faut d’abord régler les failles du système démocratique actuel avant de penser au mandat unique. Ce, en renforçant le mécanisme de contre pouvoir, la redevabilité et promouvoir la liberté d’expression. 

 

 

Dodji Amoussouvi estime qu’il faut des ‘’orientations générales nationales, des repères nationaux’’ propres au pays. Pour le faire, explique l’universitaire, il ‘’faut des documents, des trajectoires et quiconque devient président de la République, quel que soit le programme spécifique qu’il fera, ce sont des programmes qui s’inscrivent dans ces orientations générales’’. ‘’Avec ses programmes qui doivent être en adéquation avec les orientations nationales, contrôlés par les institutions, il vient apporter son petit coup et s’il part, nous n'aurons plus de remises en cause’’, a-t-il détaillé. Dodji Amouzouvi suggère de repenser les nominations et la formation des cadres de la République parce qu’on ‘’ne vient pas au pouvoir pour apprendre, on vient au pouvoir pour appliquer’’. 

 

 

Abondant dans le même sens, Wuldath Mama affirme que la question du mandat unique appelle à celles de l’orientation et des idées : ‘’C’est dépasser les hommes, dépasser les personnes, dépasser la personnification du pouvoir à l’avantage des institutions’’. La politiste recommande comme préalable, la mise en avant des idées, la structuration du champ politique, de l’espace des idées (à gauche, à droite et au centre) parce qu’’’on est encore à l’étape de gestation, du balbutiement malgré la réforme du système partisan’’.

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