Abdelmadjid Tebboune, président de l'Algérie
Consternée, Alger sort de son mutisme et répond à Bamako. Dans un communiqué en date du 6 avril 2025, le Mali a accusé l’Algérie d’avoir détruit un de ses drones à la frontière entre les deux pays. ‘’Cet agissement prouve, si besoin en était, que le régime algérien parraine le terrorisme international. En effet, la destruction du drone a clairement pour effet, sinon pour but, d'entraver la neutralisation de groupes armés ayant revendiqué des actes terroristes’’, assommaient les autorités maliennes.
En réaction à cette sortie médiatique de Bamako, l’Algérie se dit consternée et dénonce des "allégations mensongères" proférées à son encontre. ‘’Par son communiqué, le gouvernement de la transition au Mali porte de graves accusations contre l'Algérie. En dépit de leur gravité, toutes ces allégations mensongères ne dissimulent que très imparfaitement la recherche d'exutoires et de dérivatifs à l'échec manifeste de ce qui demeure un projet putschiste qui a enfermé le Mali dans une spirale de l'insécurité, de l'instabilité, de la désolation et du dénuement’’, s’indigne Alger.
Le ministère algérien des affaires étrangères rappelle avoir fait un communiqué notifiant la destruction du drone pour cause de violence de son espace aérien. Il dit maintenir sa ligne. Alger fait savoir que ‘’toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du ministère algérien de la défense nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l'espace aérien de l'Algérie’’.
D’après les autorités algériennes, ‘’il ne s'agit pas de la première violation par un drone malien de l'espace aérien de l'Algérie, mais bien de la troisième en l'espace de seulement quelques mois’’. Les deux premières violations, précisent-elles, ‘’sont intervenues respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024’’.
‘’S’agissant de l'incident intervenu dans la nuit du 31 mars au 01 avril 2025, toutes les données disponibles dans la banque de données du Ministère algérien de la Défense Nationale, y compris les images radar, établissent qu'il y a eu violation de l'espace aérien de l'Algérie à minuit huit minutes sur une distance de 1,6 km. Le drone en question a, dans un premier temps, violé l'espace aérien national, il s'est ensuite éloigné, avant d'y retourner en prenant une trajectoire offensive’’, détaille le ministère algérien des affaires étrangères.
Dans un communiqué, l’Alliance des États du Sahel dont fait partie le Burkina Faso et le Niger se sont alignés au Mali. Les trois États ont rappelé leur ambassadeur respectif près d'Alger pour consultation, en guise de protection.
‘’Le gouvernement algérien regrette, par ailleurs, profondément l'alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses présentées par le Mali. Il regrette, également, le langage outrancier et injustifié tenu à l'égard de l'Algérie, un langage qu'il condamne et rejette avec une extrême fermeté’’, mentionne le communiqué du ministère des affaires étrangères.
En appliquant le principe de la réciprocité, Alger rappelle également ses ambassadeurs dans les trois pays pour consultation.
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