Un militaire du service des renseignements inculpé à la CRIET. Le soldat béninois est poursuivi par le parquet spécial pour des faits liés au terrorisme. Agent du service des renseignements, il aurait pris de l’argent pour ne pas inquiéter un éleveur qui serait un présumé terroriste dans la commune de Karimama.
Selon l’accusation, le militaire aurait demandé un million de FCFA à l’éleveur pour le protéger parce que ce dernier aurait considéré un soutien des terroristes dans cette commune du nord-Bénin frontalière avec le Niger. Ce militaire est poursuivi avec un chef de village et un éleveur. Le militaire est accusé d'« abus de fonctions » tandis que ses co-accusés sont poursuivis pour « dénonciation calomnieuse ».
Convoqué à la barre, jeudi 7 mars 2024, le militaire a plaidé non coupable. Il a rejeté les accusations mises à sa charge. Le soldat a indiqué qu’il n'a pris de l’argent pour quoi que ce soit. Il se serait juste consacré à la mission qui est de se renseigner sur la présence des terroristes dans la localité.
Escroquerie présumée dénoncée
Dans sa déposition devant le juge, le chef de village a indiqué que l'éleveur mis en cause l’a informé que le militaire lui a pris 400 000 FCFA. Selon lui, tout était parti d’une mission à lui confier par le maire de la commune de Karimama. Le chef de village explique qu’il a reçu les consignes de faire visiter la zone aux militaires. Lors de cette opération, apprend le chef de village, de présumés terroristes auraient remarqué les forces de défense et ont pris la tangente. Il a affirmé que l’éleveur ferait partie des présumés terroristes et il aurait mis son champ à leur disposition pour en faire leur campement. L’éleveur aurait disparu après la descente des militaires et serait revenu trois mois plus tard.
Il aurait été aperçu par le chef de village en train d’attacher des sacs de vivres sur sa moto. L’autorité locale dit avoir alors informé l’agent des renseignements qui s’est dépêché sur les lieux. Le soldat aurait échangé avec l’éleveur à une bonne distance du chef de village qui n’aurait rien entendu des discussions. Il a déclaré qu’après les échanges, l’éleveur, présumé terroriste est parti avec sa moto.
Quelques jours plus tard, l’éleveur serait revenu dans la zone avec des menaces à l’endroit du chef. Il aurait reproché à l'autorité locale d'envoyer à ses trousses des Forces de défense et de sécurité malgré qu’il aurait déjà payé 400 000 FCFA au militaire pour qu’il le laisse en paix.
L’éleveur contre-attaque
L’éleveur, présumé terroriste, a rejeté les accusations de son appartenance à une organisation terroriste. Il a également nié avoir donné de l’argent au militaire, mais a reconnu que l’agent des renseignements lui en a demandé. Il a affirmé que le militaire lui a demandé une somme d’un million de FCFA. L’éleveur a insisté devant la Cour que le chef de village était aussi présent lors de ces échanges. Il a indiqué que la proposition de cette somme venait du militaire et du chef village. Après avoir écouté toutes les parties, la Cour a renvoyé le dossier au 21 mars 2024 pour les réquisitions et les plaidoiries des avocats.
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