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En France, les femmes jouissent de plus en plus de leur droit à planifier les naissances. La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) fait état de 251 270 IVG en 2024, dont une large majorité réalisées par voie médicamenteuse (≈80 %). Le taux conjoncturel de recours s’établit à 17,3 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans (17,3 ‰) et marque une hausse par rapport à 2023.
Ces IVG comprennent à la fois les interventions réalisées en établissements hospitaliers et celles pratiquées en dehors (centres de santé, cabinets, centres de planning, actes réalisés après téléconsultation, etc.). Environ 80 % des IVG sont médicamenteuses.
En 2023, la DREES avait déjà documenté une hausse à 243 623 IVG (soit +8 600 vs 2022), signalant que la remontée observée depuis la sortie de la période pandémique se poursuivait.
Les 20–29 ans en tête
Les hausses récentes se retrouvent chez les femmes majeures, avec une progression plus marquée chez les 20 - 24 ans chez qui le recours reste le plus fréquent.
“Les taux bruts de recours à l’IVG les plus élevés s’observent chez les 20-29 ans, avec 28,9 IVG pour 1 000 femmes parmi les 20-24 ans et 29,8 ‰ parmi les 25-29 ans.”, lit-on dans le rapport consulté par Banouto.
Les auteurs notent qu’après la forte baisse des interruptions de grossesse en 2020 et leur stabilisation en 2021, “les recours ont augmenté parmi toutes les tranches d’âge chaque année depuis 2022, date à partir de laquelle ils avaient retrouvé des niveaux proches voire supérieurs à ceux de 2019, avant le Covid-19.”
La fréquence de recours à l’IVG varie également selon les zones géographiques. La DREES souligne d’importantes inégalités territoriales. Les départements d’outre-mer affichent des taux de recours nettement supérieurs à la moyenne nationale et certaines zones rurales ou déserts médicaux enregistrent une moindre offre de prise en charge.
Une part croissante des IVG se réalise hors établissements de santé, ce qui modifie l’organisation et les besoins en accompagnement. “Dans l’ensemble des interruptions réalisées en 2024, 11 770 l’ont été en centre de santé ou en centre de santé sexuelle (dont 148 de façon instrumentale) et 100 540 dans un cabinet libéral (y compris par téléconsultation).”, détaille le rapport.
Sur le plan juridique, la France a inscrit la liberté de recourir à l’IVG dans la Constitution le 8 mars 2024, renforçant la protection formelle du droit. Depuis 1975, l’IVG est dépénalisée dans le pays.
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