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Affaire 17 millions FCFA pris chez un cybercriminel : la part de vérité du commissaire de Calavi à la CRIET

Affaire 17 millions FCFA pris chez un cybercriminel : la part de vérité du commissaire de Calavi à la CRIET

Au Bénin, la CRIET, juridiction spéciale, a auditionné, jeudi 28 mars 2024, le chef du commissariat de police de l'arrondissement central d’Abomey-Calavi. C'est dans le dossier des policiers accusés d’avoir pris 17 millions chez un cybercriminel.

Au Bénin, la CRIET, juridiction spéciale, a auditionné, jeudi 28 mars 2024, le chef du commissariat de police de l'arrondissement central d’Abomey-Calavi. C'est dans le dossier des policiers accusés d’avoir pris 17 millions chez un cybercriminel.

Nouvelle audience à la CRIET dans l’affaire de 17 millions FCFA pris chez un cybercriminel lors de la perquisition de son domicile par des policiers.  Jeudi 28 mars 2024, la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme a écouté le patron du commissariat d’Abomey-Calavi. Trois fonctionnaires de la police républicaine en service au commissariat de Calavi dont le commissaire adjoint sont inculpés par le parquet spécial dans cette affaire. Ils sont accusés d’avoir pris 17 millions à un présumé cybercriminel en cavale.

 

La juridiction spéciale a convoqué le commissaire du commissaire de l’arrondissement central d’Abomey-Calavi en vue de situer la responsabilité qui est la sienne dans cette affaire qui a éclaboussé son unité. A la barre, le capitaine-major a affirmé n’avoir pas du tout été mis au courant de l’opération pour laquelle son adjoint est mis en cause. Le patron du commissariat de police de l’arrondissement central de la cité dortoir a indiqué à la Cour que son adjoint ne lui non plus rendu compte une fois l’opération terminée.

 

L’officier de police qui dirige le commissariat de Calavi a dit avoir eu vent de l'affaire par un supérieur hiérarchique qui l'a appelé la nuit de l'opération. « Ton adjoint a pris 17 millions chez un présumé cybercriminel et ça peut l'emporter », lui aurait confié le supérieur la nuit même de l'opération entre 23h et 00h.

 

Le commissaire a affirmé devant la Cour avoir interpellé son adjoint le lendemain. Il a indiqué s’être rendu dans le bureau de son adjoint pour savoir ce qui s’est passé.  Son adjoint, apprend le commissaire de Calavi, lui a répondu qu'il n'est impliqué dans aucun dossier du genre. L'adjoint lui aurait servi qu'il il y a une personne qui tente de salir son nom. A l’occasion, il aurait, informe le commissaire, sollicité de lui la permission pour aller chercher cette personne qui tente de nuire à sa réputation.

 

Le commissaire du commissariat de Calavi a déclaré n'avoir eu la confirmation de la participation de son adjoint à l’opération que devant que le procureur de la République près du tribunal d'Abomey-Calavi. Le magistrat les avait invités dans son bureau. Son adjoint aurait répondu « oui » quand le procureur lui a demandé s'il avait dirigé une telle opération, une vidéo à l’appui.

 

Des commandements non respectés

 

Le commissaire de Calavi a fait savoir à la Cour que normalement son adjoint ne devrait faire aucune opération sans l’avoir avisé au préalable. Le chef du commissariat de police de Calavi a expliqué avoir mis en en garde toute son équipe à cet effet lors de sa prise de fonction le 5 janvier 2023.

 

Mais le 2 mars 2023, le commissaire adjoint a dirigé cette opération d’intervention sans l’avoir prévenu. Selon le commissaire, des agissements dès le premier jour de sa prise de fonction lui avait donné des signaux d’irrégularités dans des procédures au commissariat d’Abomey-Calavi. Il a dit avoir constaté le jour de sa prise de fonction, depuis son balcon, que des gardés à vue avaient été libérés et voulaient rentrer chez eux sans qu’il ne soit informé. Le commissaire a déclaré avoir sommé ses éléments de les renvoyer en cellules.

 

Selon les explications reçues sur ces libérations, apprend le commissaire, c’est son adjoint qui aurait pris cette décision. Il a affirmé avoir pris une note de service le 6 janvier 2023, soit le lendemain de sa prise de fonction, pour interdire les mis en garde à vue et les libérations sans accord.

 

Insistant sur la responsabilité de son adjoint, le commissaire du commissariat de Calavi a confié que les deux autres embarqués par son adjoint ne devraient pas faire partie de cette équipe. Selon l’ancien responsable de la GIGN, ils ne sont pas aptes à rester dans cette équipe. « Une intervention se prépare et les jeunes-là ne pouvaient pas composer cette équipe », a déclaré le capitaine-major.

 

Il a insisté et martelé qu’en tant que premier responsable du commissariat qu’il devrait être informé pour toute opération. Surtout de cette opération, parce que justifie le fonctionnaire de police, il avait dormi dans le commissariat le jour de l’opération.

 

Relation tendue ?

 

Lors des précédentes audiences, le commissaire adjoint avait évoqué une relation tendue avec son supérieur hiérarchique direct raison pour laquelle il ne l’a pas informé de cette opération. Mais le commissaire major a réfuté cette thèse. Pour lui, il y a plutôt une relation fraternelle entre son adjoint et lui. « Je l’appelle petit frère et il m’appelle grand frère », a signifié le commissaire.

 

Le commissaire explique que s’il y avait une relation tendue entre son adjoint et lui, ils n’auraient pas embarqué dans le même véhicule pour répondre à l’invitation du procureur de la République près le tribunal de Calavi à l’éclatement de l’affaire.

 

Le commissaire adjoint de Calavi maintient sa déclaration sur la qualité de sa relation avec son supérieur hiérarchique direct. Il persiste et signe que la relation entre le commissaire et lui était tendue. Le chef en second du commissariat de Calavi a justifié le défaut de partage d’informations à son supérieur hiérarchique sur l’opération. Il a expliqué que le commissaire n’était au sein de l’unité le jour de l’opération. Mais il lui aurait parlé de l’opération après.

 

Le président des céans a demandé au commissaire adjoint si en tant qu’officier de police judiciaire, il n’avait pas connaissance de la procédure pour aller faire intervention ? Est-ce qu’il devrait informer son patron avant de partir ? L’adjoint a répondu qu’il l’a informé au retour compte tenu de l’urgence et en plus du climat délétère entre les deux responsables.

 

Après plusieurs de dépositions, la Cour spéciale a renvoyé le procès au 11 mai 2024. Le juge a ordonné au commissaire de fournir à la Cour la vidéo visionnée chez le procureur de la République près d’Abomey-Calavi.

 

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