Moins de deux ans après la mise en œuvre du Programme d’éducation à l’écocitoyenneté en milieu scolaire (PEEMS) les acteurs ont été récompensés. C’est à travers une cérémonie tenue, vendredi 23 mai 2025 à Cotonou, que ces acteurs se sont vus décernés le "Label Écocitoyen" et des prix "d’Excellence" du PEEMS par la Société de gestion des déchets et de la salubrité (SGDS) et son partenaire, la Fondation ReBin.
Ce programme a transformé, en moins de deux ans, le visage de l’éducation environnementale au Bénin. À travers des initiatives concrètes et ludiques, il a insufflé un véritable esprit d’écocitoyenneté dans cinquante établissements scolaires du Grand-Nokoué, incluant Cotonou, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Ouidah.
« Ce sont des élèves qui trient, qui font du compostage, qui recyclent, créent et jardinent pour faire de leur école un véritable modèle d’eco citoyenneté. Ce sont aussi des enseignants mobilisés, des directions engagées et donc des communautés qui évoluent. Le programme prépare nos jeunes à devenir des acteurs du changement, bien au-delà des murs des écoles. Il s’inscrit pleinement dans une vision plus large, celle des Objectifs du développement durable », a relevé Gilles Amoussou, Directeur général de la SGDS SA.
La cérémonie de remise des prix a mis à l’honneur la créativité, l’initiative et l’engagement des élèves et de leurs encadreurs. Cinq prix d’excellence, chacun doté d’un chèque de 500.000 FCFA et d’un kit de salubrité, ainsi que cinq prix spéciaux du Jury d’une valeur de 100.000 FCFA, ont été attribués aux établissements les plus méritants. Le "Label Écocitoyen" a, quant à lui, été décerné à l’ensemble des cinquante écoles participantes, consacrant ainsi leur engagement collectif.
Des chiffres édifiants
L’impact du PEEMS se mesure aussi en chiffres. Près de 500 tonnes de déchets ont été collectées et triées, dont 275 tonnes de déchets ménagers, 68 tonnes de papier/carton et 16 tonnes de plastique. Signe d’un changement de mentalité, 137 tonnes de déchets organiques ont été collectées, dont 40 % transformées en compost.
Cette démarche a permis de valoriser 3 tonnes de matières organiques pour la production de 1.500 m³ de biogaz, soit environ 3.000 heures de cuisson pour les cantines scolaires, ainsi que 4.000 litres de digestat utilisés comme engrais naturel. Grâce au PEEMS, environ 3 hectares ont été aménagés en potagers scolaires, offrant aux élèves un terrain d’apprentissage concret et durable.
Le programme, fruit d’un partenariat entre la SGDS et la Fondation ReBin, avec l’appui du gouvernement, est une première en Afrique francophone. « Le Bénin se distingue aujourd’hui en étant l’un des premiers pays d’Afrique francophone à se lancer dans ce programme d’éducation », se réjouit Mark Giannelli, président de la Fondation ReBin. Il rappelle combien cette première phase fut un défi, un apprentissage constant, mais aussi une réussite collective.
Au-delà de la propreté, l’enjeu est crucial pour la santé, l’environnement et la qualité de vie des populations. Jeanne Akakpo Adanbiokou, directrice de cabinet du ministre du Cadre de vie, des transports, chargé du développement durable, a salué l’engagement de tous les acteurs. « Grâce à vous, le Bénin devient un modèle. Grâce à vous, l’écocitoyenneté prend vie dans nos écoles, nos familles, nos quartiers. Vous êtes les sentinelles d’un avenir durable ». Elle a insisté sur les « 3 R » : « Réduire la production de déchets, Réutiliser autant que possible, Recycler systématiquement ».
La SGDS et la Fondation ReBin affichent leur volonté de poursuivre et d’élargir le PEEMS. « Le label décerné aujourd’hui, n’est pas une fin en soi. C’est une étape, un engagement à poursuivre, à progresser et à inspirer les autres écoles et les générations futures », affirme Gilles Amoussou. L’écocitoyenneté, désormais enracinée dans les écoles béninoises, s’impose comme un levier de transformation pour toute la société.
0 commentaire
0 commentaire