La dette fiscale de la presse et les conditions de travail des journalistes au Sénégal ne sont pas reluisantes. C’est ce qui ressort du point de la situation de presse fait par le ministère de la Communication, des télécommunications et du numérique, vendredi 16 août 2024. C’était en marge de la cérémonie de lancement de la plateforme "Déclaration médias", créée pour mettre les médias en conformité le Code de la presse.
Selon Senenews, le ministère a dévoilé les principaux acteurs de cette dette. Ainsi, la dette fiscale du Groupe futurs médias (GFM) de l’artiste Youssou Ndour représentant 40 % de l’ensemble, suivi de la Radiodiffusion télévision sénégalaise (RTS) avec 28 %, et du groupe Dmedia avec 11 %. Concernant l’aide à la presse, le ministère a fait le bilan de la répartition du Fonds d’appui et de développement de la presse (FADP) en 2023.
Au total, 227 entreprises de presse et 169 radios communautaires ont bénéficié de l’aide. Il est noté une forte augmentation du budget consacré à cette aide, ces dernières années. Après avoir été fixé à 700 millions de francs CFA en 2012, ce fonds est passé à 1 milliard 400 millions en 2022, puis à 1 milliard 900 millions en 2023, selon le rapport.
Le média rapporte que le tableau récapitulatif des subventions allouées aux médias en 2023 montre que 1 milliard 555 millions de francs CFA ont été attribués à des entités classées dans la catégorie « autres », sans spécification des bénéficiaires. En outre, un audit en cours mené par l’Inspection générale d’État (IGE) a révélé que plus de 800 millions de francs CFA ont été alloués à des activités ou structures n’étant pas directement liées à des entreprises de presse.
Les journalistes dans la précarité
Le ministère a évoqué aussi les conditions de travail précaire des journalistes et techniciens des médias au Sénégal. Le document qui traite de cela est tiré de l’enquête de la Convention des jeunes reporters du Sénégal (CJRS). Et, il révèle que 86 % des journalistes et techniciens des médias ne disposent pas de cotisations sociales ni de prise en charge médicale. 61,7 % de ces travailleurs ne disposent pas d’un exemplaire de leurs contrats et 54,2 % n’ont pas de salaire régulier. Ce qui montre clairement que le secteur a besoin de réformes.
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