Nadège Chouat, l’ambassadrice de France au Bénin
En 2024, 14 857 visas Schengen ont été délivrés sur environ 20 000 demandes introduites par des Béninois, soit un taux de refus de 25 %. Données à l’appui, Nadège Chouat, l’ambassadrice de France au Bénin dément la rumeur selon laquelle, les demandeurs de visas à destination des pays de l’Union européenne essuient plus de refus d’acceptation.
« On a souvent l’impression que le taux de refus est de 75 %. Non, les chiffres parlent d’eux-mêmes », a-t-elle insisté, soulignant que ce pourcentage est inférieur à celui de plusieurs pays de la sous-région.
Saisissant l’occasion de cette intervention, la diplomate française a prodigué 04 conseils aux demandeurs pour maximiser leurs chances lors des demandes de visas.
1. Anticiper les demandes
Le premier conseil de l’ambassadrice est d’anticiper les démarches. Le traitement d’un dossier prend au minimum huit jours, et peut s’allonger en période de forte affluence, notamment entre juin et septembre, lorsque se cumulent voyages touristiques et demandes de visas étudiants.
Les demandes de court séjour peuvent être déposées jusqu’à trois mois avant le départ. « Si vous savez que vous voyagerez en septembre ou en octobre, n’attendez pas. Prenez rendez-vous dès maintenant », recommande-t-elle.
Elle souligne à l’attention des demandeurs que le délai de traitement sur chaque demande de visa est de minimum huit jours. “Donc, quand on nous dépose un dossier la veille pour le lendemain, on ne sait pas faire. On ne peut pas faire.”
2. Éviter des dossiers incomplets
Selon la représentante française, la majorité des refus est liée à des dossiers incomplets. Pièces manquantes, justificatifs absents, documents non conformes : « Un visa, ce n’est pas comme gagner au loto. Ça se prépare », insiste-t-elle. Elle exhorte les candidats à vérifier l’exhaustivité de leur dossier avant le dépôt.
3. Visas de circulation : respecter la durée autorisée
L’ambassadrice rappelle que les visas de circulation – valables un ou deux ans – permettent de faire plusieurs séjours courts, mais ne donnent pas droit à un séjour continu. La règle est claire, 90 jours maximum sur une période de six mois. Un dépassement entraîne un fichage et compromet l’obtention de futurs visas. “C'est des visas qui permettent de faire des allers-retours. Il y a un temps de séjour qui est de 90 jours, c'est-à-dire trois mois. Et on ne doit pas excéder les trois mois durant six mois.”,a-t-elle expliqué.
Hélas! rapporte la diplomate, il se fait que “ beaucoup de gens utilisent ces visas de circulation, excèdent les trois mois. Quand ils reviennent, une fois que leur visa a expiré, ils demandent à nouveau un nouveau visa. Ils ont un refus parce qu'ils ont été fichés. Ils sont restés plus longtemps, trop longtemps que le temps qui leur a été accordé. Et ça, les gens ne comprennent pas.”
4. Visas étudiants : un projet d’études cohérent
Sur les 15 000 visas délivrés en 2024, environ 3 000 concernaient des étudiants. Les refus dans cette catégorie s’expliquent souvent par des projets d’études mal préparés ou incohérents. « Vouloir intégrer une école d’ingénieurs après un cursus littéraire, ce n’est pas possible », illustre-t-elle.
Plus explicitement, a-t-elle fait savoir, il y a deux grands critères pour les visas étudiants. “Le premier, c'est le projet d'étude. Est-ce qu'il est solide ? Est-ce qu'il est bien construit ? Est-ce que l'étudiant a le niveau pour éviter qu'il soit en échec scolaire en France ?”. Le second, c’est “les ressources financières”. A l’analyse, informe Nadège Chouat, “un refus de visa dans le cas des étudiants est souvent le résultat d'un projet mal préparé”.
Vers un accueil « plus facile et accessible »
En dépit du taux d'octroi de visa déjà élevé, l’ambassadrice apprend que le nombre de visas délivrés pourrait augmenter en 2025. Mais elle conditionne cette perspective à une meilleure anticipation et à une préparation rigoureuse des dossiers par les demandeurs.
Dès son arrivée, la diplomate a visité les locaux de Capagos, prestataire chargé de la collecte des demandes. Elle n’en est pas satisfaite et annonce des améliorations. « Tels qu’ils sont situés, ils ne conviennent pas », affirme-t-elle. À partir de septembre, un déménagement devrait offrir un accueil « plus facile et accessible », contribuant selon elle à améliorer l’image du service des visas.
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