Une affaire qui mérite, par ses temps qui courent, des clarifications de la part du gouvernement, c'est bien le dossier du stade Général Mathieu Kérékou de Cotonou. Rénové et remis en service, il y a moins de deux ans, ce stade a été déclassé par la Confédération africaine de football (CAF) et la Fédération internationale de football associations (FIFA).
La CAF a saisi le Bénin, en juillet 2023, pour attirer l'attention de la Fédération béninoise de football sur le fait que des infractions ont été relevées en ce qui concerne le stade. Elle a soumis des demandes d'amélioration afin de s'y rendre au terme des travaux pour une inspection indépendante qui réévaluera la conformité du stade.
L'instance a notamment indexé la qualité du gazon naturel dans l'aire de jeu, qui nécessite une attention et un traitement particulier. Elle a évoqué l'équipement dans les vestiaires, les installations médicales, la salle de conférence de presse et la tribune des médias qui ne sont pas aux normes requises pour accueillir des matches internationaux seniors de la CAF/FIFA. Les travaux aux alentours du stade sont aussi un problème qui impacte l'organisation des matches. Beaucoup d'autres irrégularités ont été évoquées.
Dans un entretien sur Canal 3 Bénin, dans la soirée de ce mardi 2 avril 2024, le secrétaire général de la Fédération béninoise de football (FBF), Claude Paqui a indiqué que les responsables du sport béninois ont été informés de la situation. Les dispositions sont, même, en train d'être prises pour les travaux.
Mais alors, va-t-on passer les 14 milliards de Francs CFA dépensés pour rénover ce stade en perte et profit ? Tout porte à croire que c'est le plan qui se déssine. Parce que depuis plus de cinq mois que le déclassement de ce stade a été annoncé, le gouvernement n'a pas cru devoir monter au créneau pour situer les responsabilités ou tout au moins dire ce qui est fait pour situer les responsabilités. Il est impérieux, surtout par ces temps de cherté de la vie où les contribuables béninois dont les sous ont été dépensés peinent à joindre les deux bouts, que la situation soit clarifiée et que s'il y a eu maldonne, que les auteurs soient mis devant leurs responsabilités.
Dans cette quête, il y a deux acteurs clés à écouter. D'abord, l'ancien ministre des Sports doit être interpellé pour expliquer ce qui s'est passé pour qu'autant de fonds soit englouti dans la rénovation et qu'on aboutisse à ce résultat. Surtout qu'au moment des travaux et juste après, des alertes ont été données sur certains aspects qui n'étaient pas aux normes comme la tribune de presse.
De souvenirs, c'est le matin du jour de la finale de la coupe CAF de la CAF le 10 juillet 2021 entre le Raja CA et la JS Kabylie que quelques tables ont été mises au niveau de la zone prévue comme tribune de presse, sur insistance du commissaire au match afin de permettre aux représentants de médias de travailler dans de bonnes conditions. Il faut que les Béninois puissent savoir les expertises mises à contribution dans le cadre de cette rénovation et les compétences sollicitées.
Le Directeur de l'office de gestion du stade qui devait se charger de l'entretien de l'édifice doit aussi être écouté. Il doit expliquer comment son équipe et lui se sont occupés du stade pour que la pelouse se soit autant dégradée. Il faut aussi que le gouvernement interpelle ces responsables sur la gestion des fonds de location de ce ''joyau''. Parce que, après la remise en service du stade rénové, plusieurs pays ont sollicité l'infrastructure pour accueillir leurs matches à domicile faute de stade aux normes chez eux. Toutes ces sollicitations n'étaient pas gratuites et ces fonds pouvaient tout de même servir à entretenir le gazon naturel de l'air de jeu.
L'argent du contribuable ne doit pas être gaspillé par les gens appelés à le gérer, sans conséquence. Il y va de la bonne gouvernance.
2 commentaires
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VESSENON
il y a 1 anArsène OGOUGBE
il y a 1 an