
Le président nigérian Bola Tinubu accusé de vouloir instaurer un parti unique au Nigéria
Le communiqué dément toute utilisation de la corruption, du chantage ou de la manipulation des institutions pour forcer des opposants à rallier l'All Progressives Congress (APC), le parti au pouvoir. Selon la présidence, les nombreux ralliements observés récemment sont des adhésions volontaires.
« Ces leaders politiques sont convaincus par la vision du président pour le Nigeria », assure le conseiller, balayant toute idée de pression exercée sur les membres de l’opposition. Pour lui, le Nigéria ne fait pas face à une « érosion du pluralisme ». Il recommande plutôt à la population d’« ignorer les alarmistes », car la démocratie reste « forte et vivante ».
Depuis plusieurs mois, le président Tinubu a renforcé son influence dans plusieurs États stratégiques du sud pétrolier, notamment à Edo, Rivers et Delta. Un succès que la présidence attribue autant à la justesse des réformes qu'aux divisions internes du principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP).
La réaction de la présidence fait suite à la publication d'une lettre ouverte signée par 18 figures de la société civile nigériane. Sénateurs, professeurs et dirigeants d'ONG accusent dans ce document Bola Tinubu de vouloir faire du Nigeria « un État dirigé par un parti unique ».
Les signataires pointent du doigt une vague de défections au sein du PDP, qu'ils attribuent à « la peur et des pressions » exercées par le pouvoir en place. Selon eux, les services anti-corruption seraient utilisés pour intimider les responsables politiques de l’opposition, provoquant une « érosion du pluralisme politique ».
La lettre met en garde contre une « entreprise systématique et calculée » visant à démanteler la démocratie nigériane. Une accusation renforcée par l’état d’urgence décrété dans l’État de Rivers, permettant au pouvoir central de suspendre les élus locaux et d’installer une administration directe.
Malgré les inquiétudes exprimées, la présidence campe sur sa position. Selon elle, la recomposition politique en cours reflète la vitalité démocratique du Nigeria et non une dérive autoritaire.
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