Marine Le Pen, la cheffe de file du Rassemblement national en France
Les réactions politiques fusent en France comme à l'étranger, à l'annonce de la condamnation de Marine Le Pen. La cheffe de file du Rassemblement national (RN) a écopé, lundi 31 mars 2025, d’une peine d'inéligibilité de cinq ans avec une exécution immédiate, dans le procès des assistants parlementaires européens du Front national.
Cette décision du tribunal correctionnel de Paris compromet fortement la candidature à l'élection présidentielle de 2027 de l'ancienne présidente du RN, jugée coupable de détournement de fonds publics. Ce qui insurge une partie de la classe politique en France.
« Aujourd'hui, ce n'est pas seulement Marine Le Pen qui est injustement condamnée : c'est la démocratie française qui est exécutée », a dénoncé le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella.
Éric Ciotti a fustigé une « cabale judiciaire indigne » qui « confisque le destin démocratique de notre nation ». « La France est-elle encore une démocratie », s'est indigné sur X l'allié de la cheffe de file des députés RN. « C'est un système de captation du pouvoir qui écarte systématiquement tout candidat trop à droite en mesure de gagner, de François Fillon à Marine Le Pen », a-t-il indiqué.
Matthias Renault, député RN s'offusque de cette décision. « En éliminant Marine Le Pen, on a éliminé 11 millions de Français votant pour Marine Le Pen. Nous sommes sortis de la démocratie », écrit-il sur le réseau social X. Sa collègue, Yaël Ménaché, a publié une photo de Marine Le Pen avec le message « #JeSoutiensMarine ».
La « seule culpabilité » de Marine Le Pen est qu'elle « menait notre camp sur le chemin de la victoire », a réagi la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal. « Des juges se pensant au-dessus du peuple souverain, ont décidé d'exécuter dans un tribunal, celle qu'ils n'ont jamais pu faire reculer dans les urnes », a également critiqué sur X l'eurodéputée avec une photo la montrant souriante aux côtés de Marine Le Pen.
Le patron du parti Reconquête!, Éric Zemmour ne s’est pas empêché d’écrire sur X, « Ce n'est pas aux juges de décider pour qui doit voter le peuple. Quels que soient nos désaccords, Marine Le Pen est légitime pour se présenter devant le suffrage.
La gauche s’en réjoui
Les élus de gauche se félicitent d'une telle décision. « Marine Le Pen et ses 20 complices sont coupables, pas victimes ! », a écrit François Ruffin, député Picardie Debout ! « Les coupables se font passer pour des victimes. Personne n'est au-dessus de la loi », s'est empressé de publier sur X le communiste Léon Deffontaines.
Marine Le Pen « doit payer sa peine » car elle est une « justiciable comme les autres », a estimé Marine Tondelier, la secrétaire nationale d'EELV. « Quand on donne des leçons d'exemplarité à tout le monde, on doit commencer par se l'appliquer à soi-même », a relevé Mme Tondelier, par ailleurs conseillère municipale d'opposition dans le fief RN d'Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais.
« La justice est la justice. "Selon que vous serez puissant ou misérable" comme écrivait La Fontaine, elle doit être la même pour tous. D’autant que Mme Le Pen est une responsable politique qui exige plus de fermeté de la part de la justice ! Respectons la justice, donc », a écrit Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF).
« Nous prenons acte de cette décision de justice, même si nous refusons par principe que le recours soit impossible pour un justiciable quel qu'il soit », écrit le parti de Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise, qui affirme n'avoir « jamais eu comme moyen d'action d'utiliser un tribunal pour se débarrasser du Rassemblement national ». « Nous le combattons dans les urnes comme dans la rue », et « nous le battrons aussi demain dans les urnes, quel que soit son ou sa candidate », souligne le parti.
Des soutiens en Europe
Ors de la France aussi, des réactions ne se sont pas fait attendre à commencer par celle du Kremlin. La Russie a déploré une « violation des normes démocratiques ». « En effet, de plus en plus de capitales européennes empruntent la voie de la violation des normes démocratiques », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, répondant à une question sur la condamnation de Mme Le Pen selon RFI.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le parti Fidesz est allié du Rassemblement national au Parlement européen, a apporté son soutien à Marine Le Pen sur X. « Je suis Marine ! », a-t-il écrit. Le chef du parti d'extrême droite à la tête de la coalition néerlandaise, Geert Wilders s'est dit « choqué » par cette condamnation qu'il juge « incroyablement sévère ». « Je la soutiens et je crois en elle à 100 % et je suis persuadé qu'elle gagnera en appel et qu'elle deviendra présidente de la France », révèle-t-il sur X.
« Qui craint le jugement des électeurs souvent se rassure par le jugement des tribunaux. À Paris, ils ont condamné Marine Le Pen et ils voudraient l'exclure de la vie politique. Un mauvais film que nous voyons aussi dans d'autres pays comme la Roumanie », a déclaré le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini dans un communiqué.
Marine Le Pen a déjà fait appel de la décision, mais reste toutefois inéligible.
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Aboubakar KOSSOKO
il y a 1 mois