Quand deux éléphants se battent, ce sont les herbes qui en souffrent. Ce proverbe pourrait traduire la situation qui prévaut entre la CEDEAO et les putschistes au pouvoir au Niger. Après le coup d’Etat du 26 juillet 2023, la CEDEAO a mis le Niger sous embargo. Ce qui s'est traduit par plusieurs mesures dont la fermeture des frontières des pays membres de l’organisation sous régionale avec Niger et la suspension des relations commerciales.
« Au-delà des mesures individuelles et ciblées, les sanctions plus générales de la CEDEAO impactent négativement non seulement le Niger et son économie mais aussi ses voisins qui les appliquent », fait constater Social Watch Bénin dans un communiqué publié le 18 septembre 2023. Social Watch Bénin a énuméré deux de ces conséquences.
Premièrement, ce réseau d'organisations de la société civile fait remarquer qu'avec l’embargo, le climat de bon voisinage entre le Niger et le Bénin se détériore graduellement et les activités économiques sur le corridor routier Cotonou-Niamey sont en nette régression. La situation engendre des conséquences négatives sur les opérateurs économiques et les populations des deux pays. « L’impact humanitaire et économique de la mise en œuvre des sanctions de la CEDEAO est ressenti de Cotonou à Malanville et affectera les performances du Bénin », rapporte Social Watch Bénin.
Le réseau appuie son constat par les déclarations d'une récente mission du FMI au Bénin. Cette mission faisait savoir que l’économie béninoise est confrontée à des chocs liés à la fermeture de la frontière avec le Niger.
Secundo, Social Watch Bénin note sur le plan social, des risques « potentiels » de tensions entre les peuples "frères" et "amis" du Niger et du Bénin. « Les communes frontalières du Bénin comme Malanville, Karimama, et par ricochet, Kandi doivent-elles s’attendre à une autre psychose en dehors du défi sécuritaire auquel elles font face. Social Watch Bénin est profondément inquiet des conséquences de la mise en œuvre de ces sanctions sur les populations des deux pays frères » lit-on dans le communiqué signé de la présidente Blanche Sonon.
Tout en condamnant le coup d'Etat, Social Watch Bénin exhorte la CEDEAO a un règlement pacifique de la crise.
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