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CRIET : un homme se plaint de pauvreté après l’utilisation de savon de chance et saisit la justice pour escroquerie

CRIET : un homme se plaint de pauvreté après l’utilisation de savon de chance et saisit la justice pour escroquerie

La CRIET s’est penchée, jeudi 3 avril 2025, sur un dossier d’escroquerie présumée impliquant un homme accusé d’avoir soutiré de l’argent à sa victime avec des techniques de maraboutage. Le plaignant ayant utilisé les savons de chance commandés dit être devenu plus pauvre qu’avant.

La CRIET s’est penchée, jeudi 3 avril 2025, sur un dossier d’escroquerie présumée impliquant un homme accusé d’avoir soutiré de l’argent à sa victime avec des techniques de maraboutage. Le plaignant ayant utilisé les savons de chance commandés dit être devenu plus pauvre qu’avant.

Une affaire de maraboutage conduit deux hommes devant la Cour de repression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Un prévenu et sa victime supposée. Les deux parties ont comparu à l’audience correctionnelle du jeudi 3 avril 2025. Le prévenu est poursuivi par le parquet spécial pour les faits d’ « escroquerie via internet ».

 

Le plaignant, un homme de la cinquantaine, a indiqué avoir rencontré le prévenu à un moment difficile de sa vie où toutes ses activités étaient au ralenti. Ce dernier s’est proposé de l’aider à retrouver sa force financière. Selon le plaignant, le prévenu lui a parlé d’un grand maître qui va lui faire des travaux spirituels.

 

Il a dit avoir tenté le coup. Il a commencé à commander des travaux spirituels et des savons de chance pour faire prospérer ses activités. Malgré les travaux spirituels et le savon de chance, fait-il savoir à la barre, rien n’a changé de positif dans ses affaires en souffrance. Au contraire, dit-il, les choses seraient devenues plus compliquées pour lui, après les travaux spirituels et l'usage des supposés savons de chance.

 

« Quand j’utilisais les savons au lieu que les choses s'améliorent, c'est le contraire que j’ai constaté. J’étais devenu plus pauvre qu’avant », a-t-il déclaré devant la cour. Sa déclaration a fait marrer la salle d’audience. Et le plaignant a, de nouveau, insisté sur sa déclaration. « Je ne blague pas », a-t-il martelé. Il a ajouté que le prévenu a réussi à lui prendre cinq millions de FCFA.

 

Non respect des interdits

 

Appelé à s'expliquer à la barre, l'accusé a rejeté les accusations portées à sa charge. Le mis en cause a expliqué qu’il n’est pas un grand maître comme le plaignant le présente. Il s’est présenté comme un intermédiaire. Il a déclaré, dans sa déposition, avoir joué le rôle d’intermédiaire entre le plaignant et le tradithérapeute.

 

Le prévenu a fait comprendre que tous les savons que le plaignant a commandés lui ont été livrés. Il a notamment réfuté l’accusation d’escroquerie. Il accuse le plaignant d'avoir fait foirer les travaux qui lui ont été réalisés en ne respectant pas les interdits.

 

 

Il a confié que l'un des interdits des travaux spirituels et du savon de chance est que l'utilisateur se discipline sur le plan sexuel. Mais, a-t-il ajouté, le quinquagenaire qui a demandé ces produits n'aurait pas respecter ces interdits en frequentant des maisons closes, parfois en sa présence. Il estime que ces fréquentations ont anéanti l'efficacité des travaux spirituels et savon de chance.  

 

Lors des débats, l'accusé a même réclamé des dettes à la présumée victime. Il a expliqué avoir prêté de l'argent à son ancien client pendant ses moments difficiles. Il a parlé d'une dette de 80.000 FCFA que son ancien client, désormais plaignant, se serait engagé à payer.  prévenu a parlé d’une dette de 80 000 FCFA. 

 

Peine d’emprisonnement requise

 

Dans ses réquisitions, le représentant du ministère public de la CRIET n’a pas trop épilogué. Le magistrat a relevé à la Cour que le prévenu est un vendeur d’illusion. Selon le parquetier, le mis en cause se fait passer pour un grand maître. Il a fait savoir que le prévenu joue le rôle à la fois d’intermédiaire et de grand maître dans le cas d’espèce.

 

Le ministère public a révélé que tous les numéros sur lesquels la victime envoyait de l’argent pour le grand maître sont avérés les numéros du prévenu. Les extraits du téléphone du prévénu, rapporte le ministère public, montrent qu'il a fait d'autres victimes. Le ministère public a demandé à la Cour de le retenir dans les liens de la préventions d’ « escroquerie via internet ».

 

Le magistrat a proposé la peine de cinq ans de prison dont deux ans fermes et un million d'amendes contre le prévenu. Il suggère à la Cour d’astreindre le mis en cause à payer la somme de trois (3) millions de FCFA à la victime à titre de dommages et intérêts.

 

Le défense plaide la relaxe

 

La défense du prévenu ne voit pas en quoi son client est fautif. Selon l’avocat, son client a juste aidé un ami à voir un grand maître. Le prévenu, assure le conseil, n’est pas celui qui a réalisé les savons de chance dans le cas d’espèce. Défendant son client, il a indiqué qu’il n’escroque pas avec ses travaux. Il a demandé la relaxe pure et simple pour son client. 

 

Le délibéré du dossier est attendu le 19 mai 2025.

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