S’installer au Togo n’est plus une bonne idée pour opposants béninois. Depuis mardi 13 août 2024, les Béninois sont sous le coup de l’émotion de l’annonce de la nouvelle de l’arrestation d’un des activistes politiques les plus célèbres des cinq dernières années. Frère Hounvi, le chroniqueur jadis invisible n’est plus libre de ses mouvements.
Le mystérieux chroniqueur, désormais aux mains de la justice béninoise, a été appréhendé dans le quartier dit Adidogomè à Lomé dans la capitale togolaise. Selon le récit de Me Aboubakar Baparapé, un de ses avocats, Steeve Amoussou, alias Frère Hounvi a été kidnappé par des ravisseurs dans la soirée du lundi 12 août.
« Alors qu’il venait de prendre son repas de la soirée, Steeve Amoussou alias Hounvi qui était sorti de sa maison, acheté un article auprès d’une dame en face de son domicile sera interpellé par quatre individus qui, sans déclarer leurs identités, vont procéder à son kidnapping. », a rapporté l’avocat. Me Aboubakar Baparapé apprend également que le voisinage aurait tenté de faire échec au rapt sans y parvenir en l’absence de la police togolaise. Alertée, les forces de sécurité togolaise n’ont pas non plus réussi à intercepter le véhicule noir à bord duquel le chroniqueur a été embarqué par les quatre hommes du commando.
Pour l’heure, pas de réaction officielle des autorités togolaises après cet enlèvement digne d’un film hollywoodien sur leur territoire. On se demande en effet, comment les forces de sécurité togolaises ont pu manquer d’intercepter les kidnappeurs qui ont traversé leur pays sur plus de 50 kilomètres. Aussi est-il surprenant d’apprendre que les ravisseurs ont passé les postes de contrôle togolais y compris celui de la frontière à Aného dans la partie togolaise pour rallier Hillacondji au Bénin.
Le cas Steeve Amoussou alias Frère Hounvi traduit à cet égard une fébrilité de la protection que pouvait espérer un opposant politique béninois. Et quand on sait que le désormais prévenu Frère Hounvi, à en croire son avocat, jouissait d’un statut de réfugié avec une carte de réfugié, il y a matière à déconseiller le Togo comme refuge à tout opposant ou activiste en disgrâce avec le régime Talon à Cotonou.
1 commentaire
1 commentaire
Gilles GOHY
il y a 1 mois