
Nouvel épisode dans l’affaire de présumée escroquerie en parcelle qui a éclaboussé des responsables de la mairie de Bohicon à la CRIET. Lundi 10 février 2025, le premier adjoint au maire et les sept (07) autres mis en cause étaient devant le juge. Ils sont poursuivis pour les faits d’« abus de fonctions, stellionat, complicité de stellionat et fausses attestations ».
Dans ce dossier, le plaignant accuse le principal prévenu d'avoir tenté de le rouler dans un deal entre eux deux. Lors de sa déposition, lundi 14 octobre 2024, il a indiqué avoir sollicité l’aide de Urbain Sinhoun, alors chef d’arrondissement, pour faire les papiers d’un domaine hérité de ses parents. La victime présumée apprend s’être entendue avec l'ancien conseiller communal pour lui donner deux parcelles en contrepartie du service.
Mais il dit être surpris de constater une fois les documents prêts que Urbain Sinhoun s’est octroyé quatre parcelles. Il dit avoir constaté également que des parcelles du domaine ont été attribuées à des femmes proches du principal prévenu. C’est alors qu'il a décidé de saisir la justice.
À l'audience du lundi 10 février, le principal prévenu, Urbain Sinhoun et le premier adjoint au maire ont été écoutés sur les accusations portées à leur encontre. A la barre, Urbain Sinhoun a déclaré qu’il n’a aucune parcelle dans le domaine dont la victime fait allusion dans sa plainte. Il dit n'avoir non plus de deal avec la supposée victime mais était lancé dans une procédure d'acquisition de terrain auprès du plaignant.
Le prévenu a expliqué qu’il voulait acheter quatre (4) parcelles chez la victime à deux (2) millions de FCFA, soit 500 000 FCFA l’unité. Mais selon lui, la victime est revenue sur le premier accord qu’il y avait eu entre eux. Il a confié que le plaignant a décidé de ne lui vendre que deux (2) parcelles. Il a dit avoir avancé 700 000 FCFA et dès qu’il a fini de faire les papiers, il a soldé en versant la somme de 300 000 FCFA.
Devant le juge, il a déclaré qu’au moment de faire les démarches pour le recasement, il s’est approché du géomètre qui a travaillé dans la zone. Celui-ci, dit-il, l’aurait informé de ce que la portion dont il détient les papiers est le domaine d’une collectivité. Et donc ce n’est pas le domaine n’est pas à recaser.
Le prévenu a indiqué à la barre qu’il a enclenché une procédure judiciaire contre la victime, son vendeur devant le tribunal de première instance d’Abomey pour réclamer son argent. « Je lui ai dit que je ne veux plus les parcelles », a-t-il confié. Urbain Sinhoun a dénoncé l’absence de son vendeur, aujourd’hui plaignant à plusieurs audiences. Il clame donc son innocence.
Dans cette affaire, il est reproché au principal prévenu d’avoir vendu et mis des noms de ses proches sur des parcelles. L’homme a reconnu avoir vendu une parcelle à sa sœur mais ce n’est pas dans la zone mise en cause par la victime. Les parcelles en cause devant la CRIET se situent à Sohomè pendant la parcelle vendue, apprend Urbain Sinhoun, se trouve à Saclo.
L’adjoint au maire se défend
Convoqué à la barre, Bertin Agbo, premier adjoint au maire de Bohicon, a, à nouveau, plaidé son innocence dans le dossier. Il a fait comprendre qu’il est a dans une fonction où les services techniques font le travail et lui ne fait qu’apposer sa signature sur les documents. Le représentant de la mairie ne lui reproche rien, le plaignant non plus.
Le principal prévenu a confié que l’adjoint au maire ne lui a signé aucun document dans l’achat des parcelles et ne lui a non plus rien vendu dans la zone.Mais Urbain Sinhoun a laissé entendre que le premier adjoint au maire a signé des documents dans son domicile. Il a indiqué que des conventions de parcelles lui sont envoyées à domicile pour signature.
Bertin Agbo a rejeté ces accusations portées à son encontre. Il a déclaré n’avoir reçu et signé aucun document à domicile. Le conseiller communal a confié n’avoir eu vent du dossier que le jour de son interpellation. Il dit n’avoir aucune connaissance du dossier.
A sa suite, le chef du service affaire domaniale (CSAD), a également clamé son innocence. Il dit être bleu dans tout ce qui se passe. Le technicien a fait constater à la Cour que les parcelles dont on parle remontent à 2014 alors que lui n’a pris fonction qu’en 2023.
Des demandes de mises en liberté provisoire
La défense dans cette affaire a sollicité la mise en liberté provisoire des prévenus. Maître Antoine Bédié, avocat du premier adjoint au maire, a soutenu sa demande par des raisons de santé de son client. Il a demandé l’indulgence de la Cour pour que le conseiller communal puisse se faire soigner.
L’avocat du CSAD lui a emboîté le pas. Son client, apprend le conseil, n’a rien fait dans ce dossier. Un proche de Sinhoun, le répétiteur de ses enfants a été embarqué dans la procédure. Selon son avocat, il était au mauvais endroit au mauvais moment lors de l’interpellation.
Les sœurs et femme de Urbain Sinhoun doivent bénéficier d’une mise en liberté provisoire, selon leur avocat. « Elles ne savent rien du dossier », argue le conseil. Urbain Sinhoun aussi mérite la liberté provisoire, selon son avocat. Le principal prévenu, a soutenu son conseil, est une victime du plaignant et il a engagé des poursuites contre celui-ci.
Face à toutes ces demandes, le ministère public a sollicité un renvoi pour pouvoir se prononcer. Le substitut du procureur spécial a obtenu le renvoi du dossier à huitaine pour ses réquisitions sur les demandes. Le procès va donc reprendre le 17 février 2025 à la CRIET.
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