Robert Dossou, ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin
« Je vais dire globalement que c’est dommage », a affirmé Maître Robert Dossou par rapport à la crise entre le Bénin et le Niger. Invité dans de l’entretien grand format de Bip radio, dimanche 26 mai 2024, l’ancien président de la Cour constitutionnelle du Bénin a indiqué que le Bénin n’est pas fautif dans cette affaire. « Je dis que la faute n’est à la République du Bénin. La faute est aux putschistes », a-t-il affirmé.
Pour argumenter sa position, il rappelle que dans l’espace Cedeao, tous les instruments juridiques, toutes les volontés politiques ont convergé à partir de 1990 pour interdire tout putsch. Mais les conjonctures ont fait qu’on a assisté à « une éclosion de putsch et les putschistes n’avaient pas comme objectif un idéal quelconque ». Selon l’ancien ministre, les putschistes ont fait leurs putschs « pour diverses raisons et dans des circonstances variées ». Il souligne que « le putsch du Niger n’était pas tout à fait compréhensible ».
Face à cette résurgence de coup d’Etat, maître Robert Dossou informe que les sanctions prises par la Cedeao sont conformes aux textes même la décision d’une intervention militaire. Il précise que la République du Niger a signé le texte qui a égrené l’ensemble des sanctions à appliquer en cas de coup d’Etat. Que faire dans la situation actuelle ? L’avocat suggère que « tous les gouvernements actuels fassent l’effort pour revenir à la plénitude de la démocratie ».
Sur le cas du ipeline pour l'écoulement du pétrol brut nigérien, il confie ne pas avoir tous les éléments d'appréciation. Cela dit, dans la crise Bénin-Niger, s'est étonné l'ancien président de la Cour constitutionnelle, « je ne comprends pas non plus pourquoi, alors que la Cedeao a levé les sanctions et a ouvert les frontières, le Niger s’obstine à ne pas ouvrir de son côté ».
En justification de son refus d’ouvrir la frontière, la junte dirigée par le général Tchiani accuse faussement le Bénin d’abriter des bases militaires françaises et de former des terroristes dans le but d’attaquer le Niger. Robert Dossou trouve que c’est très grave de dire qu’il y a « des légionnaires étrangers intégrés dans l’armée béninoise pour attaquer le Niger ». « Ça me parait trop gros et ça doit cacher quelque chose que nous découvrirons tôt ou tard », soutient-il. Il formule certaines interrogations qui doivent nourrir les réflexions. « Qui est derrière pour allumer cela ? Pourquoi, c’est allumé ? », se demande-t-il.
Pour la résolution de la crise entre les deux pays, Maître Robert Dossou préconise la patience. Il pense que « devant cette situation, il faut être calme et patient ». L’ancien ministre informe qu’au « Niger à l’heure actuelle, les gens militent pour que ça s’apaise ».
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Barell
il y a 11 mois