Patrice Talon brise l’omerta sur la démission de Oswald Homeky. Le président de la République du Bénin a révélé, samedi 23 décembre 2023, dans un entretien diffusé sur la télévision nationale, la raison pour laquelle son désormais ex-ministre des Sports a été emmené à sortir de l’équipe gouvernement.
Comme révélé le jour de cette démission par Banouto, Patrice Talon a confirmé que le départ de celui que les Béninois ont surnommé « Agbonnon Junior » est lié à la sortie médiatique fin août 2023 sur la succession de l’actuel locataire du palais de la Marina. Dans un entretien à Banouto, Oswald Homeky est jugé que "Olivier Boko est le mieux préparé » d’entre les potentiels candidats à la succession de Patrice Talon. « S'il se présente, toutes les autres ambitions devront s'éclipser », a déclaré Oswlad Homeky.
Patrice Talon a expliqué avoir légitimement rappelé à l’ordre son ministre d’alors sur ces propos car ils ont été prononcés en faisant fi de la nouvelle dynamique politique induite par la réforme du système partisan. Intervenue en 2018, la réforme du système partisan voudrait désormais que ce soient les partis politiques qui désignent les candidats aux différentes échéances électorales.
« Aujourd’hui, aucun parti politique ne s’est encore lancé dans le choix des candidats. Ni le Bloc républicain, ni l’Union progressiste, ni Les Démocrates, ni les FCBE et autres encore. Personne n’a encore fait ça. Les organes des partis n’ont pas encore ouvert la compétition. Et comment on peut voir quelqu’un qui a été au cœur de la réforme, notamment le ministre auquel vous faites allusion, ignorer son parti, ignorer cette réforme, ignorer cette bonne disposition qui, aujourd’hui, gouverne notre pays et commencer par faire la promotion d’un candidat, son candidat à lui, celui qu’il estime être le meilleur candidat pour 2026 au mépris de tout ce que nous sommes en train de bâtir ensemble ? », a laissé entendre Patrice Talon.
L’actuel locataire de la Marina juge que c’est légitime « qu’il y ait une attention particulière sur 2026, parce que 2026 va arriver même si c’est encore dans deux ans. Et la vie politique, la compétition politique rythme notre vie au quotidien. (…) C’est tout à faire normal évident que certains se dépêchent d’imaginer déjà qui va être la bonne succession ». Mais pour le président béninois « ce n’était pas bien que des responsables politiques, au haut niveau, membre du gouvernement, qui ont été des acteurs de la réforme du système partisan » aient une posture qui va à l’encontre de ce que prône la réforme du système partisan.
« Mais est-ce que cela n’est pas légitime qu’il faut préserver nos petits acquis qui sont en train de se renforcer ? », interroge le président Talon pour qui le moment des choix des candidats à sa succession n’est pas encore arrivé.
Le chef de l’Etat pense qu’il faut d’abord laisser le temps aux partis politiques d’ouvrir la compétition électorale en leur sein et permettre à ceux qui désirent être adoubés faire la course. « Mais, il n’y aura pas de candidat au Bénin, sans les partis politiques à l’avenir. Ce sont eux qui vont décider, qui vont adouber les candidats, leurs élus vont donner les parrainages. Et, il faut souhaiter que ce soit ainsi pour qu’il y ait de l’ordre, la discipline, pour que le pays fonctionne conformément à une ligne directrice », a laissé entendre Patrice Talon.
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