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Affaire Norbert Zongo : arguments et contre-arguments après un recours contre l’extradition de François Compaoré

Affaire Norbert Zongo : arguments et contre-arguments après un recours contre l’extradition de François Compaoré

L’extradition de François Compaoré, frère l’ex-président burkinabé divise les avocats dans l’affaire Norbert Zongo. 

L’extradition de François Compaoré, frère l’ex-président burkinabé divise les avocats dans l’affaire Norbert Zongo. 

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François Compaoré, homme politique burkinabé inculpé dans l'affaire Norbert Zongo
 

Au Burkina Faso, l’affaire Norbert Zongo pourrait être loin de connaître son épilogue. L’extradition de François Compaoré, frère de l’ex-président burkinabé, qui est mis en cause dans l’assassinat du journaliste pose encore problème.

Les avocats de l'homme politique burkinabé ont introduit un recours au conseil d’Etat français alors que le premier ministre avait déjà émis le décret qui autorise son extradition. Selon RFI, ce recours sera examiné le 18 décembre 2020. Les avocats, apprend le média français, craignent pour leur sécurité et celle de leur client et remettent en cause « l’impartialité » du premier ministre français.

  « Nous avons des éléments qui prouvent que cette affaire est politique », a indiqué François Henri Briard, avocat de François Compaoré associé auprès du Conseil d'État. Les avocats disent également disposer d’indices « concordants et probants » qui montrent que la demande d’extradition du frère de l’ancien président est « purement » politique.

L’avocat parle également de « traitements inhumains et dégradants » qui pourraient être infligés à François Compaoré lors de son jugement au Burkina Faso.  Pour Pierre-Olivier Sur, un autre avocat du mis en cause, après la réélection de Roch Christian Kaboré, ce dont le Burkina Faso a besoin aujourd’hui, c’est la réconciliation.

Situer les responsabilités d’abord

« Il ne peut pas y avoir de réconciliation si la lumière n'est pas faite sur cette affaire », martèle Robert Zongo, frère du journaliste assassiné. L’homme qui qualifie les recours des avocats de « tordus » estime que François Compaoré devrait prendre exemple sur son frère (l’ex-président Blaise Compaoré, exilé en Côte d’Ivoire, Ndlr) qui cherche à rentré au Burkina Faso.  Pour lui, plusieurs actes majeurs doivent précéder cette réconciliation. « On ne demande qu'à écouter François Compaoré », a insisté Robert Zongo qui réclame justice afin qu’aucun autre Burkinabé ne subisse ce qu’a subi son frère. « La réconciliation ne doit pas sanctionner l’impunité », a ajouté Prosper Fatama, avocat de la famille.

Norbert Zongo, journaliste burkinabé et directeur de publication de l'hebdomadaire L'Indépendant a été assassiné le 13 décembre 1998 à Sapouy, dans le centre-est du Burkina Faso. Il menait une enquête sur la mort de David Ouédraogo, chauffeur de François Compaoré. Le journaliste d’investigation dénonçait les malversations du régime Compaoré, la corruption, les détournements de fonds et les atteintes aux libertés. Le journaliste a été assassiné avec trois autres personnes : un ami, son frère et son chauffeur. Le véhicule qui les transportait a été retrouvé entièrement calciné à moins de 100 kilomètres au sud de Ouagadougou.

Après 22 ans, la justice de son pays n’a pas encore pu entendre tous les mis en cause dans l'affaire pour situer les responsabilités. Fin octobre 2017, le Burkina Faso a émis un mandat d’arrêt international contre le frère de l’ex-président, inculpé dans cette affaire.

1 commentaire

1 commentaire

Mkouka
il y a 4 ans
Comment peut on parler d'une affaire politique quand on sait que depuis ce crime des milliers de Burkinabe manisfestent sans relache pour reclamer justice et cela du temps de Blaise Compaore, frere de Francois au pouvoir. Ceux qui ont deja ete juges pour le coup d'etat sont ils dans des conditions inhumaines dans leur culpabilite? Si juger quelqu'un qui se croyait au dessus de tout est une humiliation , qu'il en soit ainsi. Mauvaise foi et insultes envers tout un peuple de la part de ces vautours d'avocats.
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