La fumée blanche est enfin sortie après près d’un mois d'attente. Nommé à Matignon le 9 septembre 2025, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a dévoilé ce dimanche 5 octobre 2025 une première partie de son gouvernement.

Cette première salve de 18 ministres a été annoncée par Emmanuel Moulin, secrétaire général de l’Élysée, à travers un communiqué.

Comme le veut la Constitution, les ministres ont été nommés par Emmanuel Macron, sur proposition de son Premier ministre. La liste sera complétée (notamment des ministres délégués et/ou des secrétaires d'État) « dans les prochains jours ».

Le moins qu’on puisse dire de cette première composition de gouvernement, c’est que « les ruptures » promises par Sébastien Lecornu sur « le fond » et sur « la forme » lors de sa passation de pouvoir avec François Bayrou sont assez faibles.

Par exemple, la ministre de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, reprend son portefeuille dans ce ministère qui a connu pas moins de six patrons en trois ans.

Plusieurs ministres Les Républicains (LR) conservent aussi leur portefeuille. C'est le cas de :

Bruno Retailleau, reconduit à l'Intérieur,

Gérald Darmanin, qui reste Garde des Sceaux,

Rachida Dati, reconduite à la Culture,

Annie Genevard, toujours à l'Agriculture et à la Souveraineté alimentaire,

Catherine Vautrin, reconduite au ministère du Travail,

Philippe Tabarot, joue les prolongations au ministère des Transports.

Seuls quelques changements sont constatés, notamment le retour de Bruno Le Maire, qui devient ministre des Armées, ou encore la nomination de Roland Lescure au ministère de l'Économie. L'ancien ministre Éric Woerth devient, lui, ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation.

À la suite de cette annonce, des voix s’élèvent déjà. C’est le cas de Jean-Luc Mélenchon, qui a réagi sur son compte X.

« Tout ça pour ça ? », s’interroge-t-il d’abord. Il estime ensuite que « le gouvernement Lecornu est un cortège de revenants à 80 % de LR et anciens LR embauchés pour continuer une politique qui a provoqué tant de souffrance populaire et de dégâts écologiques ».

Pour lui, il y a eu « des élections pour rien, deux censures pour rien ». Il annonce déjà que ce nouveau gouvernement « ne tiendra pas ». « Et tout ça pourquoi ? Juste le gavage d'une oligarchie parasite du pays », répond-t-il aussitôt. « Le compte à rebours pour les chasser tous est commencé », annonce-t-il.

Du côté du Rassemblement national, c’est la même désolation. Le président du parti, Jordan Bardella, déplore sur X « un gouvernement composé des derniers macronistes agrippés au radeau de la Méduse ».

Pour lui, faire appel aux anciennes têtes, c’est aller à l’encontre « de la rupture que les Français attendent ». « Nous l'avions dit clairement au Premier ministre : c'est la rupture ou la censure », prévient-il.

La France insoumise (LFI), qui d'ailleurs continue de réclamer la démission d’Emmanuel Macron, avait promis de déposer une motion de censure quelle que soit la composition du gouvernement et la feuille de route présentée aux députés mardi.

Ce nouveau gouvernement se rassemblera dans l’après-midi du lundi 6 octobre 2025 autour d'Emmanuel Macron pour un premier Conseil des ministres.

Sébastien Lecornu doit par ailleurs prononcer sa déclaration de politique générale mardi 7 octobre prochain, à 15 heures, devant les députés de l'Assemblée nationale.

Voici ci-dessous la liste complète des 18 ministres nommés dans le gouvernement Lecornu.

Le nom des 6 nouveaux entrants est en gras dans cette liste :

Elisabeth Borne, ministre d’Etat, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche ;

Manuel Valls, ministre d’Etat, ministre des outre-mer ;

Gérald Darmanin, ministre d’Etat, garde des sceaux, ministre de la justice ;

Bruno Retailleau, ministre d’Etat, ministre de l’intérieur ;

Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles de l’autonomie et des personnes handicapées ;

-Bruno Le Maire, ministre des armées et des anciens combattants ;

-Roland Lescure, ministre de l’économie, des finances et de la souveraineté industrielle et énergétique ;

Rachida Dati, ministre de la culture ;

-Eric Woerth, ministre de l’aménagement du territoire, de la décentralisation et du logement ;

Jean-Noël Barrot, ministre de l’Europe et des affaires étrangères ;

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche ;

Annie Genevard, ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire ;

Amélie de Montchalin, ministre des comptes publics ;

-Naïma Moutchou, ministre de la transformation et de l’action publique, de l’intelligence artificielle et du numérique ;

Philippe Tabarot, ministre des transports ;

-Marina Ferrari, ministre des sports, de la jeunesse et de la vie associative ;

Aurore Bergé, ministre déléguée auprès du premier ministre chargée de l’égalité femmes hommes et de la lutte contre les discriminations, porte-parole du gouvernement ;

-Mathieu Lefèvre, ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des relations avec le Parlement.