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CEP 2025 au Bénin : tout jeunes mais pleins d’ambitions, des candidats partagent leurs rêves pour l’avenir

CEP 2025 au Bénin : tout jeunes mais pleins d’ambitions, des candidats partagent leurs rêves pour l’avenir

Au Bénin, depuis la matinée du lundi 2 juin 2025, l'examen du Certificat d'Etudes Primaires (CEP) se déroule sur toute l'étendue du territoire national. Derrière les visages des candidats parfois crispés par le stress ou illuminés par l’excitation, se cachent des histoires, des ambitions et des rêves d’enfants décidés à prendre leur avenir en main. Rencontre avec quelques-uns d’entre eux, après les épreuves de lecture, d'expression écrite et d'E.S.T à Abomey-Calavi.

Au Bénin, depuis la matinée du lundi 2 juin 2025, l'examen du Certificat d'Etudes Primaires (CEP) se déroule sur toute l'étendue du territoire national. Derrière les visages des candidats parfois crispés par le stress ou illuminés par l’excitation, se cachent des histoires, des ambitions et des rêves d’enfants décidés à prendre leur avenir en main. Rencontre avec quelques-uns d’entre eux, après les épreuves de lecture, d'expression écrite et d'E.S.T à Abomey-Calavi.

Des parents d'élèves attendant au portail d'un centre de composition à Godomey, commune d'Abomeuy-Calavi

Des parents d'élèves attendant au portail d'un centre de composition à Godomey, commune d'Abomeuy-Calavi

Ils sont très jeunes, mais pleins d’ambitions et de rêves. Derrière leurs visages parfois crispés par le stress ou illuminés par l’excitation, se cachent des histoires, des ambitions et des rêves d’enfants décidés à prendre leur avenir en main. Eux, ce sont les candidats à l’examen du Certificat d’études primaires (CEP) 2025 au Bénin. 271 890 candidats dont 131 660 filles et 140 230 garçons planchent pour obtenir ce précieux sésame, renseigne la direction des examens et concours du ministère des Enseignements maternel et primaire.

 

Filles comme garçons, ses futurs collégiens nourrissent de grands rêves pour l’avenir. Banouto a rencontré quelques-uns, après les épreuves de lecture, d'expression écrite et d'E.S.T, lundi 2 juin 2025 à l’Ecole primaire publique (EPP) de Gbodjè-Amahoun, arrondissement de Godomey dans la commune d’Abomey-Calavi. Avec beaucoup d’enthousiasme, ils partagent ces rêves qu’ils chérissent depuis des années.

 

 

Kennedia, 12 ans : « J'aime me faire entendre  »

 

Dans la cour du centre d'examen, Kennedia n'est pas perdue. Robe en tissu local, badge autour du cou, longues nattes disciplinées effleurant ses épaules…, la petite fille affiche une douce prestance, mais déterminée. À 12 ans, elle rêve déjà d’un micro et d’un carnet de notes.

 

« Je veux devenir journaliste », dit-elle avec assurance, sous le regard attentif de sa mère venue la soutenir. « On m’a amenée ici pour que je réussisse. Pour aider les gens, il faut d’abord étudier » a-t-elle indiqué. Même avec les mots d’un enfant, la jeune semble être dans l’âme de quelqu’un qui comprend la force des études.

 

Pour Kennedia, réussir le CEP, c’est faire le premier pas vers une carrière où elle pourra « raconter ce que vivent les autres ». Elle confie qu’elle aime écouter les informations à la radio et s'entraîne à rédiger sur tout ce qui se passe à l’école ou chez elle. A travers son travail dans l’avenir,  elle souhaite porter la voix des enfants. « Ce que je veux, c’est que les gens sachent qu'ils doivent respecter les droits de chaque enfant ».

 

« Je veux donner ce qu’on m’a donné »

 

Après avoir vu ses enseignants à l'oeuvre, du CI au CM2, le petit Zachari n’a qu’une envie : faire comme eux. Lorsqu’on lui demande ce qu’il souhaite faire plus tard, sans hésitation, il lance : « enseignant ». Pour lui, il est important de pouvoir retransmettre le savoir que lui ont transmis ses enseignants. « Je veux donner ce qu’on m’a donné », souhaite-t-il, avec assurance.

Agé de 12 ans il compte faire la fierté de ses parents qui, n’ont pas eu la chance de beaucoup étudier. « Mes parents ne sont pas allés loin à l’école, mais ils ne veulent pas ça pour moi. Si je réussis, c’est pour eux», dit-il confiant.

 

 

Auxlyne, 10 ans aspire à soigner les malades

Un peu en retrait, chocolat en main et regard timide, Auxlyne observe le va-et-vient des autres candidats. Du haut de ses 10 ans, la petite fille a hâte de passer le cap du CEP pour aller au collège. Jeans, t-shirt marron, pull-over blanc… elle ne cherche pas à se faire remarquer. Quand on lui demande ce qui l’amène ici et quel est son rêve, sa voix devient tremblante.

 

« Je veux devenir médecin. Je veux soigner les gens qui sont malades, même si je ne les connais pas », nourrit-elle. D’une petite voix, elle tient à réussir pour rendre ses parents fiers. « Je veux réussir pour mes parents. Ils se battent pour moi » n'a-t-elle cessé de marteler.

 

Pour réaliser son rêve de devenir médecin, la future collégienne dit observer une infirmière dans son quartier. Cette infirmière, confie-t-elle, prend le temps d’écouter les malades et de les réconforter. « Moi aussi je veux faire ça. J’aimerais qu’on dise : ‘’Auxlyne est là, elle va nous aider’’ ».

 

 Amos souhaite construire des routes dans son village 

 

Amos lui, ne cache pas son enthousiasme. Lunettes sur le nez et sourire éclatant, il parle de béton, de plans et de ponts comme d’autres parleraient de super-héros. « Chez moi, dans le village, quand il pleut, on ne peut plus passer. Je veux être celui qui change ça ».

 

Âgé de 11 ans, Amos veut devenir ingénieur en génie civil. Selon lui, on a besoin de routes, des écoles et des habitations. Candidat au CEP, il dit être prêt à « apprendre à faire tout ça ». Toutefois, en est-il conscient, le CEP est le tout premier chantier qu’il faut prendre à bras le corps.

 

 

Les enfants candidats savent pourquoi ils sont là. Leurs motivations sont claires et parfois bouleversantes. Le CEP, pour eux, ce n’est pas un simple examen. C’est la promesse d’un avenir meilleur, pour eux et pour ceux qu’ils aiment.

 

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