Théodore Holo, ex-président de la Cour constitutionnelle du Bénin
L’affaire tentative de coup d’Etat contre le chef de l’Etat, Patrice Talon continue de susciter des réactions. Cette affaire a éclaté le lundi 23 septembre 2024 et deux personnalités sont citées dans le dossier. Il s’agit de l’homme d’affaires Olivier Boko et de l’ex-ministre des Sports, Oswald Homeky. Les deux mis en cause sont depuis en prison et les enquêtes sont toujours en cours pour clarifier l’affaire.
En attendant les résultats de ces enquêtes, l’affaire continue de faire objet de débat dans les médias et autres espaces d’expression. Mardi 5 novembre 2024, l’ex-président de la Cour constitutionnelle Théodore Holo s’est invité dans le débat, lors du journal de 13 heures de Eden TV.
Il fait des clarifications conceptuelles. « Je pense que c’est d’abord un abus de parler de coup d’Etat », relève le juriste. Il explique que le coup d’Etat suppose « la conquête par une autorité instituée en violation de l’ordre constitutionnel ». C’est pourquoi, souligne-t-il, « le coup d’Etat se termine par la suspension de la constitution ».
Théodore Holo soutient que juridiquement, « on ne doit pas dire qu’il y a coup d’Etat parce que les personnes citées n’ont aucune fonction qui leur permette d’exercer une autorité qui leur servirait de fondement pour violer l’ordre constitutionnel ». Il précise que, Olivier Boko est toujours un homme d’affaires et Oswald Homeky est un ancien ministre. Selon lui, même si Oswald Homeky était encore ministre, « il n’a pas les moyens en réalité de violer l’ordre constitutionnel ».
Cela dit, le professeur estime qu’ « il y a peut-être menace sur la sécurité de l’Etat, il y a atteinte à la sûreté de l’Etat, il y a peut-être volonté de rompre l’ordre constitutionnel ». Dans ce cas, il revient aux juristes, aux magistrats de le définir et l’apprécier.
Après avoir fait ces clarifications, l’ex-président de la Cour constitutionnelle a souhaité que la vérité soit dite dans cette affaire dans la transparence avec une justice équitable. « Je souhaite simplement que le droit en la matière soit dit ». Parce qu’il faut éviter « la conquête du pouvoir en violation de l’ordre constitutionnel ». Le professeur Théodore Holo pense qu’il faut la paix et il faut arriver au pouvoir par les urnes. Selon lui, le pouvoir ne peut pas être au bout du fusil.
0 commentaire
0 commentaire