Le reste des mis en cause dans le dossier d’arnaque de mobile money depuis la prison d’Akpro-Missérété ont été écoutés à la CRIET. Le juge de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a convoqué les 19 prévenus dans le dossier à la barre. Les accusés qui n’avaient été écoutés lors de l’audience du 26 juin 2023 ont été soumis à l’exercice. 

La conjointe du cerveau s’explique
 

La conjointe du cerveau de l’arnaque depuis la prison de Missérété a été entendue par les juges. La jeune femme s’est présentée comme une esthéticienne. Elle a affirmé s’être mise ensemble avec Erno depuis 2019 avant que son conjoint ne soit arrêté. Le couple n’a pas d’enfant. La jeune femme a expliqué qu’elle n'a connaissance que des activités de son mari au Gabon.

Selon elle, le jeune homme faisait des changes de money. A en croire la jeune dame, son mari continuait, depuis la prison, de subvenir à ses besoins. Le mari lui donnerait, en espèce, une somme de 150 000 francs CFA chaque mois. 

La conjointe a expliqué avoir eu un problème de couple avec son mari lors d’une de ses admissions au Centre hospitalier département de l’Ouémé a Porto-Novo. Elle a dit avoir eu une dispute qui a viré à la bagarre lors de cette visite. Une histoire d’infidélité serait à l’origine de cette dispute. La conjointe de Erno a déclaré à la Cour qu’elle n'a aucun moyen de déplacement. Ni moto, ni véhicule. Elle affirme cependant être chargée de la gestion du nouveau véhicule acheté par son conjoint depuis la prison. Elle se charge de la location du véhicule. Elle s’est aussi défendue contre de supposés retraits d’argent qu’elle aurait faits pour le détenu. « Jamais je n’ai fait de retrait pour Erno ». 

Un transfert de 273 000 FCFA à la sœur du cerveau

Invitée à la barre, la soeur du principal accusé a reconnu avoir reçu des transferts de numéros marchands.  A l'en croire, le montant des transferts liés à son frère n’excède pas 500 000 FCFA parce qu’elle a ses activités qui lui permettent d’avoir des rentrées de fonds via Momo. La sœur a dit avoir plusieurs cabines de vente des produits de loterie. 
Elle a déclaré avoir reçu un montant de 273 000 FCFA qu’elle a en plus complété pour payer les 20 jours de séjour de son grand frère à l’hôpital. Selon elle, il lui avait dit que c’était une aide reçue de quelqu'un pour ses soins.

La petite sœur a confié qu’elle envoyait également régulièrement de l’argent sur des numéros de policiers pour payer des médicaments pour son frère détenu. Parfois 5 000 FCFA, 10 000 FCFA voire même 30 000 FCFA fait-elle savoir. 

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Interrogée sur la connaissance des activités de son grand frère pour avoir autant d’argent, la jeune femme a fait comprendre qu’elle pensait que ce sont les activités de son grand frère au Gabon qui lui généraient les sous.  

Le mari de la sœur du principal accusé s'est également retrouvé dans le dossier. Le jeune homme a été cité pour avoir aidé sa femme à supprimer un mail de son frère contenant un nom et un mot de passe. A la barre, le mari a confirmé l’aide apporté à sa femme pour la suppression du mail. Il a également expliqué les conditions de son arrestation dans ce dossier. Il a confié qu’il était allé chercher une commande de déjeuner quand il a été embarqué avec sa femme et autre ami. 

Un co-détenu et 03 policiers complice

Un autre codétenu du cerveau de l'arnaque mobile en prison depuis 2019 a aussi joué un rôle dans cette arnaque. Il a confié avoir donné le numéro de celui qui l'aide a fait des opérations chez les agents de mobile money. 

Les 03 policiers cités dans ce dossier ont déposé ce lundi à la barre. Les prévenus ont tous déclaré avoir porté leur assistance au principal accusé. Un premier a expliqué qu’il l'accompagné et celui-ci a souhaité donner le numéro de l’agent à son père pour venir chercher ses effets. Les deux autres affirment avoir reçu des transferts sur leurs numéros pour commander des médicaments.  

Après ces débats qui ont duré plus d’une heure de temps, les avocats des policiers placés sous mandat de dépôt ont demandé une mise en liberté provisoire de leurs clients. La Cour a renvoyé le dossier au lundi 24 juillet 2023.