
Des propos de David Koffi Aza attaqués devant la Cour constitutionnelle. Trois Béninois ont déposé un recours contre le prêtre Fâ et membre incontesté du Comité des rites vodun au Bénin « pour violation du préambule et des articles 34 et 42 de la Constitution béninoise et accessoirement l'article 280 du code pénal ».
Dans leur requête, Judicaël Glèlè, Prosper Bodjrènou et Noël Olivier Koko relèvent que lors d'une émission sur TVC Bénin le 12 janvier 2025, David Koffi Aza a déclaré publiquement que «... Si nous faisons tout pour que le président parte en 2026, que ce soit les mouvanciers ou les opposants, nous allons tous le regretter. Il faut le noter... ». Le prêtre Fâ a répété les mêmes choses sur d’autres plateaux de télévision et sur une radio.
Ils estiment que cette affirmation de David Koffi Aza est un discours qui porte atteinte aux valeurs constitutionnelles et à la représentation de l'Etat. « Elle suscite aussi un régime politique fondé sur la confiscation de pouvoir et la dictature. Or la Constitution prévoit un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».
Ils soutiennent que ces déclarations sont « extrêmement graves » et évoquent « non seulement le regret du peuple béninois après le départ du président Talon en 2026, mais aussi la suprématie du Fa sur la Constitution ». Pour les requérants, ces propos venant « d'un homme respecté tel que lui suscitent la frayeur et incitent à la confiscation du pouvoir pourtant rejetée par le préambule de notre Constitution ».
Les requérants rappellent que le préambule de la constitution dispose que « nous, peuple béninois, réaffirmons notre opposition fondamentale à tout régime politique fondé sur l'arbitraire, la dictature, l'injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, le népotisme, la confiscation du pouvoir et le pouvoir personnel ... ».
Dans le recours, ils évoquent une jurisprudence. Ils rappellent la décision DCC 14-156 du 19 août 2014, concernant un recours contre l’ancienne ministre de Boni Yayi, Fatouma Amadou Djibril. La Cour avait dit et jugé, dans sa décision, « que si l'usage de la liberté d'expression ne saurait constituer en lui-même une violation de la loi ... le contenu de la parole peut être de nature à enfreindre la loi y compris la loi constitutionnelle ».
Elle avait dit que la ministre jouit de la liberté de pensée, d’opinion et d'expression reconnue à tout citoyen par la Constitution, mais que « cette liberté d'opinion consacrée par la Constitution n'exonère pas le citoyen du respect de la Constitution.
La Cour avait même indiqué que « cette exigence de respect de la Constitution est encore plus grande s'agissant d'un ministre de la République dont l'impact de l'opinion sur la conscience collective est plus fort que celui d'un citoyen ordinaire ».
La haute juridiction avait reconnu que les propos de la ministre étaient comme une invitation à soumettre au peuple béninois la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ce qui remettait en cause le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels prévu par la Constitution.
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GLELE Judicaël
il y a 1 mois