Photo de famille des étudiants de l'ENA et Jacques Migan haut-commissaire à la prévention de la corruption.
« La corruption ne passera pas par moi ». C’était le cri de ralliement des étudiants réunis lors d’une causerie-débat organisée par le Haut-commissariat à la prévention de la corruption (HCPC). La rencontre s’est tenue le 9 décembre 2024 à l’École nationale d’administration (ENA) de l’Université d’Abomey-Calavi (UAC). L’objectif poursuivi par les initiateurs est d’inspirer et d’inciter les étudiants à la culture de l’intégrité.
À l’ouverture de la séance, le Haut-commissaire à la prévention de la corruption, Jacques Migan, a exprimé sa fierté de se retrouver devant les étudiants de l’ENA. Il apprend qu’il a été enseignant de cette école de 1983 à 2010. Il fait comprendre que le choix de la cible estudiantine pour cet atelier d’échange se justifie par le thème choisi cette année pour la commémoration de la journée internationale de la lutte contre la corruption : « S'unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain ».
Mieux, renchérit Jacques Migan « nous avons choisi les étudiants de l’ENA parce qu’ils sont les futurs fonctionnaires de la nation ». « Prévenir la corruption doit nécessairement passer par les enfants et la jeunesse », en est convaincu le haut-commissaire. « Vous êtes l’avenir du Bénin. Mais pour que cela soit possible, il faut que vous soyez intègres», a-t-il expliqué aux étudiants.
Après le décor planté par Jacques Migan, Oliver-Charles Attindehou, secrétaire général du haut-commissariat à la prévention de la corruption, a eu une causerie débat avec les jeunes énarques. Il a donné la parole aux étudiants en vue d’une clarification conceptuelle de la corruption et de l’intégrité. Il a ensuite demandé aux étudiants de citer quelques actes de corruption dont ils ont connaissance. Ces derniers ont entre autres énuméré la falsification des documents administratifs, la prise illégale d’intérêt, l’extorsion, la concussion, le quémandage, etc.
Lors des échanges, Olivers-Charles Attindéhou a mis un accent particulier sur la prise de conscience, gage d’un changement de mentalité. « Sans prise de conscience, nous ne saurons même pas pourquoi il faut former l’intégrité de demain », fait-il remarquer. « Il faut que dans 10, 15 ans, quand on parle du Bénin, on puisse dire que c’est la nation des citoyens intègres », a-t-il souhaité.
Il a été ensuite question avec les étudiants de dénoncer les éventuels actes de corruption observés à l’ENA. Pendant que certains étudiants estiment avoir constaté des actes de favoritisme, d’autres ont peint une image exemplaire de leur école. « Avec la rigueur dans laquelle les enseignants dispensent les cours, il n’y a pas de laxisme. Ce qui fait que l’étudiant ne peut pas arriver à tenter de corrompre le personnel enseignant. Ils ont aussi fait savoir que des cours de civisme leur sont dispensés afin de les façonner à être des citoyens intègres », a déclaré Nicodème Kossoko, étudiant en année de licence à l’ENA.
Suite à ces déclarations, le haut-commissaire à la prévention de la corruption Jacques Migan a instruit les étudiants de ce que le travail est « la seule solution » pour combattre la corruption au plan académique. Il a invité les étudiants à bannir de leur comportement la tricherie, car, indique-t-il, « qui boit, boira ». À l’issue de la séance, un bureau d’étudiants a été installé pour dénoncer au commissariat les éventuels actes de corruption qui pourraient s'observer au sein de l’École nationale d’administration (ENA) et même au-delà.
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