Ariane Lavrilleux
Comment Ariane Lavrilleux a été interpellée en France ? On en sait un peu plus. Libérée mercredi 20 septembre 2023 après 39 heures de garde à vue suite à la publication d'une enquête sur l’armée française, la journaliste à Disclose, média français d'investigation, est revenue sur son interpellation. Dans un entretien à RSF, Ariane Lavrilleux a relaté les circonstances de son interpellation, de sa garde à vue et de son audition.
« Ça a commencé à 06 h 05 min du matin où les services de renseignements intérieurs français et les magistrats qui sont en théories de la lutte antiterroriste ont débarqué chez moi, ont commencé par perquisitionner mon domicile, principalement mes outils de travail, mes ordinateurs, téléphones, mes clé USB », confie-t-elle.
Ariane Lavrilleux ajoute que ces services de renseignements intérieurs français ont utilisé "tout un tas d’outils de logiciels de cybersurveillance" pour extirper ses données. « Ensuite j’ai été placée en garde à vue dans les geôles de l’hôtel de police de Marseille », raconte-t-elle.
En garde à vue, confie Ariane Lavrilleux fait savoir que la nuit a été assez éprouvante. « J’étais malade. J’avais besoin de prendre des médicaments antidiarrhéiques et les gardiens de police de Marseille ont refusé pendant plusieurs heures de me donner accès aux médicaments parce que je n’avais pas d’ordonnance », témoigne-t-elle.
Le lendemain, elle sera plusieurs fois auditionnée par les agents de la DGSI sur son travail de journaliste. Des questions lui ont été aussi posées sur ses enquêtes, celles de ses confrères de Disclose sur la diplomatie de la vente d’armes de la France.
A toutes ces préoccupations, elle dit n’avoir donné aucune réponse. « J’ai opposé le silence. J’ai évoqué mon droit au silence pendant toute la durée de l’interrogatoire parce qu'il y a un droit inaliénable en démocratie qui s’appelle le secret de la protection des sources et la liberté d’informer », déclare-t-elle.
Pour Ariane Lavrilleux, sa garde à vue est « scandaleuse, profondément illégitime ». Le seul but de sa garde à vue, estime-t-elle, est de l’empêcher, d’empêcher tous les journalistes de faire leur travail.
Lors de son audition, apprend-elle, les agents de la DGSI avaient ciblé un certain nombre d’articles qui traitaient essentiellement des exportations d’armement de la France vers les dictatures du Moyen Orient.
« Ils cherchaient par tous les moyens à obtenir des informations sur comment Disclose et moi-même avions enquêté, avions des sources sur ces sujets sensibles sur cet angle mort de l’action gouvernementale donc même les députés n’ont pas connaissance » revèle la journaliste.
En ce qui me concerne, poursuit-elle, on a révélé des faits d’intérêt public aussi importants : "Des crimes d’Etat commis par la dictature égyptienne dans lequel, la France est impliquée en apportant un soutien matériel, financier et du renseignement militaire"
0 commentaire
0 commentaire