Ousmane Sonko, Premier ministre du Sénégal devant les édudiants à l'Université de Dakar ce jeudi 16 mai 2024
Ousmane Sonko n’est pas dans la posture de tourner le dos aux pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel. Devant les étudiants à l’Université de Dakar, jeudi 16 mai 2024, le Premier ministre du Sénégal a fustigé l’attitude des Européens par rapport aux juntes au pouvoir dans certains pays d’Afrique comme le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Il dénonce l’ostracisme que ces régimes putschistes subissent.
« Pourquoi faudrait-il que des problèmes politiques en Afrique soient réglés par les Africains sur commande extérieure, en s’attaquant à des pays frères et à des populations, surtout ? », a lâché le Premier ministre sénégalais.
Ousmane Sonko reconnaît que personne ne peut approuver un coup d’Etat. « … mais je refuse d’être parmi ceux qui analysent les symptômes et qui refusent d’analyser les causes réelles », a-t-il affirmé. C’est pourquoi, il a réaffirmé l’intention du Sénégal de ne pas lâcher les pays de l’AES. « Nous ne lâcherons pas nos amis du Sahel », a soutenu l’homme qui pense que les problèmes internes des pays doivent être réglés par les citoyens de ces pays.
Pour appuyer son soutien aux pays de l’AES, il prend exemple sur ce qui se passe au sein de l'Union européenne. « Aujourd’hui, l’Europe a ses propres problèmes avec des pays qui se disent adeptes du libéralisme et qui ne respectent pas forcément les règles de l’Union européenne. Ce n’est pas pour autant que ces pays sont mis sous embargo ou que les subventions sont coupées », explique Ousmane Sonko.
Le président du Pastef va plus loin et met l’accent sur le deux poids deux mesures qui s’observent chez les Occidentaux. Il souligne que « ceux qui condamnent les régimes considérés comme des régimes militaires et dictatoriaux sont pourtant enclins à aller dans d’autres régimes qui ne sont pas démocratiques lorsque leurs intérêts s’y trouvent, pour négocier du pétrole ». Il trouve que c’est cette ambivalence dans la prise de position qui a fini par discréditer une bonne partie de l’occident.
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