Des officiers supérieurs de l’armée nigériane sont placés en détention. Ils sont soupçonnés de préparer un renversement du président Bola Ahmed Tinubu.

Pour ne pas inquiéter l’opinion publique, le porte-parole des forces de sécurité et de défense Tukur Gusau avait indiqué le 4 octobre 2025 que « seize officiers faisaient l’objet d’une enquête pour indiscipline et violation des règlements de service ».

Mais le journal Sahara Reporters a indiqué en exclusivité vendredi 18 octobre 2025 que les officiers ont été en réalité arrêtés pour soupçon de complot de coup d’Etat. L’information a été confirmée par une source militaire du média nigérian Premium Times.

Les mis en cause ont été arrêtés fin septembre 2025 suite à des informations selon lesquelles ils tenaient des réunions secrètes et exprimaient leur mécontentement à l’égard de l’administration. « Les renseignements ont mis en évidence des plans visant à déstabiliser le gouvernement », confie la source militaire à Premium Times.

La source a déclaré que les officiers auraient planifié une attaque sanglante au cours de laquelle certains hauts fonctionnaires du gouvernement auraient été désignés pour être assassinés.

Le média apprend que le nombre d’arrestations dépasse désormais les 16 officiers car « d’autres personnes ont été interpellées depuis les premières arrestations ».

L’opération était prévue pour le 1er octobre 2025, jour du 65e anniversaire de l’indépendance du Nigeria. Les services de renseignement auraient intercepté des communications compromettantes pendant que les présumés putschistes poursuivaient leurs consultations.

« Le complot de coup d’État a provoqué la panique au sein du gouvernement après sa fuite, car le haut commandement militaire avait assuré à plusieurs reprises le gouvernement de la loyauté de l’armée envers l’administration et les autorités civiles », a déclaré l’officier à Premium Times.

Cette panique, poursuit la source militaire, a amené le gouvernement nigérian à annuler le défilé du Jour de l’Indépendance nationale du 1er octobre, « car il s’agissait d’une cérémonie militaire et il ne voulait prendre aucun risque ».

Une commission d’enquête, a ajouté la source, a été constituée par l’armée pour enquêter sur l’affaire. Cette affaire survient un an après que les Nigérians, protestant contre les difficultés économiques croissantes, ont appelé à la démission du président Bola Tinubu.