Retour au Niger des cinq Nigériens arrêtés sur la plateforme de l’oléoduc de Sèmè-Podji. Trois jours après la condamnation à 18 mois avec sursis pour trois, les cinq Nigériens interpellés par les autorités béninoises sur le terminal pétrolier de Sèmè-Podji sont retournés dans leur pays, jeudi 20 juin 2024.
A leur arrivée à l’aéroport de Niamey, les cinq Nigériens présentés comme des agents de Wapco Niger ont été accueillis par le premier ministre Ali Lamine Zeine accompagné d’une forte délégation ministérielle. Après leur accueil, les cinq Nigériens ont été reçus à la présidence de la République du Niger, par le général Abdourahamane Tiani.
Dans un reportage diffusé à la télévision nationale du Niger, on a vu le président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie au pouvoir depuis la chute du régime du président Mohamed Bazoum venir accueillir les cinq Nigériens sur le perron du palais présidentiel. Selon la télévision nationale nigérienne, le chef de la junte a décidé de recevoir les cinq Nigériens pour leur témoigner sa solidarité et celle de son régime.
Les cinq Nigériens avaient été interpellés début juin par les autorités béninoises. Selon le procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme, les cinq Nigériens interpellés l’ont été pour s’être introduits frauduleusement sur le site du terminal pétrolier de Sèmè-Podji.
Placés en garde à vue, deux des cinq personnes interpelées avaient libérées et les trois autres placées sous mandat de dépôt. Leur procès s’est ouvert devant la CRIET, juridiction spéciale, lundi 17 juin 2024. Après plusieurs d’audience, le verdict est tombé pour les trois placés sous mandat de dépôt.
Le juge a prononcé la condamnation à 18 mois de prison avec sursis pour Moumouni Hadiza Ibra, directrice générale adjointe de Wapco-Niger, Ismaël Cissé Ibrahim, Inspecteur pétrolier et de Mousbahou Mamane Dankané, Inspecteur pétrolier.
Relation tendue
L’interpellation des cinq Nigériens et la condamnation de trois d’entre eux sont intervenues dans un contexte de relation tendue entre Cotonou et Niamey. Les frontières entre le Bénin et le Niger fermées par Cotonou en exécution des sanctions de la CEDEAO sont maintenues fermées par Niamey plusieurs mois après la réouverture côté béninois suite à la levée des restrictions imposées par l’organisation sous-régionale.
Le Bénin avait aussi interdit l’embarquement du pétrole brut nigérien destiné à l’exportation depuis la plateforme de l’oléoduc de Sèmè-Podji. Mais les autorités béninoises ont assoupli leur position et ont procédé d’abord à une levée temporaire de l’embargo puis définitive des restrictions sur l’embarquement du brut nigérien depuis le terminal de Sèmè-Podjo.
A la suite de l’interpellation des cinq Nigériens, Niamey a ordonné la fermeture des vannes de l’exportation de son brut via le Bénin. Un fin connaisseur des couloirs de la présidence du Bénin a confié que pour les autorités béninoises, cette fermeture des vannes est un non évènement. Les autorités béninoises, a expliqué notre interlocuteur, estiment avoir joué leur partition dans la mise en oeuvre du projet de pipeline entre les deux pays pour faciliter l’exportation du brut nigérien via le Bénin, et qu’il revient aux militaires au pouvoir à Niamey de jouer la leur.
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