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Que faire pour que le Bénin ne soit pas une victime colatérale de la guerre économique entre la Russie et les puissances occidentales ? C'est une question qui mérite réponse depuis l’arraisonnement le 28 septembre dernier du pétrolier russe « Pushpa » au large de Saint-Nazaire en France.
Rien ne devrait concerner le Bénin dans cette affaire sauf que le navire battait pavillon béninois. En terme trivial, un drapeau béninois flottait sur ce navire donnant l’impression que c’est un navire béninois. Ce navire, selon plusieurs recoupements, est l’un des 800 pétroliers russes composant la « dark fleet » : une flotte fantôme utilisée par Moscou pour contourner les sanctions économiques imposées à elle depuis 2022.
Généralement vieillissants et mal entretenus, ces navires changent fréquemment de pavillon pour brouiller leur traçabilité. Certains arborent temporairement des pavillons africains, dont celui du Bénin.
Cette situation expose le Bénin à des risques multiples. D’abord un risque diplomatique car perçu comme complice indirect d’un contournement de sanctions internationales pourrait ternir l’image du pays auprès de ses partenaires européens.
Ensuite, un risque sécuritaire et environnemental car ces navires non assurés naviguent parfois dans le Golfe de Guinée, exposant les côtes béninoises à d’éventuelles marées noires ou à des accidents maritimes aux conséquences désastreuses.
Il y a également un risque financier sur l’État béninois, en cas d’incident impliquant un navire se déclarant sous pavillon béninois, la charge des opérations de secours et de dépollution pourrait incomber au gouvernement, faute d’assureur identifié.
Face à cette situation, il y a urgence pour le Bénin de renforcer la sécurité maritime et de collaborer plus étroitement avec les instances internationales afin d’éviter que son pavillon ne devienne un bouclier pour des activités illicites. Dans un contexte d’instabilité géopolitique marquée par la guerre autour du pétrole, la vigilance béninoise devra être à la hauteur des enjeux.
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